Outils personnels
Navigation

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Vous êtes ici : Accueil RessourcesLes falaises de travertins du Haut-Var : quand la géologie rencontre l'architecture

Article | 11/01/2016

Les falaises de travertins du Haut-Var : quand la géologie rencontre l'architecture

11/01/2016

Matthias Schultz

Professeur de SVT, Lycée H. de Chardonnet, Chalon sur Saône

Olivier Dequincey

ENS de Lyon / DGESCO

Résumé

Exemples de falaises de travertins et cascades ainsi que d'aménagements dans ces dépôts calcaires à Sillans, Cotignac et Villecroze dans le Haut-Var.


Objet d'étude et localisation générale

Ces dernières semaines, nous avons montré que l'érosion karstique dans le Jura s'accompagne, "en sens inverse", de dépôts carbonatés de type tufs ou travertins calcaires (cf. Les barrages de travertin, les gours (lacs) en escaliers et les coulées (escaliers) de "tuf" des ruisseaux du Jura, Cascades de tuf (travertin) dans le massif du Jura). Le phénomène dominant y est la précipitation des carbonates par les sources et les eaux de ruissellement chargées d'ions hydrogénocarbonates et d'ions calcium, suivant l'équation : Ca2+ + 2 HCO3- → CaCO3 + H2O + CO2.

Ces dépôts sont facilités par le dégazage du dioxyde de carbone vers l'atmosphère à la faveur de l'agitation de l'eau et par son utilisation par les végétaux et les bactéries réalisant la photosynthèse (cf. par exemple, Stromatolithes vivant dans des ruisseaux du massif du Jura).

Le Haut-Var possède des affleurements spectaculaires de travertins formés au niveau de cascades actuelles et sub-actuelles en bordures de plateaux calcaires. Admirons trois exemples de telles falaises de travertins à Sillans-la-Cascade, Cotignac et Villecroze-les-Grottes.

Localisation générale des sites à falaises de travertin du Haut-Var

Figure 1. Localisation générale des sites à falaises de travertin du Haut-Var

L'ellipse bleue indique les trois villages présentés ici, à 1h des plages : une bonne destination de vacances pour échapper à la foule !


Localisation des 3 villages à falaises de travertin du Haut-Var

Figure 2. Localisation des 3 villages à falaises de travertin du Haut-Var

Les ellipses bleues indiquent les trois villages présentés ci-après.


Carte géologique du secteur des falaises de travertin du Haut-Var

Figure 3. Carte géologique du secteur des falaises de travertin du Haut-Var

Les ellipses noires indiquent les trois villages présentés dans cet article, à la jonction des cartes géologiques au 1/50 000 de Salernes et Draguignan. Les nombreux affleurements de travertins quaternaires apparaissent en blanc pointillé, notés U. Il en existe aussi de plus anciens, interstratifiés dans les sédiments continentaux miocènes (en jaune, notés m2). On note la position des travertins quaternaires, fréquemment en falaises au niveau de la limite des bassins tertiaires. Les cours d'eau qui les ont formé proviennent d'exsurgences karstiques situées dans les dolomies et calcaires secondaires (principalement jurassiques, en violet et bleu sur la carte) et y ont circulé jusqu'au ressaut topographique formé par le passage à ces bassins tertiaires.


La falaise de travertins et la cascade de Sillans

Le village de Sillans est connu pour sa spectaculaire cascade de 44 mètres de haut. La Bresque y dépose actuellement des travertins calcaires. Ses eaux se chargent en ions HCO3- et Ca2+ par leur circulation (souterraine, avant l'exsurgence, puis en surface) dans les dolomies et calcaires secondaires (principalement jurassiques, voir figure 3). La porosité d'interstices des dolomies, en particulier, accroît le temps de contact dans le karst profond et donc la teneur en carbonates des eaux des aquifères. Par ailleurs, les couches de gypse triasiques présentes dans la région peuvent contribuer à la sursaturation en ions Ca2+ et donc augmenter les possibilités de concrétionnement.

Cependant, la cascade de Sillans apparaît modeste lorsqu'on observe l'énorme quantité de travertin présente dans le secteur. En général, les fronts des balcons de travertin, certaines terrasses et les accumulations de fond de vallon résultent d'une grande phase d'accumulation du Tardiglaciaire et de l'Holocène (précipitation et circulation d'eau karstique sans doute plus importante à l'époque), et les dépôts actuels ne sont que relictuels. Il est aujourd'hui rare, et assez local, que les conditions soient suffisamment favorables à la bio-construction pour qu'elle l'emporte sur les processus d'érosion mécanique et/ou chimique.

Ces travertins subactuels en balcon se sont mis en place au niveau de l'escarpement de faille du bassin tertiaire de Salernes, à l'issue de leur parcours dans les dolomies jurassiques.

Localisation précise de la cascade de "tuf" de Sillans (Haut-Var)

Figure 4. Localisation précise de la cascade de "tuf" de Sillans (Haut-Var)

L'ellipse bleue au Sud-Est du village de Sillans indique la position de la cascade, mentionnée sur la carte. Des parkings proches du village et un parcours pédestre sont aménagés pour accéder à une vue panoramique sur la cascade.


La cascade de tuf de Sillans, dans le Haut-Var

Figure 5. La cascade de tuf de Sillans, dans le Haut-Var

La chute fait 44 m de haut. La vasque naturelle à son pied présente la couleur bleutée caractéristique des eaux riches en microparticules, ici de calcaire, en suspension. Le long de la cascade elle-même, on observe les voiles de travertin déposés sur des mousses. Des bactéries photosynthétiques encroûtantes (cyanobactéries) participent au phénomène, ainsi que la précipitation purement chimique due au dégazage du CO2. Les variations saisonnières (de photosynthèse et d'hydrologie) affectent fortement les dépôts.


La cascade de tuf de Sillans, dans le Haut-Var

Figure 6. La cascade de tuf de Sillans, dans le Haut-Var

Il est théoriquement interdit de se baigner au pied de la chute, une consigne peu respectée en été… L'ancien sentier, tracé dans les travertins fragiles, menaçant de s'effondrer, le département a aménagé un belvédère et un nouveau sentier pour venir admirer la chute.


La falaise de travertins et la cascade de Cotignac

Le village de Cotignac est surplombé d'une falaise faite d'une longue barre de travertins (80 m de haut, 400 m de long), de même origine que celle de Sillans. Ce "rocher" est creusé de multiples grottes naturelles et habitats troglodytiques aménagés par l'Homme depuis le Moyen-Âge. La rivière Cassole prend sa source sur place (une des plus minéralisées de la région) et dépose de la calcite tout au long de son lit. En partie détournées à partir de l'an mille, ses eaux ont continué de créer des voiles de tuf sur la falaise jusqu'au début du XVIIIe siècle, au moins lors des crues. Depuis, elles ont été totalement écartées de la falaise actuelle : création de conduits d'irrigation sur le plan dominant le village, de fontaines, de moulins, puis mise en service d'une usine hydroélectrique...

La rivière détournée forme aujourd'hui une cascade, à quelques centaines de mètres au Nord-Ouest du village, franchissant en un saut de 10 m le bouchon de travertin encastré dans les dolomies, et déposant de nouveaux tufs.

Le travertin, roche tendre, mais relativement cohérente lorsqu'elle a été assez compactée et cimentée, a été largement utilisé comme pierre de construction. Il présente l'avantage, avec sa porosité importante, d'isoler efficacement. L'extraction du "tuf" a en outre dégagé ou agrandi de nombreuses cavités dans la falaise, permettant l'établissement d'un habitat troglodytique, qui assurait notamment une protection contre les invasions au Moyen-Âge.

Localisation précise de la barre de travertin de Cotignac (Haut-Var)

Figure 7. Localisation précise de la barre de travertin de Cotignac (Haut-Var)

L'ellipse bleue indique à la fois la position de la barre de travertin, qui domine le village de Cotignac au Nord-Ouest (la carte mentionne "falaise" et "habitats troglodytiques") et la cascade actuelle de la Cassole déportée plus à l'Ouest par les aménagements humains (la carte indique "cascade"). Un parcours pédestre ("sentier du vallon gai"), avec des parkings à l'entrée Sud du village, est aménagé pour accéder au pied de la cascade.


Vue générale du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Figure 8. Vue générale du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Cette impressionnante falaise de "tuf" domine le village actuel de près de 80 m, sur 400 m de long. Les restes d'un habitat médiéval sont présents au-dessus, avec deux tours de guet dites « tours sarrasines ».


Vue générale du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Figure 9. Vue générale du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Cette impressionnante falaise de "tuf" domine le village actuel de près de 80 m, sur 400 m de long. Les restes d'un habitat médiéval sont présents au-dessus, avec deux tours de guet dites « tours sarrasines ».


Le "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Figure 10. Le "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Cette impressionnante falaise de "tuf" domine le village actuel de près de 80 m, sur 400 m de long. Les restes d'un habitat médiéval sont présents au-dessus, avec deux tours de guet dites « tours sarrasines ».


Falaise de travertin du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Figure 11. Falaise de travertin du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

On distingue les drapées et concrétions de tuf qui dominent le village actuel de près de 80 m (avec des risques non-négligeables d'effondrement). Diverses grottes naturelles et habitats troglodytiques sont installés dans cette roche tendre, aisée à creuser et à extraire.


Falaise de travertin du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Figure 12. Falaise de travertin du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

On distingue les drapées et concrétions de tuf qui dominent le village actuel de près de 80 m (avec des risques non-négligeables d'effondrement). Diverses grottes naturelles et habitats troglodytiques sont installés dans cette roche tendre, aisée à creuser et à extraire.


Vue plus rapprochée du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Figure 13. Vue plus rapprochée du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

On distingue les drapées et concrétions de tuf qui dominent le village actuel de près de 80 m (avec des risques non-négligeables d'effondrement). Diverses grottes naturelles et habitats troglodytiques sont installés dans cette roche tendre, aisée à creuser et à extraire.

On voit également sur cette image des traces d'anciens habitats aujourd'hui détruits.


Vue plus rapprochée du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Figure 14. Vue plus rapprochée du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

On distingue les drapées et concrétions de tuf qui dominent le village actuel de près de 80 m (avec des risques non-négligeables d'effondrement). Diverses grottes naturelles et habitats troglodytiques sont installés dans cette roche tendre, aisée à creuser et à extraire.

On voit également sur cette image des traces d'anciens habitats aujourd'hui détruits.


Vue plus rapprochée du village et du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

Figure 15. Vue plus rapprochée du village et du "rocher" de Cotignac (Haut-Var)

On distingue les drapées et concrétions de tuf qui dominent le village actuel de près de 80 m (avec des risques non-négligeables d'effondrement). Diverses grottes naturelles et habitats troglodytiques sont installés dans cette roche tendre, aisée à creuser et à extraire.


Vue du "rocher" surplombant le village de Cotignac (Haut-Var)

Figure 16. Vue du "rocher" surplombant le village de Cotignac (Haut-Var)

Le village actuel est installé au pied de la falaise de travertin.


Vue, depuis le bas, du "rocher" de Cotignac

Figure 17. Vue, depuis le bas, du "rocher" de Cotignac

L'importance du surplomb se distingue mieux en contre-plongée.


Vue, depuis le bas, du "rocher" de Cotignac

Figure 18. Vue, depuis le bas, du "rocher" de Cotignac

L'importance du surplomb se distingue mieux en contre-plongée.


Vue, depuis le bas, du "rocher" de Cotignac

Figure 19. Vue, depuis le bas, du "rocher" de Cotignac

L'importance du surplomb se distingue mieux en contre-plongée.


Une entrée troglodytique dans le "rocher" de Cotignac

Habitat semi-troglodytique dans le "rocher" de Cotignac

Figure 21. Habitat semi-troglodytique dans le "rocher" de Cotignac

Les murs maçonnés sont construits en "tuf" également.


Habitat semi-troglodytique dans le "rocher" de Cotignac

Figure 22. Habitat semi-troglodytique dans le "rocher" de Cotignac

Les murs maçonnés sont construits en "tuf" également.


Restes de voûtes creusées dans le "rocher" de Cotignac

Une petite fontaine aménagée dans le "rocher" de Cotignac

Figure 24. Une petite fontaine aménagée dans le "rocher" de Cotignac

L'eau est largement canalisée par l'Homme. Les aménagements se succèdent depuis des siècles. Les concrétions (visibles ici au niveau des végétaux) peuvent éventuellement finir par boucher les conduites (c'était déjà un problème pour les aqueducs romains alimentant la ville de Fréjus).


Détail d'une petite fontaine aménagée dans le "rocher" de Cotignac

Figure 25. Détail d'une petite fontaine aménagée dans le "rocher" de Cotignac

L'eau est largement canalisée par l'Homme. Les aménagements se succèdent depuis des siècles. Les concrétions (visibles ici au niveau des végétaux) peuvent éventuellement finir par boucher les conduites.


Un ancien pressoir à huile à Cotignac

Figure 26. Un ancien pressoir à huile à Cotignac

La force motrice de l'eau était utilisée par ce moulin. Cotignac a compté jusqu'à 14 moulins (au XIXe siècle) sur la Cassole et les cours d'eau voisins, ce qui suppose là aussi de nombreux aménagements hydrauliques.


Une fontaine aménagée sous le "rocher" de Cotignac

Figure 27. Une fontaine aménagée sous le "rocher" de Cotignac

L'eau est largement canalisée par l'Homme. Les aménagements se succèdent depuis des siècles. Les concrétions (visibles ici au niveau des mousses) peuvent éventuellement finir par boucher les conduites.


Une petite fontaine aménagée dans Cotignac

Figure 28. Une petite fontaine aménagée dans Cotignac

L'eau est largement canalisée par l'Homme. Les aménagements se succèdent depuis des siècles. Les concrétions (visibles ici au niveau des mousses) peuvent éventuellement finir par boucher les conduites.


Une petite fontaine aménagée sous le "rocher" de Cotignac

Figure 29. Une petite fontaine aménagée sous le "rocher" de Cotignac

L'eau est largement canalisée par l'Homme. Les aménagements se succèdent depuis des siècles. Les concrétions (visibles ici au niveau des mousses) peuvent éventuellement finir par boucher les conduites ; une nouvelle a été percée à gauche.


Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Figure 30. Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Le parcours d'accès au pied de la cascade actuelle passe par le "vallon gai", lit actuel de la Cassole. Le ruisseau y dépose des travertins qui encroûtent les rochers et autres obstacles mineurs du lit. Leur couleur légèrement brune doit être due à une part d'argile dans les dépôts.


Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Figure 31. Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Le ruisseau dépose des travertins qui encroûtent les rochers et autres obstacles mineurs du lit. La couleur bleue de l'eau est caractéristique de la présence d'un précipité fin, ici calcaire, en suspension.


Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Figure 32. Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Le ruisseau dépose des travertins qui encroûtent les rochers et autres obstacles mineurs du lit. La couleur bleue de l'eau est caractéristique de la présence d'un précipité fin, ici calcaire, en suspension.


Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Figure 33. Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Le ruisseau dépose des travertins qui encroûtent les rochers et autres obstacles mineurs du lit.


Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Figure 34. Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Le ruisseau dépose des travertins qui encroûtent ici un tronc tombé dans le lit de la Cassole.


Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Figure 35. Le "vallon gai", lit actuel de la Cassole à Cotignac

Le ruisseau dépose des travertins qui encroûtent ici les racines des peupliers et des saules.


La cascade de "tuf" dans le lit actuel de la Cassole à Cotignac

Figure 36. La cascade de "tuf" dans le lit actuel de la Cassole à Cotignac

Cette cascade d'une dizaine de mètres de hauteur dépose encore aujourd'hui des travertins calcaires. La couleur bleue de l'eau de la vasque au pied de la chute est caractéristique de la présence d'un précipité fin, ici calcaire, en suspension. La baignade est autorisée dans ce gour à la fraîcheur appréciable en été.


La falaise de travertins et la cascade de Villecroze

Le nom de Villecroze viendrait d'une "villa" gallo-romaine construite dans un "creux ". Le village actuel est dans une situation voisine de celle de Cotignac, surplombé par une falaise correspondant à l'escarpement de faille Nord-Est du bassin tertiaire de Salernes. Des travertins d'âge tardiglaciaire à holocène y ont été déposés par les cours d'eau à l'issue de leur parcours dans les dolomies et calcaires jurassiques.

Ce balcon de tuf est creusé de grottes naturelles, que les moines bénédictins utilisaient déjà pour se réfugier en cas d'invasion au Xe siècle. Les grottes ont été fortifiées par le seigneur local au XVIe siècle. Une cascade perdure, légèrement aménagée, avec ses voiles de mousses encroûtées, sur le flanc de ce superbe château-grotte. Le tout est encadré par un élégant parc qui évoque la Toscane, et peut se visiter pour une somme modique.

Localisation précise du château-grotte de Villecroze, dans le Haut-Var

Figure 37. Localisation précise du château-grotte de Villecroze, dans le Haut-Var

Le parc où se situent la cascade et le château-grotte sont d'accès aisé en bordure Nord-Est du village, signalés ici par l'ellipse bleue (la carte mentionne "source" "grottes" et "la baume", un toponyme fréquent signalant des cavités souterraines).


La cascade de tuf et le château-grotte de Villecroze dans son parc

Figure 38. La cascade de tuf et le château-grotte de Villecroze dans son parc

Le château troglodytique du XVIe siècle est creusé dans la falaise de tuf. Une cascade déposant des travertins perdure (à gauche), et est canalisée dans le parc.


La cascade de tuf et le château-grotte de Villecroze dans son parc

Figure 39. La cascade de tuf et le château-grotte de Villecroze dans son parc

Le château troglodytique du XVIe siècle est creusé dans la falaise de tuf. Une cascade déposant des travertins perdure (à gauche), et est canalisée dans le parc.


Détail de la cascade de tuf de Villecroze

Figure 40. Détail de la cascade de tuf de Villecroze

Les carbonates se déposent sur les végétaux (essentiellement des mousses).


Vue rapprochée de la cascade de tuf de Villecroze (Haut-Var)

Figure 41. Vue rapprochée de la cascade de tuf de Villecroze (Haut-Var)

Les carbonates se déposent sur les végétaux (essentiellement des mousses).


Détail de la cascade de tuf de Villecroze

Figure 42. Détail de la cascade de tuf de Villecroze

Les carbonates se déposent sur les végétaux (essentiellement des mousses). On voit cependant que l'eau peut également éroder des travertins préexistants (à gauche de l'image), ce qui traduit une histoire complexe : ici, comme dans tout le Haut-Var, les dépôts de tufs sont essentiellement relictuels, et le gros des travertins date du début de l'Holocène voir du Tardiglaciaire.



Vue latérale de la cascade de tuf de Villecroze depuis le chateau-grotte

Figure 44. Vue latérale de la cascade de tuf de Villecroze depuis le chateau-grotte

Les carbonates se déposent sur les végétaux (essentiellement des mousses).


La façade du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 45. La façade du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Maçonnerie et fenêtres à meneaux sont construites avec le tuf extrait sur place.


L'entrée et la façade du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 46. L'entrée et la façade du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Les concrétions de tuf en surplomb sont bien visibles.


Restes d'habitat troglodytique de Villecroze (Haut-Var)

Figure 47. Restes d'habitat troglodytique de Villecroze (Haut-Var)

On observe le travail de découpe des tufs pour creuser des cavités à flanc de falaise, ensuite fermées par des fortifications maçonnées.


Restes d'habitat troglodytique de Villecroze (Haut-Var)

Figure 48. Restes d'habitat troglodytique de Villecroze (Haut-Var)

On observe le travail de découpe des tufs pour creuser des cavités fortifiées à flanc de falaise, ensuite fermées par des fortifications maçonnées. La cascade est visible en fond.


Restes d'habitat troglodytique de Villecroze (Haut-Var)

Figure 49. Restes d'habitat troglodytique de Villecroze (Haut-Var)

On observe le travail de découpe des tufs pour creuser des cavités fortifiées à flanc de falaise, ensuite fermées par des fortifications maçonnées.


Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 50. Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Il s'agit d'une pièce à vivre semi-troglodytique (séjour) dont les aménagements intérieurs (planchers...) ont aujourd'hui disparu.


Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 51. Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Il s'agit d'une pièce à vivre semi-troglodytique (grande salle) dont les aménagements intérieurs (planchers...) ont aujourd'hui disparu.


Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 52. Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Il s'agit d'une pièce à vivre semi-troglodytique (grande salle) dont les aménagements intérieurs (planchers...) ont aujourd'hui disparu. L'escalier est taillé directement dans la roche.


Détail des concrétions à l'intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 53. Détail des concrétions à l'intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Il s'agit du plafond creusé d'une pièce à vivre (grande salle) semi-troglodytique.


Détail des concrétions à l'intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 54. Détail des concrétions à l'intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Certaines cavités naturelles entre les concrétions ont été utilisées telles quelles pour y installer des passages, une partie de l'escalier ici.






Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 59. Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Il s'agit de la salle des colonnes, cavité naturelle pleine de concrétions (stalactites, colonnades, drapés…). Aucune stalagmite en revanche, car le fond était immergé autrefois.


Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 60. Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Il s'agit de la tour de guet, actuellement derrière la cascade et assez humide.


Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 61. Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Il s'agit de la salle du lac, cavité naturelle qui offrait une alimentation en eau pour les occupants. Notez les différents types de dépôts de calcite : stalactites classiques et, sous le niveau ancien du "lac", concrétions en chou-fleur.


Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 62. Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Il s'agit de la salle des colonnes, cavité naturelle pleine de concrétions : stalactites, drapés, colonnes…


Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Figure 63. Intérieur du château-grotte de Villecroze (Haut-Var)

Il s'agit de la salle des colonnes, cavité naturelle pleine de concrétions : stalactites, drapés, colonnes…


Détail de concrétions dans la salle des colonnes du chateau-grotte de Villecroze

Figure 64. Détail de concrétions dans la salle des colonnes du chateau-grotte de Villecroze

Situées dans la salle des colonnes, ces stalagmites doivent leur couleur brune à des oxydes de fer et de manganèse à faible concentration.


L'action de l'Homme sur ces formations de tufs calcaires

Nous l'avons vu, toutes ces formations anciennes de travertins ont été profondément modifiées par l'homme : extraction de pierres, canaux usiniers et d'irrigation, caves, étables, habitats et chapelles troglodytiques...

L'action des humains sur les tufières peut s'exercer plus indirectement, via l'hydrologie. Ces systèmes sont en effet extrêmement sensibles aux conditions environnementales.

Les défrichements, à partir de l'Âge du Bronze, ont déjà un impact important et bien documenté qui dégrade la qualité des eaux des sources et rivières karstiques. Si le déboisement a fortement régressé aujourd'hui, notamment avec la déprise agricole et l'emploi des combustibles fossiles à la place du charbon de bois, l'impact de diverses activités récentes, telles qu'incendies de forêts, extension des cultures mécanisées, érosion des sols, abandon des restanques…, est lui aussi marqué. Tout cela accroît les apports turbides lors des orages méditerranéens, ce qui gène la photosynthèse des bactéries, algues, et plantes aquatiques, et donc diminue le concrétionnement.

La pollution chimique, le long des cours d'eau et dans les aquifères karstiques, gêne la croissance de certaines bactéries (notamment, les phosphates des lessives perturbent les cyanophycées). La diminution des débits estivaux accroît ce risque, en plus d'augmenter la variabilité saisonnière déjà importante dans ces dépôts.

Sur les nombreux sites du Haut-Var, seuls quelques-uns bénéficient d'une protection, principalement le parc municipal de Villecroze et la cascade de Sillans. Les tufières du Haut-Var, déjà naturellement relictuelles, constituent donc aujourd'hui un patrimoine à préserver.