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Image de la semaine | 14/10/2024

Utilisation et commerce de roches et autres matériaux dans un village palafittique du Néolithique terminal, lac de Paladru (Isère)

14/10/2024

Pierre Thomas

Laboratoire de Géologie de Lyon / ENS de Lyon

Olivier Dequincey

ENS de Lyon / DGESCO

Résumé

Lames, pointes, haches… de silex et autres roches, matériaux organiques en bon état de conservation, à voir au Musée archéologique du lac de Paladru.


Couteau à moissonner en silex et à manche recouvert d'osier, Musée Archéologique du lac de Paladru (MALP), Isère

Figure 1. Couteau à moissonner en silex et à manche recouvert d'osier, Musée Archéologique du lac de Paladru (MALP), Isère

Ce couteau (souvent pris pour un poignard) a deux particularités qui en font un objet rare parmi les objets néolithiques.

(1) D'après ce qu'indique le musée, ce silex a une origine lointaine ; il vient du Grand Pressigny en Touraine, site distant de 400 km du lac de Paladru (cf. Les « livres de beurre » et les lames de silex néolithiques du Grand Pressigny (Indre et Loire)). De tels couteaux à moissonner fait en silex « noble » étaient des couteaux « de prestige » et devaient être réservés à une “élite” d'agriculteurs.

(2) L'osier (ou autre lien) entourant la base de la lame de silex est conservé, ce qui a été rendu possible parce qu'il a été conservé dans les eaux du lac de Paladru (Isère).

Localisation par fichier kmz du Musée archéologique du lac de Paladru (Isère).


Trois autres lames de silex (couteaux à moissonner probables) exposé au MALP (Isère)

Figure 2. Trois autres lames de silex (couteaux à moissonner probables) exposé au MALP (Isère)

Lames originaires du Grand Pressigny (Touraine) et ayant conservé tout ou partie du lien entourant leur base, sans doute pour qu'on puisse la tenir à la main ou servant d'attache à un manche.


Le lac de Paladru, au Nord de l'Isère, est un ancien lac glaciaire connu pour ses sites archéologiques immergés. Ces sites ont été découverts à la fin du XIXe début du XXe siècle et les fouilles scientifiques ont été principalement menées à partir de 1972. Deux principaux sites ont livré des restes extraordinaires d'anciens villages établis sur des rives aménagées du lac. Bâtis sur des pieux consolidant / réhaussant les berges, ces villages péri-lacustres sont appelés “palafittiques”. Ces villages ont été construits pendant des périodes de basses eaux, et abandonnés quelques décennies plus tard à cause de la remontée des eaux du lac. Il y a eu deux périodes d'occupation de ces villages : le site des Baigneurs a été occupé au Néolithique terminal, entre 2 669 et 2 592 avant J.C., et le site de Colletière (quelques centaines de mètres au Nord-Est du premier, voir figures 28 et 29) a été occupé au Haut Moyen-Âge (entre 1006 et 1040 après J.C. ; en France, on est alors sous le règne de Robert II, fils d'Hugues Capet). La précision de ces datations peut étonner. Ces dates ont été obtenues par dendrochronologie (ce sera expliqué juste avant la figure 23). L'article de cette semaine sera quasi exclusivement consacré au village néolithique des Baigneurs, à la limite entre les champs disciplinaires de la géologie et de l'histoire. L'occupation du village néolithique a cessé juste avant le début de l'âge du bronze en Europe de l'Ouest.

Le Musée archéologique du lac de Paladru (MALP) expose de très nombreux objets, résultats de ces fouilles, résultats rapidement décrits sur le site d'Aimé Bocquet, par exemple à la page Les villages néolithiques de Charavines (Isère) – lac de Paladru. Le musée détaille aussi les techniques de fouilles sous-aquatiques, techniques également décrite dans le livret du même auteur, La fouille subaquatique à Chavarines. Ces objets sont en pierre, ou en terre cuite, ce qui est classique dans les sites néolithiques. Mais certains objets sont organiques (bois, fibres diverses, bois de cerf…). C'est leur séjour de plus 4 500 ans dans les eaux du lac qui a permis leur exceptionnelle conservation. Ces objets, en particulier quand on les regarde avec un œil de géologue, montrent que des matériaux locaux étaient abondamment utilisés (bois, fibres végétales, roches “locales”…) ce qui est, somme toute, normal. Mais ils montrent aussi que des circuits commerciaux de roches “rares” existaient déjà, et que des silex, des éclogites (et roches associées) et autres roches d'origine lointaine voyageaient sur des centaines de kilomètres. Des tels transports à longue distance ne sont pas apparus au Néolithique terminal ; ils existaient déjà à la fin du Paléolithique (voir, par exemple, la figure 22 de Accumulation de dentales, Priabonien de Barmerousse, Passy, Haute Savoie).

Nous vous montrons ici 27 photographies d'objets ou de panneaux prises dans le MALP. Vingt-et-une photographies ont été prises pendant une visite du musée en septembre 2024, sans flash, sans pied et au travers de vitres, ce qui explique leur netteté parfois limite. Six autres sont extraites du site Hominidés.com.

Autres “lames” en forme de pointes de flèche ou de lance, Musée archéologique du lac Paladru (Isère)

Figure 3. Autres “lames” en forme de pointes de flèche ou de lance, Musée archéologique du lac Paladru (Isère)

Certaines de ces pointes semblent faites en silex, d'autres sont d'une autre nature, difficile à déterminer “de loin”, à travers une vitre.


Vue d'ensemble d'une vitrine contenant les pointes de flèches de la photo précédente (en bas), mais aussi un arc, sa flèche avec sa pointe, MALP (Isère)

Figure 4. Vue d'ensemble d'une vitrine contenant les pointes de flèches de la photo précédente (en bas), mais aussi un arc, sa flèche avec sa pointe, MALP (Isère)

Le bois de l'arc semble d'époque ; par contre, celui de la flèche, plus clair, semble un fac-similé de bois moderne.


Détail de la pointe de flèche et de sa “liaison” avec la flèche, MALP (Isère)

Figure 5. Détail de la pointe de flèche et de sa “liaison” avec la flèche, MALP (Isère)

Pointe et “liaison” semblent authentiques. La flèche, elle, semble être une reconstitution faite avec un bois récent.


Le MALP expose de nombreuses lames de haches en “pierre polie”. Certaines de ces haches sont en éclogites et roches voisines. Les éclogites et autres roches de haute pression / basse température ont deux caractéristiques intéressantes pour un habitant du Néolithique. Ce sont les plus denses des roches usuelles ; au bout d'un long manche, elles ont une “force de frappe” qui ne sera dépassée que par des haches en métal (bronze puis fer), métaux inconnus en Europe à cette époque. Et, parmi les roches usuelles, ce sont les roches les plus difficiles à casser, à débiter en petits éclats… Le MALP donne le nom de ces roches (éclogite, omphacitite…) mais n'en précise pas l'origine. Mais l'examen macroscopique de ces roches ainsi que leur association suggère fortement qu'elles proviennent de la région du Mont Viso, près de la frontière franco-italienne, côté plaine du Pô. Et pour aller du Viso au lac de Paladru, il y a 150 km et plusieurs hauts cols à franchir. Il fallait que les Néolithiques du Nord-Isère aiment les haches lourdes et incassables pour faire venir ainsi des roches du Viso.

Détail d'une hache dont les éléments (authentiques) ont été redisposés, , Musée archéologique du lac de Paladru (Isère)

Figure 6. Détail d'une hache dont les éléments (authentiques) ont été redisposés, , Musée archéologique du lac de Paladru (Isère)

De gauche à droite : le manche de la hache (en érable), la gaine de la hache (en bois ce cerf), et la lame de hache elle-même, en omphacitite. Rappelons qu'une omphacitite correspond à une éclogite très pauvre en grenat et presque exclusivement constituée d'omphacite (l'omphacite est un pyroxène, solution solide entre diopside et jadéite).


Détail de la lame de hache en omphacitite, MALP (Isère)

Figure 7. Détail de la lame de hache en omphacitite, MALP (Isère)

C'est l'étroite imbrication entre des petits cristaux d'omphacite tous de même taille et quasiment sans grenat qui donne à cette roche sa solidité.





Détail sur les quatre lames de haches du bas de la vitrine de la figure précédente, MALP (Isère)

Figure 11. Détail sur les quatre lames de haches du bas de la vitrine de la figure précédente, MALP (Isère)

Le musée indique la nature pétrographique de ces haches. De haut en bas, ces haches sont en jadéitite, amphibolite, éclogite et omphacitite.


Tous les objets exposés au MALP et provenant du sol et du sous-sol ne sont pas d'origine lointaine. Il y a des poteries et des céramiques obtenues à partir d'argiles ; et il y a beaucoup d'argiles dans le secteur du lac de Paladru. Il y a aussi des objets en granite. Et, s'il n'y a pas de granite dans le secteur du lac de Paladru, les massifs cristallins externes des Alpes et le socle du Massif central ne sont qu'à une cinquantaine de kilomètres. Et, surtout, le lac de Paladru est entouré de moraines contenant des galets et des blocs erratiques (cf. Les blocs erratiques de Monthey (Canton du Valais, Suisse) et d'autres lieux) de toutes tailles. Et ces éléments glaciaires contiennent tous les types de roches qu'on trouve dans les Alpes, dont des granites. On peut tenir le même raisonnement pour les calcaires : la Chartreuse n'est pas loin et il y a des éléments calcaires dans les sédiments glaciaires.

Meule à grains monolithe et sa molette, Musée archéologique du lac de Paladru (Isère)

Figure 12. Meule à grains monolithe et sa molette, Musée archéologique du lac de Paladru (Isère)

Bien que ce soit difficile d'être sûr à 100 % en observant cette meule à grains d'assez loin, sans loupe et à travers une vitre, cette meule semble être constituée d'un granite à grains fins, riche en muscovite, presque une aplite. Des petits filonnets (sans doute en quartz) renforcent ce diagnostic. On ne peut cependant pas formellement exclure qu'il s'agisse d'un grès micacé (fréquent dans les molasses locales).


Détail de la meule à grains monolithe, MALP (Isère)

Figure 13. Détail de la meule à grains monolithe, MALP (Isère)

Bien que ce soit difficile d'être sûr à 100 % en observant cette meule à grains d'assez loin, sans loupe et à travers une vitre, cette meule semble être constituée d'un granite à grains fins, riche en muscovite, presque une aplite. Des petits filonnets (sans doute en quartz) renforcent ce diagnostic. On ne peut cependant pas formellement exclure qu'il s'agisse d'un grès micacé (fréquent dans les molasses locales).


Vitrine montrant une pagaie, prouvant que les Hommes du Néolithique terminal naviguaient, MALP (Isère)

Figure 16. Vitrine montrant une pagaie, prouvant que les Hommes du Néolithique terminal naviguaient, MALP (Isère)

Cette vitrine montre aussi (sur le devant à gauche) des galets aménagés avec une encoche centrale, galets servant à lester les filets de pêche, propose le musée. À l'arrière droite, le résultat de cueillettes : pommes sauvages, bogues de hêtre, glands de chêne, coquilles de noisettes…


Détail des galets à encoche, sans doute des lests de filets de pêche, MALP (Isère)

Figure 17. Détail des galets à encoche, sans doute des lests de filets de pêche, MALP (Isère)

On croit reconnaitre des galets de granite (ou de grès), de calcaire…


Vitrine exposant divers objets, dont ce qui reste d'un fond de panier ou autre objet en vannerie (au fond à droite) et un reste de tissu (au premier plan à gauche), MALP (Isère)

Figure 18. Vitrine exposant divers objets, dont ce qui reste d'un fond de panier ou autre objet en vannerie (au fond à droite) et un reste de tissu (au premier plan à gauche), MALP (Isère)

La conservation de tels objets manufacturés d'origine végétale en Europe après 4 500 ans est assez exceptionnelle.



Détail du morceau de tissu de la figure 18, MALP (Isère)

Figure 20. Détail du morceau de tissu de la figure 18, MALP (Isère)

Le musée précise que la matière constituant ce textile n'est pas déterminée.


Peignes fabriqués dans une mince planchette en bois de buis, Musée archéologique du lac de Paladru (Isère)

Figure 21. Peignes fabriqués dans une mince planchette en bois de buis, Musée archéologique du lac de Paladru (Isère)

D'après Aimé Bocquet, il ne s'agit pas d'un peigne destiné à la coiffure, mais d'un peigne à tisser, fabriqué dans une mince planchette en buis. Ce peigne permettait de serrer les fils de trame lors du tissage.


Le bois et les tissus végétaux peuvent se conserver des millénaires dans des milieux saturés en eau, comme peuvent l'être des vases lacustres, surtout si ces milieux sont pauvres en dioxygène. Mais une fois sortis de l'eau, bois et autres tissus végétaux sèchent, se rétractent, se dégradent… Des objets en bois peuvent alors rapidement “se désintégrer”. Si on veut conserver de tels objets archéologiques sortis de l'eau, il faut leur faire subir tout un traitement. ARC-Nucléart est un atelier de conservation-restauration et un laboratoire de recherche implanté sur le site du CEA, à Grenoble. Il est dédié à la conservation et à la restauration des œuvres et éléments en matériaux organiques. ARC-Nucléart a très largement participé à la conservation des objets “organiques” extraits des fouilles du lac de Paladru.

Un panneau affiché dans le MALP explique les principales techniques utilisées pour le traitement des bois gorgés d'eau.


Tous les objets en bois retrouvés sur le site des Baigneurs, au moins les plus gros d'entre eux comme les pieux, des poutres…, ont été datés par dendrochronologie. Aux latitudes hautes et moyennes, les arbres croissent en épaisseur et font du bois au printemps ; cette croissance se ralentit en été, cesse en automne et en hiver, et reprend au printemps suivant. Ainsi naissent les fameux cernes qu'on voit dans les troncs d'arbre et qui permettent de connaitre l'âge de l'arbre lors de sa coupe. Si les saisons sont “inégales” d'une année à l'autre (printemps chaud puis été frais, ou printemps pourris puis été torride…), les cernes seront inégaux. La suite des cernes inégaux reflète donc la suite des saisons et leurs variations interannuelles et dessinent donc comme un code-barre. Ainsi, le code-barre du XXe siècle est différent de celui du XIXe, et ainsi de suite. Avec les arbres pluricentenaires, les pièces de bois des monuments (charpentes d'églises par exemple), les bois “fossiles” qu'on trouve dans les tourbières…, on a ainsi une série de codes-barres. Si la partie la plus ancienne du code-barre d'un arbre vivant coïncide avec le code-barre de la partie la plus jeune d'un bois ancien, on connait ainsi l'âge de la partie la plus jeune du bois ancien et, en comptant les cernes, on arrive ainsi à l'âge de la partie la plus vieille du bois ancien. On renouvelle l'opération sur des bois de plus en plus vieux, et on peut ainsi obtenir un code-barre correspondant à de nombreuses générations d'arbres. Dans les Alpes, on a ainsi reconstitué le code-barre des 7 000 dernières années, sans hiatus. Chaque “barre” (chaque cerne) a donc un âge connu à l'année près. Si, donc, on a un morceau de bois (un pieu du site des Baigneurs par exemple) suffisamment “épais” pour contenir un nombre suffisant de cernes, on a donc un fragment de code-barre assez long pour qu'on puisse le situer sur les 7 000 ans reconstitués pour les Alpes. C'est ainsi qu'on a pu dater les pieux et les objets en bois de grande taille trouvés sur le site des Baigneurs.

Exemple d'objets en bois (vue d'ensemble à droite, et de détail à gauche) exposés au MALP et trouvés sur le site des Baigneurs, lac de Paladru (Isère)

Figure 23. Exemple d'objets en bois (vue d'ensemble à droite, et de détail à gauche) exposés au MALP et trouvés sur le site des Baigneurs, lac de Paladru (Isère)

Sur le morceau de bois détaillé à gauche, on voit très bien les cernes annuels. C'est avec de telles suites de cernes (sur des morceaux plus gros qui comptent plus de cernes) qu'on a pu faire de la dendrochronologie et dater les bois des Baigneurs entre 2669 et 2592 avant J.C.


Vue d'ensemble et détail (vu sous un autre angle) d'une reconstitution du site des Baigneurs pendant sa période d'occupation entre 2669 et 2592 avant J.C., MALP (Isère)

Figure 24. Vue d'ensemble et détail (vu sous un autre angle) d'une reconstitution du site des Baigneurs pendant sa période d'occupation entre 2669 et 2592 avant J.C., MALP (Isère)

On peut noter que, selon cette reconstitution, fruit d'études récentes, le village n'était pas “en plein lac” contrairement à ce qu'on pensait au début des études sur la Préhistoire, mais sur sa bordure que les Néolithiques avaient renforcée-consolidée-aménagée avant d'y bâtir leurs maisons.


Montage d’après un panneau exposé au MALP (Isère) montrant une vision idéalisée des cités lacustres préhistoriques telles qu'on les imaginait à la fin du XIXe - début du XXe siècle

Figure 25. Montage d’après un panneau exposé au MALP (Isère) montrant une vision idéalisée des cités lacustres préhistoriques telles qu'on les imaginait à la fin du XIXe - début du XXe siècle

C'était l'époque où J.-H. Rosny ainé écrivait Vamireh puis son best-seller La Guerre du feu et sa suite beaucoup moins connue, Le Félin géant.


Panneau affiché au MALP (Isère) indiquant que le site palafittique des Baigneurs n'est pas le seul des Alpes occidentales

Figure 26. Panneau affiché au MALP (Isère) indiquant que le site palafittique des Baigneurs n'est pas le seul des Alpes occidentales

On trouve d'autres sites sur les berges des lacs d'Aiguebelette, du Bourget, d'Annecy et Léman.


Vue générale de la salle principale du Musée archéologique du lac de Paladru (Isère)

Figure 27. Vue générale de la salle principale du Musée archéologique du lac de Paladru (Isère)

Tous les objets et panneaux présentés dans l'article de cette semaine sont exposés dans cette salle. La moitié gauche de la salle est consacrée au site des Baigneurs. On reconnait, au premier plan à gauche, la vitrine où est montrée la maquette de la figure 24. La moitié droite de la salle expose le résultat des fouilles du site médiéval de Colletière. La différence la plus marquante entre les deux sites pour un non spécialiste, c'est la présence d'outils métalliques (principalement en fer) au Moyen-âge, métaux absents au Néolithique.


Vue aérienne du site sous-lacustre de Colletière, lac de Paladru (Isère)

Figure 28. Vue aérienne du site sous-lacustre de Colletière, lac de Paladru (Isère)

À travers l'eau, là où elle est peu profonde, on devine des rectangles faits de pieux immergés (à gauche de la punaise rouge). Les images Google Earth ne laissent rien voir du site des Baigneurs.


Cadres géomorphologique (en haut) et géologique (en bas) du lac de Paladru

Figure 29. Cadres géomorphologique (en haut) et géologique (en bas) du lac de Paladru

Ce lac est dû au surcreusement irrégulier par le glacier Rhône du substratum local principalement composé de molasses miocènes. Ce surcreusement a été mis à jour (et rempli d'eau) lors de la fin de la glaciation wurmienne et du retrait glaciaire associé vers −15 000 à −12 000 ans. Au fond, le Jura et les Alpes, avec, à droite, le Mont Blanc. La punaise verte localise le Musée archéologique du lac de Paladru (MALP). La punaise jaune localise le site néolithique des Baigneurs, la rouge le site médiéval de Colletière. Sur la carte géologique, les molasses miocènes sont représentées en jaune, et les moraines laissées par les glaciers lors de leur retrait sont représentées par diverses teintes de gris.


Localisation du lac de Paladru (punaise verte) sur fond de carte géologique de France

Figure 30. Localisation du lac de Paladru (punaise verte) sur fond de carte géologique de France

Le Grand Pressigny d'où viennent certains des silex trouvés aux Baigneurs, et le Mont Viso d'où viennent très probablement les omphacitites et éclogites sont figurés en jaune et en rouge. Cette carte montre la longueur des “circuits commerciaux” au Néolithique terminal.