Article | 14/12/2016
Présentation de la géologie régionale du Var : le massif hercynien des Maures et de Tanneron
14/12/2016
Résumé
Géologie rapide de la Provence cristalline paléozoïque : sillon permien et rhyolites permiennes de l'Estérel, schistes, gneiss, phyllades, migmatites, leptynites des Maures, gneiss, migmatites et granitoïdes de Tanneron.
Table des matières
- Présentation générale
- Les limites du massif hercynien : la dépression permienne et le massif volcanique de l'Estérel
- Les massifs hercyniens stricto
sensu
- L'unité occidentale des Maures : unité des schistes, quartzites et phyllades
- L'unité centrale des Maures : unité des gneiss de Bormes
- L'unité de la Garde-Freinet : unité des gneiss, micaschistes, migmatites, leptynites et amphibolites
- L'unité des gneiss orientaux : unité des migmatites et granitoïdes de Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Tanneron
- Conclusions sur le métamorphisme régional hercynien
- Références
Plusieurs articles de Planet-Terre se sont déjà intéressées à des points d'intérêt géologique varois dans les massifs hercyniens des Maures et de Tanneron, cf., par exemple, Les orgues basaltiques de la Pointe Nègre (Six-Fours-les Plages, agglomération de Toulon, Var) et La discordance hercyno-würmienne et la dune fossile de la Pointe du Tuf à Port-Cros. Le présent article a pour objet de résumer les grandes caractéristiques de la géologie régionale du Var au Paléozoïque. Le sujet étant vaste, et assez largement traité par plusieurs sites internet, nous nous limiterons à une description générale des massifs hercyniens et renvoyons le lecteur vers d'autres sites existants pour plus de détails et des compléments sur l'histoire géologique post-hercynienne, notamment vers la très fournie lithothèque PACA dont cet article s'est inspiré pour quelques passages.
Présentation générale
Les formations géologiques les plus anciennes de Provence affleurent dans les massifs des Maures et de Tanneron. Elles forment le socle hercynien qui ailleurs est enfoui sous une couverture sédimentaire plus ou moins épaisse (« dépression permienne » et bassin du Sud-Est).
Souvent, on regroupe sous le vocable de Provence cristalline des Maures, ou Provence varisque, les massifs métamorphiques, migmatitiques et granitiques des Maures et de Tanneron et les bassins permiens bordiers à remplissage sédimentaire et localement volcanique (volcanisme du massif de l'Estérel, principalement).
Allongée sur une centaine de kilomètres depuis le Cap Sicié, à l'Ouest de Toulon, jusqu'à Vallauris à l'Est de Cannes, la Provence cristalline offre quatre ensembles géomorphologiques et géologiques principaux, bien visibles sur les photographies satellites (voir figure 1) :
- le massif des Maures auquel se rattachent les massifs du Sud de Toulon et les iles d'Hyères (Porquerolles, Port-Cros et Ile du Levant) ;
- la dépression permienne, qui borde les Maures à l'Ouest et au Nord ;
- le massif volcanique permien de l'Estérel qui prolonge vers l'Est la dépression permienne ;
- le massif de Tanneron, qui constitue le prolongement oriental des Maures.
Ces quatre ensembles sont séparés par des accidents (failles), de direction générale Nord-Sud, qui ont joué à différentes périodes, et dont certains ont contrôlé l'installation de bassins houillers au Carbonifère supérieur. Des accidents Est-Ouest décrochants ont également contribué à la compartimentation de ces entités rocheuses. Actifs pendant le Permien, ils ont contrôlé l'individualisation et l'évolution sédimentaire et volcanique de certains grabens.
Maures et Tanneron sont constitués de terrains métamorphisés et plissés à l'Hercynien (orogenèse varisque, -400 à -300 Ma), migmatisés en partie, traversés par des granites d'âge carbonifère et recouverts de terrains permo-carbonifères.
Ces terrains paléozoïques ont été intensément érodés, et plus ou moins pénéplanés avant le début du Secondaire (-245 Ma environ). Il est vraisemblable qu'ils aient été recouverts de terrains sédimentaires mésozoïques comme c'est encore le cas dans le reste de la Provence, mais on n'en trouve aucune trace aujourd'hui à l'intérieur des massifs.
Lors des phases tectoniques pyrénéo-provençale et alpine, ces massifs hercyniens ont été rehaussés (le signal de la Sauvette, point culminant des Maures, atteint ainsi 780 m) et l'érosion a repris, ce qui explique la topographie actuelle en collines assez marquées entaillées de vallées profondes.
Un volcanisme tertiaire, chronologiquement lié à l'orogenèse alpine mais d'origine mal comprises, a également laissé quelques traces disséminées sur l'ensemble du littoral varois (cf. Un volcanisme français ignoré voire « interdit » : le volcanisme andésitique oligocène de la plaque européenne des Alpes franco-suisses). Puis, durant l'Oligocène et le début du Miocène (Aquitanien) se produit le rifting de la marge du Golfe du Lion, suivi, du Burdigalien au Langhien, de l'accrétion océanique du bassin algéro-provençal et de la subsidence thermique post-rift de la marge. Cette formation de la lithosphère océanique algéro-provençale est associée à la rotation du bloc corso-sarde vers le Sud-Est au-dessus de la subduction de la plaque africaine. À partir de la fin du Miocène (Tortonien et Messinien), peut-être suite à l'évolution de la subduction, le rifting migre au Sud-Est du bloc corso-sarde et permet l'ouverture de la Mer Tyrrhénienne... Le prolongement géologique des massifs hercyniens des Maures et de Tanneron, ainsi que du massif volcanique permien de l'Estérel, se retrouvent donc sur la marge passive opposée, le Nord-Ouest de la Corse.
Enfin, les glaciations quaternaires et les variations eustatiques associées ont affecté toute la région et laissé des traces diverses (dépôts péri-glaciaires, sédiments continentaux et marins quaternaires... cf. La discordance hercyno-würmienne et la dune fossile de la Pointe du Tuf à Port-Cros), séparant notamment par un bras de mer les iles d'Hyères du continent, et édifiant le fameux double tombolo de la presqu'ile de Giens (voir figure 4).
Autour de la Provence cristalline, au Nord et à l'Ouest, se trouvent la Provence dite calcaire surtout marquée par des roches sédimentaires d'âge mésozoïque affectées par les orogenèses pyrénéo-provençale et alpine, que nous n'étudierons pas ici.
Les limites du massif hercynien : la dépression permienne et le massif volcanique de l'Estérel
Les terrains du Carbonifère supérieur (Stéphanien) sont conservés dans des petits fossés Nord-Sud limités par de grands accidents sub-méridiens où ils sont représentés par des poudingues à galets de socle voisin et des pélites à traces de fougères arborescentes et des charbons. L'ensemble caractérise une sédimentation détritique continentale fluvio-lacustre.
Les terrains du Permien sont les premières véritables roches post-hercyniennes dans la région. Il s'agit de sédiments rouges (présence d'oxydes de fer ferrique -Fe3+-, marqueurs d'un climat semi-aride) à matériel détritique continental (conglomérats siliceux, grès arkosiques rubéfiés, pélites riches en matière organique) associés à des coulées volcaniques (rhyolites et basaltes) et à des pyroclastites (tufs et cinérites, roches volcano-sédimentaires) particulièrement marquées dans l'Estérel. Leur forte épaisseur atteste de la subsidence des bassins et du démantèlement des reliefs hercyniens voisins qui les alimentent. La sédimentation est de type fluvio-lacustre avec une évolution vers un comblement progressif des bassins. Les failles Est-Ouest jouent en distension provoquant des grabens et facilitent l'arrivée du magma.
Le volcanisme permien retrouvé majoritairement dans l'Estérel est associé à une extension continentale tardi-orogénique. On observe surtout un volcanisme acide, principalement fissural, à rhyolites et ignimbrites, en coulées importantes superposées, mais aussi des coulées réduites, des filons et des sills de volcanisme basique à intermédiaire (basaltes, dolérites, trachites quartzifères). La bimodalité du volcanisme permien de l'Estérel, avec dominance de laves acides mais présence bien réelle quoique minoritaire de laves basiques, est classique partout en France dans les terrains tardi-hercynens et pose le problème de l'origine de ce volcanisme associé aux zones de collision.
Le Trias, puis les autres terrains d'âge mésozoïque, sont nettement transgressifs et parfois légèrement discordants sur le Permien. À la base du Trias, un banc conglomératique à galets de quartz filonien, alternant avec des niveaux de grès grossiers et moyens, à stratifications obliques entrecroisées, est épais d'une dizaine de mètres. Ce niveau de poudingue à dragées de quartz, à la Colle Noire, est minéralisé en cuivre et en plomb (ancienne mine du Cap Garonne, cf. La mine de cuivre du Cap Garonne, le Pradet (Var) : visite de la mine et géologie du gisement).
À consulter également sur ce thème :
- échantillon de rhyolithe rouge sur le site de la lithothèque de l'ENS de Lyon ;
- dossier très complet sur les faciès continentaux permiens sur le site de lithothèque PACA.
Les massifs hercyniens stricto sensu
Quatre grandes unités métamorphiques et lithologiques se relayent dans le massif des Maures, avec une intensité croissante du métamorphisme d'Ouest en Est.
Source - © 2009 Y. Rolland et al., BSGF
L'unité occidentale des Maures : unité des schistes, quartzites et phyllades
Cette unité, en bleu foncé sur la carte métamorphique ci-dessus, constitue l'Ouest des Maures, l'essentiel de la presqu'ile de Giens, et des iles de Porquerolles et Port-Cros. Affleurant sur 15 à 20 km, elle est constituée d'une épaisse formation de roches faiblement métamorphiques : schistes (appelés localement phyllades), micaschistes et quartzites à passées de phtanites (roches sédimentaires siliceuses, à grain très fin, noires, souvent en lits centimétriques) et de quartzites blancs et roses.
Les protolithes de ces roches métamorphiques sont des sédiments assez fins : alternance d'argilites et de sables siliceux. Cette alternance est attribuée à une sédimentation rythmique de type turbidites (flyschs non-calcaires). La présence de plans de stratification (S0), souvent parallèles à la schistosité (S1), déformés mais encore visibles, atteste bien cette origine sédimentaire des roches.
Dans certains niveaux schisteux noirs, bien protégés des déformations par des niveaux de quartzites durs qui les encadrent, des graptolites ont été retrouvés (sites fossilifères du Fenouillet à l'Ouest d'Hyères et du Cap des Mèdes à Porquerolles). Ces graptolites sont d'âge Silurien (-430 Ma) et permettent d'avoir une idée approximative de l'âge des séries sédimentaires des Maures. Cependant, selon le modèle choisi (série sédimentaire continue dans tout le massif ou superposition anormale par le biais de chevauchements et de plis à grande échelle...) l'estimation de l'âge des protolithes des diverses unités peut fortement varier. La carte géologique de France au millionième attribue des âges allant du Briovérien au Dévonien.
Dans ces roches, séricite et chlorite remplacent les argilites et les grains de quartz issus du sable donnent naissance à des lits de quartzites. Ces minéraux caractérisent un métamorphisme de faible intensité (faciès schiste vert de basse température), qui s'intensifie vers l'Ouest (apparition des grenats). Des déformations importantes sont partout observables : plis, failles, schistosité.
Outre les roches sédimentaires, quelques niveaux d'amphibolites (roches métamorphiques d'origine basaltique, formées d'amphibole et de feldspaths calco-sodiques) et de leptynites (roches métamorphiques d'origine acide) sont observables. Ces intercalations acides et basiques correspondraient à des magmatismes basiques alcalins à tholéiitiques et acides associés, à affinité de plus en plus océanique. Un tel volcanisme bimodal est connu dans toute la chaine hercynienne sous le nom de « Groupe des Leptyno-Amphibolites » (GLA) et correspondrait à une situation de rift continental (prérift océanique), marqueur de l'ouverture de l'océan séparant le Gondwana de la Laurasia ensuite disparu suite à subduction. La petite taille de ces affleurements ne permet pas de les indiquer sur la carte géologique de France au millionième.
À consulter également sur ce thème :
- études plus poussée de plusieurs affleurements sur le site de la lithothèque PACA : Port du NIel, presqu'ile de Giens, schistes du Fenouillet, Brégançon (plage de Cabsson)...
L'unité centrale des Maures : unité des gneiss de Bormes
Cette unité, en jaune sur la carte métamorphique, est visible sur 10 à 20 km, et comprend, outre le centre du Massif des Maures, la majeure partie des iles de Port-Cros et du Levant. Elle est structuralement située sous l'unité occidentale des Maures, et est limitée à l'Est par des accidents (faille de la Garde-Freinet). Elle est constituée principalement de gneiss œillés (gneiss de Bormes), dans lesquels s'intercalent des gneiss micacés ou des micaschistes à grenat-staurotide-disthène.
Le protolithe plutonique des orthogneiss de Bormes est daté d'environ -540 Ma ("Cadomien", -580 ) -500 Ma, marqué 6 sur la carte de France au 1/1 000 000), et appartient au groupe de roches les plus anciennes des Maures (avec les gneiss de Saint-Tropez et le granite de Barral) : des granites datés de l'orogénèse cadomienne. Ces granites pourraient constituer le socle (croûte continentale) sur lequel se sont déposés les roches sédimentaires à l'origine des roches métamorphiques paradérivées des massifs des Maures et de Tanneron : schistes (phyllades), micaschistes, etc.
D'autres gneiss de l'unité centrale des Maures sont paradérivés : leur protolithe est un grès arkosique issus de l'érosion d'un socle anté-hercynien (Cadomien).
Enfin, les micaschistes à minéraux peuvent être interprétés comme issus des même roches sédimentaires gréso-pélitiques que les phyllades de l'unité occidentale des Maures.
Les minéraux caractéristiques des micaschistes (biotite, staurotide, puis disthène en allant vers l'Est) indiquent un métamorphisme plus poussé dans cette unité que pour les phyllades de l'unité occidentale des Maures : faciès schiste vert à amphibolite.
On retrouve par ailleurs localement les niveaux d'amphibolites et de leptynites (GLA).
À consulter également sur ce thème :
- plusieurs échantillons sur le site de la lithothèque de l'ENS de Lyon : gneiss à disthène et andalousite de Cavalière, micaschiste à staurotide du col du Rayol-Canadel, un deuxième micaschiste à staurotide...
- étude plus poussée de plusieurs affleurements sur le site de la lithothèque PACA : la Verrerie, le col de Caguo-Ven, la plage Saint Clair, le Rayol-Canadel...
L'unité de la Garde-Freinet : unité des gneiss, micaschistes, migmatites, leptynites et amphibolites
Cette unité, en bleu clair sur la carte métamorphique, est située structuralement sous la précédente dont elle est localement séparée par la faille de la Garde-Freinet. Elle affleure sur 3 à 6 km, et est limitée à l'Est par la faille de Grimaud. Elle se caractérise par son gradient de métamorphisme plus élevé que celui de la précédente (passage du disthène à la sillimanite, anatexie), et par ses faciès variés avec, en particulier, des micaschistes à sillimanite et des migmatites à cordiérite.
On y observe de plus un complexe de leptynites et d'amphibolites bien développé (GLA) associé à des métagabbros et des serpentinites. Le magmatisme bimodal serait ici daté à -500 Ma, suivi d'un métamorphisme d'âge carbonifère (-328 Ma et -332 Ma d'après Morillon et al. (2000). Les petits affleurements locaux de serpentinite ont pu être interprétés comme des roches issues du métamorphisme de péridotites mantelliques ou de cumulats de base de croûte. Remarque : selon certains auteurs, les leptynites des Maures pourraient parfois dériver d'un protolithe sédimentaire (gréso-pélitique) et non volcanique acide.
À consulter également sur ce thème :
- étude plus poussée de plusieurs affleurements sur le site de la lithothèque PACA : les serpentinites de la Croix-Valmer, affleurements du GLA à la Croix-Valmer, et à la Tuilerie...
L'unité des gneiss orientaux : unité des migmatites et granitoïdes de Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Tanneron
Cette unité, en orange et rose sur la carte métamorphique, constitue les massifs de Sainte-Maxime, Saint-Tropez et une grande partie de celui de Tanneron. Elle est formée de gneiss migmatitiques, d'orthogneiss, de gneiss micacés à sillimanite, de gneiss leptynitiques, de micaschistes à staurotide-sillimanite-disthène à niveaux de cipolins (marbres), et d'amphibolites.
On trouve dans les amphibolites des reliques d'éclogites (méta-basaltes à grenat et pyroxène sodique, de très haute pression - basse température : étoiles sur la carte de France au 1/1 000 000) qui témoignent d'une croûte océanique subductée.
L'anatexie est particulièrement développée dans toute cette unité qui comprend de vastes intrusions granitiques (en rose sur la carte métamorphique, et en rouge à ronds blanc en surcharge, numéroté 15 et 17 sur la carte de France au 1/1 000 000). Cet épisode de fusion, daté du Carbonifère supérieur (environ -301 Ma d'après Morillon et al. (2000), serait dû à l'histoire tardive de la chaine : exhumation rapide des roches métamorphiques profondes, décompression adiabatique, et donc fusion partielle.
À consulter également sur ce thème :
- étude plus poussée de plusieurs affleurements sur le site de la lithothèque PACA : granite de Plan de la Tour et relation avec dolérites permiennes, granite de Moulin Blanc, granite des Planettes, granite du Rouet, migmatites de la plage des Salins à St Tropez, de la plage de Pampelonne et de Cap Camarat, migmatites et reliques éclogitiques de la plage du Tahiti - Cap Pinet...
Conclusions sur le métamorphisme régional hercynien
Des traces d'un trajet métamorphique haute pression - basse température existent dans les Maures (reliques éclogitiques dans l'unité des gneiss orientaux). Elles traduisent l'existence au Dévonien d'une subduction océanique ayant précédé la collision hercynienne.
Le principal gradient métamorphique observable dans les Maures est cependant barrovien / dalradien (moyenne pression - moyenne température). Il traduit l'empilement de nappes de chevauchement dans un contexte de collision continentale. Cette collision entre deux supercontinents (la Laurasia au Nord et le Gondwana au Sud) est à l'origine de la chaine hercynienne ou chaine varisque. Les Maures en constituent la bordure Sud-Est en France continentale ; ce qui continuait la chaine varisque vers le Sud-Est se trouve maintenant en Corse, Sardaigne, Calabre... Au cours de cette histoire métamorphique principale, les terrains affleurant actuellement se sont transformés à des profondeurs situées entre 10 et 20 km de profondeur, et les parties les plus profondes ont pu atteindre des conditions pression-température permettant leur fusion partielle. Cet épisode majeur de l'histoire du socle se situerait vers -380 à -350 Ma. Tous les matériaux existant, magmatiques ou sédimentaires, y ont acquis une déformation tectono-métamorphique : les argiles et pélites se sont transformées en phyllades et micaschistes, les grès donnent des quartzites, les basaltes et gabbros donnent des amphibolites, les roches magmatiques siliceuses des leptynites, les granites des orthogneiss, les arkoses et grauwackes des paragneiss, et les calcaires des cipolins.
Outre cet épisode majeur, l'histoire métamorphique tardive (Carbonifère) est documentée par une remontée rapide des roches en surface associée à une fusion importante par décompression adiabatique. Cet épisode de rétrométamorphisme et d'anatexie crustale vient donc se surimposer au paroxysme de métamorphisme barrovien précédent. L'exhumation rapide, associée à une extension crustale, serait due à un contexte de transpression lors de l'histoire tardive de la chaine hercynienne, selon Rolland et al.( 2009).
En conclusion, nous espérons que cet article vous aura donné envie d'en apprendre davantage, et surtout d'aller observer sur le terrain ces manifestations variées d'une histoire hercynienne complexe dans les massifs des Maures et de Tanneron. Les nombreux affleurements de qualité, situés à proximité voire directement sur le littoral varois, sont l'occasion de diversifier des séjours balnéaires et de ne pas bronzer idiot !
Références
A.-C. Morillon, G. Féraud, M. Sosson, G. Ruffet, G. Crevola, G. Lerouge, 2000. Diachronous cooling on both sides of a major strike slip fault in the Variscan Maures Massif (south-east France), as deduced from a detailed 40Ar/39Ar study, Tectonophysics, 321, 1, 103-126
Y. Rolland, M. Corsini, A. Demoux, 2009. Metamorphic and structural evolution of the Maures-Tanneron massif (SE Variscan chain): evidence of doming along a transpressional margin, Bulletin de la Société Géologique de France, 180, 3, 217-230