Article | 03/10/2019
Les déplacements du fer dans les grès Navajo, plateau du Colorado (États-Unis d'Amérique)
03/10/2019
Résumé
Le fer dans les grès Navajo : mobilisation, couleurs, concrétions (billes moqui) et patines du désert.
Table des matières
L'extraordinaire région géologique qu'est le plateau du Colorado, dans l'Ouest des États-Unis d'Amérique, a déjà été largement abordée sur Planet-Terre. Dans cet article nous aimerions revenir sur la présence et les mouvements du fer dans les roches sédimentaires bien préservées et relativement homogènes qui constituent le sous-sol de ce plateau, en particulier dans les grès Navajo.
À (re)voir aussi concernant le plateau du Colorado
- Les discordances du Grand Canyon du Colorado (Arizona, USA)
- Monument Valley : grès et argiles, diaclases, érosion, mésas et buttes témoins, anciens volcans…
- Le Parc national de Canyonlands, la vallée de Betatakin… : reculées et mini-canyons du plateau du Colorado (USA)
- Bryce Canyon (Utah, USA), un musée des formes d'érosion torrentielle dans des argiles gréseuses plus ou moins indurées
- Pourquoi y a-t-il tant d'arches dans le Parc national des Arches (Utah, États-Unis d'Amérique) ?
- Deux exemples de perturbations environnementales le long du fleuve Colorado et de son plateau, États-Unis d'Amérique
- Quelques déformations des roches globalement tabulaires du plateau du Colorado (États-Unis d'Amérique)
- Waterpockets, potholes, et taffonis… superbes alvéoles érosives dans les grès du plateau du Colorado (États-Unis d'Amérique)
- Les rochers noirs (black boulders) du Parc national de Capitol Reef (Utah, États-Unis d'Amérique)
- Le magmatisme tertiaire et quaternaire du plateau du Colorado (États-Unis d'Amérique) : exemple du Navajo Volcanic Field
Le plateau du Colorado est une région géologique homogène qui s'étend sur 340 000 km2 environ, à cheval sur les états du Four Corner : Utah, Nouveau Mexique, Colorado et Arizona, au Sud-Ouest des États-Unis d'Amérique. Ce désert d'altitude entrecoupé de rares forêts présente la plus forte concentration de parcs nationaux du pays, et présente des caractéristiques structurales assez frappantes : malgré une altitude importante (1 600 m en moyenne), les variations de reliefs sont faibles à l'exception des canyons qui entaillent le plateau, et le sous-sol est formé d'un empilement sédimentaire remarquablement tabulaire, quasi-continu du Cambrien à l'Éocène, et très bien conservé latéralement d'une extrémité à l'autre du plateau. Peu de déformations (failles, plis, chevauchements…) ont affecté les roches déposées depuis près de 600 Ma, ce qui explique les coupes naturelles exceptionnelles créées par l'érosion (notamment au niveau du Grand Canyon, des falaises du Grand Staircase…) et contraste fortement avec les régions voisines plus perturbées, telles que la province du Basin and Range, à l'Ouest, ou les montagnes Rocheuses, à l'Est.
Les grès Navajo, en particulier, sont une formation sédimentaire qui couvre de vastes zones du plateau (plus de 260 000 km2 actuellement, pour une surface avant érosion qui aurait pu être jusqu'à 2,5 fois plus importante encore) et contribue largement aux caractéristiques emblématiques des paysages régionaux.
Fer et variations de couleur des grès
Il est probable que les sables déposés dans l'erg Navajo n'avaient pas une couleur très marquée initialement : peu de minéraux ferromagnésiens sombres présents en proportion des grains de quartz clairs largement dominants. Cependant le phénomène classique de rubéfaction des grès a dû se produire lors de la diagenèse : malgré le climat aride, des eaux d'infiltration ont circulé dans ces sédiments très poreux (la porosité des grès Navajo est encore aujourd'hui proche de 30 %, comparable à celle de nombreux sédiments non-consolidés ; elle devait être plus grande encore avant diagenèse), dissolvant les minéraux et les redéposant plus loin. Le ciment calcitique et/ou dolomitique s'est ainsi mis en place, soudant les grains de sable entre eux. De façon comparable il s'est produit une altération des minéraux ferromagnésiens, une dissolution du fer, puis son dépôt sous forme de mélanges variables de goethite [FeO(OH)], hématite [Fe2O3] et limonite [FeO(OH)H2O]. Les oxydes de fer ont ainsi contribué au ciment dans les zones les plus riches, ou ont simplement recouvert les grains individuels d'une fine couche rougeâtre dans les zones présentant de plus faibles quantités de fer. Une faible teneur en hématite (moins de 1 % de fer en masse) emballant les grains suffit à donner une couleur rouille à l'ensemble de la roche.
Le fer a pu ensuite être remobilisé par les eaux souterraines à de nombreuses reprises depuis 190 Ma, date approximative du dépôt des grès Navajo, d'où les variations de couleurs observées dans ces roches selon leur position. Ces variations sont bien illustrées ici : depuis un rouge plutôt soutenu dans le secteur de Glenn Canyon (figures 9 et 10), enrichi en fer par les apports des eaux circulantes, à des roses pâles et ocres (proches de la coloration initiale des grès ?) à la base de la formation dans Capitol Reef (figures 3 à 5), puis des blancs très purs au sommet de la formation dans Capitol Reef toujours (figures 1 à 3), là où les eaux d'infiltration ont dissout et emporté presque tout le fer présent initialement (phénomène qualifié de bleaching, littéralement “blanchiment”, par les géologues américains). De telles variations de couleurs des roches sédimentaires en fonction de leur teneur en composés ferriques ou ferreux n'ont rien d'exceptionnelles, comme le souligne la figure 11, que ces variations proviennent des teneurs initiales des dépôts sédimentaires ou des circulations de fluides ultérieures.
Les variations de couleurs des grès Navajo sont donc largement expliquées par leurs teneurs variables en composés ferriques. Le secteur du Parc national de Zion (Utah), présente à ce titre un exemple spectaculaire de variation de teintes (figures 12 à 14) : si la base des grès Navajo y est d'un rouge marqué, cette couleur passe ensuite à des roses pâles, puis au blanc au sommet de la formation (particulièrement épaisse à cet endroit). Comment interpréter une telle hétérogénéité ? Plusieurs auteurs ont suggéré que la sous-unité supérieure blanche correspondrait à une zone blanchie (phénomène de bleaching évoqué précédemment) par dissolution du fer dans des eaux d'infiltration acides et chargées en hydrocarbures (gaz naturel…). La réaction peut s'écrire de façon simplifiée : CH2O + 2 Fe2O3(s) + 8 H+ → CO2 + 5 H2O + 4 Fe2+(aq), et peut être adaptée pour des hydrocarbures de forme CnHm (avec n et m deux entiers naturels) au lieu de CH2O, ou encore avec d'autres oxydes et hydroxydes de fer que Fe2O3. En dessous de 120°C, de telles réactions de réduction / dissolution du fer sont très lentes, et nécessitent l'implication de bactéries ferri-réductrices pour avoir lieu de façon importante dans des temps raisonnables.
La sous-unité rouge des grès correspondrait, elle, à la partie inférieure de la nappe phréatique pauvre en hydrocarbures, et la sous-unité rose intermédiaire à la zone de transition dans l'aquifère ancien. La chimie particulière des eaux, alors que l'ensemble de la formation était encore profondément enfoui sous la surface du sol, expliquerait donc ces étonnantes variations verticales de couleur.
Source - © 2010 National Park Service / Marc Neidig | Source - © 2013 National Park Service / Christopher Gezon |
Source - © 2018 National Park Service |
Fer et concrétions dans les grès
Si le fer dissout peut ensuite être exporté totalement des grès Navajo, ou encore redéposé plus loin dans les grès sous forme diffuse, il peut aussi être concentré sous forme de concrétions en certains lieux. On trouve ainsi en divers points du plateau du Colorado de surprenantes concrétions ferreuses de formes variables : les moqui marbles (littéralement “billes moqui”, terme issu de la langue amérindienne Hopi désignant les morts, car dans la tradition Hopi ces billes seraient abandonnées par les esprits des morts lors de leurs jeux nocturnes). Souvent quasi-sphériques, mais parfois plus torturées, les billes varient entre la taille d'un pois et celle d'une balle de tennis. Elles sont généralement formées d'une enveloppe externe d'hématite (parfois avec une proportion de goethite et d'hydroxydes de fer amorphes) et d'oxydes de manganèse cimentant des grains de quartz. Cette couche externe rouge-brune entoure habituellement un cœur purement gréseux (à ciment quartzique, en général, en tout cas pauvre en fer, voir figure 19).
L'origine des ciments riches en fer et manganèse est sans doute un fluide réducteur riche en métaux dissouts, par exemple des eaux d'infiltration acides, chargées en CO2 et en matière organique : hydrocarbures, etc., ayant dissout le fer et le manganèse ailleurs dans les grès Navajo. La précipitation sous forme de billes a probablement eu lieu lors de la rencontre de conditions plus oxydantes et/ou plus basiques (présence de carbonates par exemple) en sub-surface. La forme oxydée du fer (ion Fe3+) est en effet beaucoup moins soluble que la forme réduite (ion Fe2+), en particulier à des pH neutres, voire légèrement basiques. D'autres mécanismes de formation ont été proposés et restent un sujet de recherche actuel : altération in situ de grès cimentés par de la sidérite [FeCO3], par exemple, ou encore contribution d'activités bactériennes à ces dépôts métalliques.
Des datations ont été proposées pour ces divers événements : formation des grès Navajo il y a 190 Ma environ, dissolution du fer et blanchiment de ces grès (bleaching) dans certains secteurs de −65 à −25 Ma, et formation des moqui marbles dans d'autres secteurs (Sud de l'Utah principalement) entre −25 et −6 Ma.
Aujourd'hui, on peut observer ces billes in situ dans les grès (figures 15 et 16), mais aussi libres en surface (figure 17), lorsque l'érosion les a dégagées de leur matrice de grès moins indurée.
Notons au passage que d'autres types de concrétions ferreuses, plus développées mais plus rares, constituent parfois des pinacles ou des couches en reliefs en certains points de la région.
L'esthétique surprenante des billes moqui en fait des objets de collection (leur récolte est cependant bien entendu interdite dans les parcs), comme de spéculations mystiques plus ou moins farfelues, mais c'est surtout leur analogie possible avec les sphérules ferreuses observées sur Mars par les rovers de la NASA (berries étudiées par Opportunity dans une matrice d'évaporites sulfatées et d'argiles, et libérées en surface par l'érosion) qui a fait couler beaucoup d'encre. Ces berries de Meridiani Planum sont probablement d'origine sédimentaire / diagénétique (elles sont en tous cas observées, comme les billes moqui de l'Utah, in situ dans des sédiments éoliens stratifiés, mais également libérées par l'érosion, en amas à la surface du sol), et leur taille (quelques millimètres) est comparable aux plus petites moqui marbles. Elles ont déjà été évoquées dans Les berries (myrtilles) et autres sphérules martiennes : le point sur les équivalents terrestres et Les berries martiennes sont très riches en hématite (oxyde de fer).
La validité de l'analogie entre les sphérules martiennes et celles de l'Utah reste très débattue aujourd'hui (la structure interne des berries, constituées d'hématite massive, semble par exemple différente de celle des moqui marbles ; leurs tailles ont été décrites comme trop homogènes pour des concrétions en milieu aqueux ; etc.).
Source - © 2016 Brian W. Schaller – CC BY-NC-SA 3.0 | |
Source - © 2010 MostlyDeserts – CC BY-SA 3.0 | Source - © 2004 Ormö et al. [10] |
Fer, manganèse, et patine du désert
Rappelons enfin que le fer peut aussi constituer de fins placages sombres en surface des roches, désignés sous le nom de “patine du désert” (desert varnish en anglais), bien visibles aux figures 1, 9, 15 et 21 à 26. L'origine de cette patine de quelques dizaines de micromètres d'épaisseur, déjà observée par le naturaliste des XVIIIe et XIXe siècles Alexander Humboldt, est restée assez mal comprise jusqu'au début du XXIe siècle, mais donne aujourd'hui lieu à de nombreuses études, parfois contradictoires, mais qui affinent nos connaissances sur le sujet.
Les oxydes et hydroxydes de fer y sont associés à des oxydes de manganèse, de la silice et des argiles, ce qui donne une croûte noire tirant plus ou moins sur le rouge sombre selon les proportions relatives des deux principaux métaux. On pourrait penser que les eaux d'infiltration jouent un rôle dans le transport du fer et du manganèse, puis dans leur dépôt en surface (donc en conditions oxydantes et déshydratantes, ce qui favoriserait la précipitation des minéraux dissouts) ; cependant des études ont montré qu'une part significative du fer et du manganèse provient en fait des poussières atmosphériques (apportées par le vent ou les gouttes de pluie). Les activités bactériennes ont sans doute un rôle fondamental dans ces placages : les particules riches en métaux seraient fixées par les biofilms, et ces métaux précipités sous forme d'oxydes par le métabolisme microbien. Ce mode de mise en place est cohérent avec la concentration des zones patinées sur les surfaces où des ruissellements temporaires d'eau se produisent après les pluies, favorisant l'activité des microorganismes.
Il semble de plus en plus probable que la nature (chimie, etc.) des roches sur lesquelles se forme la patine est secondaire ; cependant, il faut des centaines d'années pour former cette patine, d'où sa présence uniquement sur des parois extrêmement résistantes à l'érosion (telles que les grès durs Navajo).
On peut observer la présence d'une telle patine dans d'autres régions du monde, sous des climats montagnards ou tropicaux, d'où le terme générique de rock varnish désormais employé par certains géologues. Mieux encore, des surfaces patinées sont abondamment observées sur Mars, ce qui pose de nombreuses questions, là encore, sur la réelle analogie de cette patine extraterrestre avec celle des déserts de notre planète (avec des implications sur la présence de vie microbienne dans ces patines…).
Quelle que soit leur origine, ces surfaces sombres ont constitué à de nombreuses reprises d'excellents supports de gravures (révélant les couleurs plus claires des grès sous-jacents, figures 22 à 27). Ainsi l'Ouest des États-Unis d'Amérique comprend des centaines de sites gravés de pétroglyphes amérindiens, dont la signification et la datation précises sont mal connues, ce qui n'empêche pas de les admirer. Les plus anciens pourraient avoir plusieurs milliers d'années, avec un maximum associé à la culture des indiens Anasazis, Fremont… autour de l'an 1300 de notre ère. Certains pétroglyphes comportent des cavaliers employant des arcs et flèches, ce qui permet de les dater d'après l'arrivée progressive des Espagnols (introduction du cheval) dans la région entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Enfin, les pionniers et colons européens passant dans la région ont gravé à leur tour les surfaces patinées des grès, laissant des noms et des dates remontant au XIXe siècle. Les visiteurs contemporains laissent occasionnellement aussi une trace de leur passage… dégradant parfois de façon irrémédiable des œuvres historiques ou de belles surfaces géologiques qui n'en demandaient pas tant !
À titre d'ouverture, on notera que les roches patinées ont pu servir partout sur Terre de surfaces de gravure, quelle que soit l'origine de la patine. Ainsi les surfaces lisses laissées par les glaciers (roches moutonnées) sur les siltites et grès de la vallée des Merveilles (Mercantour, France) ont constitué de tels supports artistiques pour des dizaines de milliers de gravures à partir de l'âge du Bronze (figures 28 et 29).
Bibliographie
Cet article s'appuie en partie sur l'excellent ouvrage de vulgarisation de Morris et al. (2010) ainsi que sur les informations fournies par le Service des parcs nationaux.
T.H. Morris, S.M. Ritter, D.P. Laycock, 2010. Geology Unfolded, an illustrated guide to the Geology of Utah's National Parks, BYU Press, 72 p.
Pour aller plus loin, une source intéressante, parmi de nombreuses autres, au sujet de l'erg Navajo.
G. Kocurek, 2003. Limits on extreme eolian systems: Sahara of Mauritania and Jurassic Navajo Sandstone examples, GSA Special Papers, 2003
Un article sur le bleaching des grès Navajo par des eaux d'infiltration riches en hydrocarbures.
B. Beitler, M.A. Chan, W.T. Parry, 2003. Bleaching of Jurassic Navajo Sandstone on Colorado Plateau Laramide highs Evidence of exhumed hydrocarbon supergiants, Geology, 31, 12, 1041-1044
De nombreux articles sur les sphérules martiennes et les billes moqui.
T. Gánti, T. Pócs, Sz. Bérczi, Z. Ditrói-Puskás, K. Gál-Solymos, A. Horváth, M. Nagy, I. Kubovics, 2005. Morphological investigations of Martian spherules, comparisons to collected terrestrial counterparts, Lunar and Planetary Science XXXVI [pdf]
D. M. Burt, L.P. Knauth, K.H. Wohletz, 2007. Sedimentary concretions vs. Impact condensates: origin of the hematitic spherules of Meridiani Planum, Mars, Lunar and Planetary Science XXXVIII [pdf]
A.D. Aubrey, E. Parker, J.H. Chalmers, D. Lal, J.L. Bada, 2007. Ironstone concretions – analogs to Martian hematite spherules, Lunar and Planetary Science XXXVIII [pdf]
W.M. Calvin, J.D. Shoffner, J.R. Johnson, A.H. Knoll, J.M. Pocock, S.W. Squyres, C M. Weitz, R.E. Arvidson, J.F. Bell III, P.R. Christensen, P.A. de Souza Jr., W.H. Farrand, T.D. Glotch, K.E. Herkenhoff, B.L. Jolliff, A.T. Knudson, S.M. McLennan, A.D. Rogers, S.D. Thompson, 2008. Hematite spherules at Meridiani: Results from MI, Mini-TES, and Pancam, Journal of Geophysical research, 113, E12S37 [pdf]
D.B. Loope, R.M. Kettler, K.A. Weber, 2011. Morphologic Clues to the Origins of Iron Oxide–Cemented Spheroids, Boxworks, and Pipelike Concretions, Navajo Sandstone of South-Central Utah, U.S.A., The Journal of Geology, 119, 5, 505-520 [pdf]
D.B. Loope, R. M. Kettler, 2015, The footprints of ancient CO2-driven flow systems: Ferrous carbonate concretions below bleached sandstone, Geosphere, 11, 3, 943-957 [pdf]
Nombreux articles de M.A. Chan et ses collègues, une sélection.
J. Ormö, G. Komatsu, M.A. Chan, B. Beitler, W.T. Parry, 2004. Geological features indicative of processes related to the hematite formation in Meridiani Planum and Aram Chaos, Mars: a comparison with diagenetic hematite deposits in southern Utah, USA, Icarus, 171, 2, 295-316 [pdf]
M.A. Chan, J. Ormö, 2005. Red rock and red planet diagenesis: Comparisons of Earth and Mars concretions, GSA TODAY, 15, 8, 4-10 [pdf]
M.A. Chan, C.M. Johnson, B.L. Beard, J.R. Bowman, 2006. Iron isotopes constrain the pathways and formation mechanisms of terrestrial oxide concretions: A tool for tracing iron cycling on Mars?, Geosphere, 2, 7, 324-332 [pdf]
S.L. Potter, M.A. Chan, E.U. Petersen, M. Darby Dyar, E. Sklute, 2011. Characterization of Navajo Sandstone concretions: Mars comparison and criteria for distinguishing diagenetic origins, Earth and Planetary Science Letters, 301, 3–4, 444-456 [pdf]
M.A. Chan, S.L. Potter, B.B. Bowen, W.T. Parry, L.M. Barge, W. Seiler, E.U. Petersen, J.R. 2012, Bowman, Characteristics of Terrestrial Ferric Oxide Concretions and Implications for Mars, SEPM Special Publications, [pdf]
Quelques articles sur la patine du désert.
W.S. Broecker, Tanzhuo Liu, 2001. Rock Varnish: Recorder of Desert Wetness?, GSA Today, 1, 8, 4-10
N. Thiagarajan, C.-T.A. Lee, 2004. Trace-element evidence for the origin of desert varnish by direct aqueous atmospheric deposition, Earth and Planetary Science Letters, 224, 1–2, 131-141
R.S. Perry, M.A. Sephton, 2008. Solving the mystery of desert varnish with microscopy, Infocus, 11