Outils personnels
Navigation

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Vous êtes ici : Accueil RessourcesLa côte picarde – Les falaises d'Ault (Somme), une illustration des risques associés à l'érosion

Article | 11/04/2023

La côte picarde – Les falaises d'Ault (Somme), une illustration des risques associés à l'érosion

11/04/2023

Nelson Pain

UFR des Sciences, Univ. de Picardie Jules Verne (Amiens)

Olivier Dequincey

ENS de Lyon / DGESCO

Résumé

Les falaises de craie à silex de la côte picarde, leur érosion, les risques associés, les aménagements mis en place.


Cet article fait partie d'une série consacrée au littoral picard, qui propose de s'intéresser dans un premier temps à l’extrémité septentrionale de la falaise de craie au niveau de la ville d'Ault et aux risques associés à l'érosion (cet article), puis à la structure des Bas-Champs du Vimeu (ou de Cayeux), véritables polders gagnés sur la mer, et enfin à la Baie de Somme et à sa dynamique sédimentaire.

Les différentes zones du littoral picard décrites dans cette série d’articles : falaises vives, bas-champs et Baie de Somme.

Introduction

Dans la série d'article intitulée À la découverte géologique des falaises d'Étretat, le lecteur a pu découvrir les aspects sédimentologiques et stratigraphiques des célèbres falaises de Normandie.

Dans une lettre qu'il adresse à Adèle Foucher, sa femme, Victor Hugo dépeint sa visite de la côte picarde qu'il effectue en 1837. Il relate :

 

Ce qui m'amenait au Bourg d'Ault, c'est que c'est là que la falaise commence. Pour mon guide, qui était d'Étretat et qui, bien entendu, faisait de sa bourgade le centre du monde, c'est au Bourg d'Ault que la falaise finit. […] La mer ronge perpétuellement le Bourg d'Ault. Il y a cent cinquante ans, c'était un bien plus grand village qui avait sa partie basse abritée par une falaise au bord de la mer.

 
 --Victor Hugo, Œuvres complètes (1906-0910). En voyage, 2, 1, p.140

Ce premier article propose d'étudier la fin (ou le début, c'est selon) de la falaise qui borde le littoral picard, au niveau de la ville d'Ault.

Le contexte géologique de la ville d'Ault

Localisation et géomorphologie

La ville d'Ault se situe sur la bordure Nord-Ouest du Bassin parisien ; elle marque la terminaison septentrionale de la centaine de kilomètres de falaises qui borde le littoral normand et picard, entre la baie de Seine et la baie de Somme. L’orientation de ces falaises est globalement de l'ordre de N40 (direction Sud-Ouest/Nord-Est), et leur altitude moyenne est d'environ 70 m, avec des maxima qui dépassent légèrement les 100 m (à Criel-sur-Mer en Seine-Maritime). La ville d'Ault s'est édifiée au sein d'une dépression qui permet l'accès à la mer : il s'agit d'une valleuse, petite vallée généralement sèche, parfois suspendue, dont les bords sont classiquement boisés (car inutilisables pour l'agriculture), contrastant avec le plateau alentour généralement agricole. Ces dépressions résultent de l'érosion superficielle associée à d'anciens cours d'eau, rapidement asséchés en raison de la forte perméabilité du sous-sol (craie du Crétacé supérieur).

Localisation d'Ault au sein du Bassin parisien

Géomorphologie de la côte picarde au niveau de la ville d'Ault (Somme)

Figure 2. Géomorphologie de la côte picarde au niveau de la ville d'Ault (Somme)

Au premier plan, les falaises qui encadrent la ville d'Ault. Celle-ci est située dans une valleuse, dépression permettant l'accès à la mer. À l'arrière plan, les champs agricoles situés sur le plateau. Il est intéressant de noter que la répartition des valleuses le long du littoral normand et picard a structuré la répartition de la population : Étretat, Yport, Saint-Valery-en-Caux, Criel-sur-Mer (Seine-Maritime), et le Bois de Cise et Ault (Somme) représentent les principales concentrations humaines sur le littoral, et sont des villes implantées dans des valleuses.


Le plateau picard

Le plateau picard est constitué par de la craie d'âge crétacé. Il est généralement surmonté de formations superficielles quaternaires représentées par des limons des plateaux (LP). La notice de la carte géologique de Saint-Valery-sur-Somme / Eu à 1/50 000 décrit cette formation quaternaire :

LP. Limons des plateaux.

Il s'agit d'une formation homogène constituée par un limon éolien lœssique, fin, doux au toucher, beige, parfois tirant sur le brun-rouge, épais de quelques mètres, qui couronne les plateaux taillés dans le pédiplan finicrétacé. Le territoire de la feuille ne présente pas de bonne coupe de cette formation qui est en général attribuée pour une part au Würm et aussi, pour une autre part, sans doute importante, à des niveaux plus anciens. […] Le lessivage et la décalcification du limon produit à l'Holocène ont provoqué la formation, en surface, de la terre à brique ou lehm de teinte brunâtre. Outre la fabrication des briques, les limons ont été utilisés comme terre à pisé pour la construction des chaumières et des granges et de nombreuses petites carrières abandonnées sont encore visibles.

La surface du plateau picard est incisée par le réseau hydrographique, et les alluvions récentes holocènes et tardi-glaciaires en sont les dépôts les plus caractéristiques.

Extrait de la carte géologique à 1/50 000 de Saint-Valery-sur-Somme / Eu

Figure 3. Extrait de la carte géologique à 1/50 000 de Saint-Valery-sur-Somme / Eu

Les limons des plateaux, dépôts éoliens périglaciaires associés aux glaciations pléistocènes, représentés avec une couleur beige sur la carte, recouvrent une grande surface de la craie d'âge crétacé de Picardie.


La falaise vive picarde : première approche depuis la plage d'Ault

Description lithologique de la falaise

Selon la définition de Guilcher (1954), une falaise est « un ressaut non couvert de végétation, en forte pente (entre 15° et le surplomb), de hauteur très variable (décimétrique à plusieurs centaines de mètres), au contact de la mer et de la terre et qui est dû à l'action ou à la présence marine. » Une paroi de forte pente qui ne domine pas la mer est à appeler en toute rigueur un escarpement. Une falaise peut être dite vive, lorsque son pied est soumis à l'action maritime, ou morte lorsqu'elle n'a plus de contact direct avec la mer.

Les falaises qui entourent la plage d'Ault sont constituées de craie du Crétacé supérieur, plus précisément du Turonien terminal et du Coniacien (environ 83 Ma à 90 Ma). Elles sont parsemées de nodules de silex qui soulignent les plans de stratification sub-horizontaux (la formation du silex a déjà été abordée dans À la découverte géologique des falaises d'Étretat, présentation d'une excursion allant de la plage du Tilleul (Antifer) à la porte d'Amont (Étretat Nord)). La proportion relative entre craie et silex est approximativement de 90-95 % de craie pour 5-10 % de silex.

Les horizons de silex sont des marqueurs stratigraphiques. Sur les falaises aux abords d'Ault, la bande régulière de silex nommée Seven Sisters est reconnaissable et caractérise la limite entre le Coniacien moyen et le Coniacien supérieur (environ 87 Ma). La limite entre Coniacien inférieur et moyen est, elle, marquée par le niveau marneux Shoreham 2, plus difficilement identifiable. Ces marqueurs lithostratigraphiques permettent notamment la corrélation de dépôts distants, comme par exemple entre les côtes normandes et picardes, ou encore entre les côtes françaises et anglaises.

Les falaises de craie depuis le haut de la rue Saint-Valery d'Ault

Figure 4. Les falaises de craie depuis le haut de la rue Saint-Valery d'Ault

La vue est vers le Sud-Ouest. On remarquera les falaises blanches, et notamment l'ondulation de la surface topographique liée notamment à la présence de valleuses. La plage de galets forme une bande au pied des falaises et sur le haut de la plage (surface grisâtre), sous laquelle on trouve des sables. À marée basse se découvre le platier rocheux sub-horizontal.


Les falaises de craie depuis le bas de la rue Saint-Valery d'Ault

Figure 5. Les falaises de craie depuis le bas de la rue Saint-Valery d'Ault

La vue est vers le Sud. On distingue le “premier val”, dépression visible à droite de la photographie. La falaise est de couleur blanche-grise, localement patinée de brun. Les silex soulignent les plans de stratification. La bande de silex Seven sisters, qui caractérise la transition entre Coniacien moyen et supérieur, est repérée en rouge.


Les falaises de craie vues depuis le platier, à marée basse

Figure 6. Les falaises de craie vues depuis le platier, à marée basse

La vue est vers le Sud. On remarquera les falaises blanches, et notamment l'ondulation de la surface topographique liée notamment à la présence de valleuses. On distingue le “premier val” à gauche (première dépression), puis le “deuxième val”, moins marqué, à l'aplomb de la patine jaune-brun de la craie, et enfin le Bois de Cise au centre droit de la photographie, hameau rattaché à Ault et station balnéaire renommée à la Belle Époque.


D’après la notice de la carte géologique de Saint-Valery-sur-Somme / Eu à 1/50 000, le contenu fossilifère de ces falaises reste assez limité. Si le Coniacien moyen et terminal est plutôt pauvre en macrofaune, l'ensemble Turonien terminal - Coniacien inférieur (bas des falaises et platier rocheux) présente des Inocérames, des Échinides (comme Echinocorys sp., Micraster normanniae) et des Brachiopodes. Certains de ces fossiles sont parfois épigénisés (par exemple, remplacement de la calcite du test d’un oursin par de la silice), comme ceux que l’on peut trouver à proximité de la grotte de Naours (cf. La Madone des oursins et des silex, cité souterraine de Naours, Somme).

Figure 7. Photographies de spécimens de Micraster normanniae

Le genre Micraster est facilement identifiable par sa forme en cœur. Ce genre appartient aux oursins dits “irréguliers” (infra-classe Irregularia), c'est-à-dire présentant une symétrie bilatérale plutôt que la symétrie pentaradiée des oursins “réguliers”. Cette symétrie bilatérale est en lien avec la position du péristome (“bouche”), excentré sur la face orale. Également, le périprocte (“anus”), qui est généralement confondu avec l'appareil apical chez les oursins régulier, est ici déporté de l'appareil apical. Ces caractères sont en lien avec le mode de vie généralement endobenthique (dans le substrat aquatique) des oursins irréguliers.


La plage de galets et le platier rocheux

Au pied des falaises se développe un étroit cordon de galets de silex de 5 à 10 mètres de largeur (plusieurs dizaines de mètres sur la plage d'Ault), qui recouvre des sables granulométriques (classe des arénites, grains dont la taille est comprise entre 63 μm et 2 mm) composés de débris de silex, de coquilles et de grains de quartz d'origine marine.

Une plateforme d'abrasion subhorizontale (= platier rocheux), qui s'étend sur plusieurs centaines de mètres, prolonge le cordon de galets vers la mer. Ce platier est en partie découvert à marée basse. Il est constitué de craie turonienne et présente à sa surface des rigoles d'écoulement modelées par les agents hydrodynamiques que sont la houle et les marées.

L'origine des galets, qui sont émoussés et mesurent approximativement et en moyenne une dizaine de centimètres sur le cordon de la plage d'Ault, est à chercher dans les falaises de craies. L'érosion (processus de transfert de matière d'un endroit à un autre, définition à revoir dans Pour enfin se mettre d'accord sur la définition de l'altération et de l'érosion) est le processus responsable de la formation du cordon de galets. Il est à priori curieux de constater que les falaises sont constituées d'environ 90 % de craie et de 10 % de silex et que ces proportions s'inversent lorsqu'on observe la plage d'Ault. Les blocs et morceaux de paroi qui se détachent viennent tomber au pied des falaises. Le carbonate de calcium (CaCO3), qui forme la craie, est entrainé vers la mer et peut être dissout par l'eau de mer via la réaction chimique CO2 + H2O + CaCO3 ⇌ Ca2+ + 2HCO3. Ainsi, l'eau prend une couleur laiteuse en lien avec la dissolution du carbonate de calcium constituant la craie (ceci est probablement à l'origine de la dénomination « côte d'albâtre », qui désigne une partie du littoral seinomarin qui prolonge la côte picarde). Le silex, formé par une association complexe de calcédoine, d'opale et de quartz, est, lui, beaucoup plus résistant à l'altération que la craie. L'altération préférentielle de la craie par rapport au silex explique donc que le cordon soit constitué par une très grande majorité de galets de silex, la craie étant rapidement dissoute dans l'eau de mer.

Platier rocheux, cordon de galet et falaise de craie depuis la plage d'Ault

Figure 8. Platier rocheux, cordon de galet et falaise de craie depuis la plage d'Ault

À gauche de la photographie, on aperçoit le platier rocheux ; le cordon de galets en association avec des sables constitue la surface grise au pied de la falaise. Au premier plan à droite, l'enrochement et le perré (revêtement destiné à protéger de l'action d'affouillement de l'eau) de la plage d'Ault.


Vue satellitaire du littoral à l'aplomb de la ville d'Ault

Figure 9. Vue satellitaire du littoral à l'aplomb de la ville d'Ault

Au centre de la photographie, on aperçoit le platier rocheux ; le cordon de galets en association avec des sables se trouve au pied de la falaise (majoritairement dans l'ombre de la falaise). Les flèches rouges pointent quelques-unes des nombreuses rigoles d'écoulement façonnées par la mer sur la craie turonienne. On remarque la couleur laiteuse de l'eau à proximité de la côte.


Cordon de galets sur la plage d'Ault

Figure 10. Cordon de galets sur la plage d'Ault

La proportion de craie (représentée par les deux blocs de couleur blanche) est infime comparée à la proportion de galets de silex sur le cordon de la plage d'Ault. Bien sûr, cette photographie ne témoigne que de la surface de ce cordon. Elle est néanmoins assez représentative, car la craie ne s'aperçoit que de façon sporadique.


Figure 11. Concentration en Ca2+ (g/L) de l'eau de mer le long du littoral picard

La concentration moyenne de l'eau de mer en Ca2+ est de 0,4 g/L. L'enrichissement en Ca2+ à proximité de la zone d'Ault est à mettre en lien avec la dissolution du carbonate de calcium de la craie (soit en place sur le platier rocheux, soit lessivée ou éboulée depuis les falaises). La diminution de la concentration en Ca2+ vers le Nord s'explique par l'interruption de la connexion entre la mer et les falaises au niveau d'Onival, juste au Nord d’Ault (voir article sur les bas-champs), et également par la dilution provoquée par l’arrivée de deux fleuves (Somme et Maye) au niveau de la Baie de Somme.


Les processus qui contrôlent l'érosion de la falaise

Les caractéristiques lithologiques des falaises conditionnent leur altération et leur érosion. La craie est une roche relativement poreuse (porosité d’environ 40 % pour celle du Coniacien qui constitue les falaises d'Ault) ; c'est également un matériau friable, facilement soluble (voir la réaction d'altération des carbonates ci-dessus). De nombreuses fractures parcourent la falaise, et des diaclases sont parfois identifiables (secteur du Bois de Cise, par exemple). Certaines de ces fractures sont contrôlées par les évènements tectoniques et par l’hétérogénéité de l’association entre craie et silex, la majorité étant orientées avec une direction N50 et N120 (Genter et al., 2004 [8]).

Les processus météoriques qui contrôlent l'altération de la falaise sont les suivants.

  • L’écoulement superficiel de l'eau de pluie et son infiltration en subsurface à la faveur de fractures ou de diaclases conduit à la dissolution de la craie (altération chimique). La pluviométrie annuelle moyenne sur la côte picarde est de l'ordre de 800 mm (pour comparaison, elle est d'environ 1200 mm à Brest et 500 mm à Marseille).
  • Les alternances de périodes de gel et de dégel favorisent l'altération des roches (cryoclastie – voir, par exemple, Galets islandais fracturés par cryoclastie) et participent à l'amplification des zones de fracture, et donc à la fragilisation des parois (altération mécanique). Le nombre de jours de gel par an est voisin de 40 pour la côte picarde (pour référence, il est proche de 20 pour Brest et de 30 pour Marseille).
  • Les vagues et les embruns sont susceptibles de déposer de l'eau salée sur les parois qui, en s'évaporant, peut conduire à la formation de cristaux responsables de la désolidarisation de la roche (haloclastie – voir, par exemple, Les taffonis du Cap de Creus (Espagne), de la côte de Namibie et de l'île d'Elbe) (altération mécanique).

S'ajoutent à ces processus météoriques ceux d'origine marine, comme l'abrasion physique du pied de la falaise par les vagues, dont le déferlement peut entrainer des vibrations, une surpression au niveau des diaclases et un phénomène de “succion” lié au retrait de la vague. De plus, les sédiments entrainés par la houle et la marée (galets de silex, sables) qui percutent le pied de falaise peuvent conduire à la formation d'encoches susceptibles de fragiliser la paroi. Les observations montrent que la falaise de la côte picarde n'est pas parcourue par une telle encoche longitudinale profonde, bien que la base de la paroi puisse être polie et qu'il existe des grottes dont l'origine résulte de l'élargissement d'anfractuosités. Ainsi, les facteurs d'altération et d'érosion des falaises picardes semblent être liés aux processus météoriques plus qu'aux effets de la mer. Enfin, l'activité sismique (très faible en Picardie) peut également fragiliser la falaise.

Face au jeu combiné de l'ensemble de ces processus, les falaises sont continuellement altérées, et des éboulements, affaissements et glissements, traduisant des instabilités gravitaires ponctuelles (« appels au vide », par exemple), peuvent se manifester à tout moment (processus d'érosion). De nombreux éboulements de grande ampleur ont lieu chaque année sur la centaine de kilomètres de falaise entre le Havre et Ault. Parmi les plus marquants, on pourra évoquer celui qui s'est produit en 2013 à proximité de Saint-Jouin-Bruneval (estimation de 30 000 tonnes de falaise éboulée, ce qui correspond à environ 10 000 m³), celui de 2016 près de Saint-Martin-aux-Buneaux (voir le reportage Pourquoi autant de chutes de falaises en Seine-Maritime ?), ou encore celui de novembre 2022 aux alentours de Saint-Pierre-en-Port. La mer est à l'origine du déblayage des matériaux éboulés (dispersion et dissolution de la craie, transport des galets qui s'émoussent au fil du temps).

Cône d'éboulis au pied des falaises

Figure 12. Cône d'éboulis au pied des falaises

À l'aplomb du “premier val”, on distingue un cône d'éboulis récent. Ce cône d'éboulis protège temporairement le pied de falaise (falaise “stabilisée”).


Détail du cône d'éboulis au pied des falaises d'Ault

Figure 13. Détail du cône d'éboulis au pied des falaises d'Ault

À l'aplomb du “premier val”, on distingue un cône d'éboulis récent. Ce cône d'éboulis protège temporairement le pied de falaise (falaise “stabilisée”).


Bloc affaissé au pied des falaises d'Ault

Figure 14. Bloc affaissé au pied des falaises d'Ault

Ce sont ici les plans de stratifications du bloc affaissé (plongeant d’environ 50° vers la droite sur l’image), qui contrastent avec les plans de stratification sub-horizontaux de la paroi (soulignés par les nodules de silex), qui permettent d'identifier qu'il est issu d'un mouvement gravitaire. Il semble avoir glissé le long de la paroi. Situé en arrière d'un enrochement et d'un remblai d'origine anthropique (voir Figures 30 et 31, plus loin), il n'est en contact avec la mer que très rarement, ce qui explique qu'il soit en partie végétalisé.


Vue de la falaise au Nord de la plage d'Ault

Figure 15. Vue de la falaise au Nord de la plage d'Ault

L'absence d'encoche à la base de la falaise témoigne du fait que l'abrasion physique par la mer n'est pas le processus majoritaire de l'altération et de l'érosion de la falaise. À noter la présence de petites grottes qui résultent de l'agrandissement d'anfractuosités.

Un modèle 3D d’une partie de la falaise d’Ault, réalisé par l’ENSG (Nancy), est disponible sur Sketchfab.


L'érosion de la falaise vive picarde, un risque géologique

Une première approche qualitative

La ville ancienne d'Ault occupait dès le XIVe siècle une partie de la plage au pied des falaises, qui comportait un port et une église. Il existait ainsi une ville haute et une ville basse. Au milieu du XVIIIe siècle, la ville basse est abandonnée suite aux submersions répétées et aux éboulements des falaises. Victor Hugo, dans sa lettre de 1837 à Adèle Fourcher, décrit cette migration du village du bas des falaises vers les hauteurs :

 

Il y a cinquante ans, c'était un bien plus grand village qui avait sa partie basse abritée par une falaise au bord de la mer. Mais un jour la colonne de flots qui descend la Manche s'est appuyée si violemment sur cette falaise qu'elle l'a fait ployer. La falaise s'est rompue et le village a été englouti. Il n'était resté debout dans l'inondation qu'une halle et une vieille église dont ont voyait encore le clocher battu des marées quelques années avant la Révolution.[…] . L'océan a eu des vagues pour chaque pierre ; le flux et le reflux ont tout usé, et le clocher qui avait arrêté des nuages n'accroche même plus aujourd'hui la quille d'une barque.

 
 --Victor Hugo, Œuvres complètes (1906-0910). En voyage, 2, 1, p.140-142

Des photographies historiques témoignent du recul de la ville en lien avec l'érosion de la falaise : le casino municipal, situé sur la plage d'Ault, a été remplacé par un autre casino construit un peu plus en hauteur dans les années 1950-1960. Un témoin du recul de la falaise subsiste (pour combien de temps encore ?) sur une paroi de la falaise visible depuis la plage d'Ault : il s'agit probablement d'un ancien puits, qui est actuellement à moitié exposé.

Photographie historique de la ville d'Ault

Figure 16. Photographie historique de la ville d'Ault

Il s'agit d'une photographie prise depuis le haut des falaises, en direction du Nord. Les bâtiments situés en contrebas des falaises (ancien casino municipal et bâtiments adjacents), effleurés par les vagues sur cette vue, n'existent plus aujourd'hui.


Photographie de la plage d'Ault

Figure 17. Photographie de la plage d'Ault

La photographie est prise depuis la plage, à marée basse, en direction du Nord. On constate que les bâtiments présents sur la photographie historique n'existent plus, et à leur place a été édifié un perré de béton pour protéger la plage des assauts de la mer.


Comparaison de la position de la falaise en 1902, 1934 et 2008

Figure 18. Comparaison de la position de la falaise en 1902, 1934 et 2008

Chaque cliché est pris depuis les falaises au Sud d'Ault. La flèche rouge associée à la “rue 2” de chaque cliché indique la rue Saint-Valery. On constate que le pâté de maison situé entre la rue Saint-Valery et la mer a disparu, tout comme la “rue 1” qui bordait la falaise en 1902, par le jeu de l'érosion.


Vue d'ensemble depuis la plage d'Ault de la paroi de la falaise située au Nord de la ville

Figure 19. Vue d'ensemble depuis la plage d'Ault de la paroi de la falaise située au Nord de la ville

Un ancien puits, situé en haut de la falaise, se trouve à moitié exposé. Comme il n'a certainement pas été construit de cette manière, il se retrouve donc à l'affleurement par le jeu de l'érosion.


Détail sur le haut de la paroi de la falaise située au Nord de la ville

Figure 20. Détail sur le haut de la paroi de la falaise située au Nord de la ville

Un ancien puits, situé en haut de la falaise, se trouve à moitié exposé. Comme il n'a certainement pas été construit de cette manière, il se retrouve donc à l'affleurement par le jeu de l'érosion.


Une approche quantitative du recul des falaises

Une manière simple de quantifier grossièrement le retrait des falaises de la côte picarde est d'utiliser Géoportail et de comparer la position du bord de la falaise sur les photographies aériennes prises dans l'intervalle de temps 1950-1965 et sur les photographies actuelles (2021). Sur une portion d'environ 1 km de falaise située au Sud d'Ault, une première estimation sur 5 mesures (Figure 23) donne un recul moyen de l'ordre de 14 m dans l'intervalle de temps considéré. La vitesse d'érosion semble donc être comprise entre 20 et 25 cm/a (selon qu'on considère l'intervalle de temps 1950-2021 ou 1965-2021). Cette méthode est néanmoins très approximative puisque la distinction précise du haut de la falaise est délicate dans certains secteurs. Des études plus précises au début des années 2000 ont reposé sur une analyse photogrammétrique des clichés aériens de l'Institut géographique national entre l'intervalle de temps 1961-1966 et 1999. Pour l'ensemble des falaises picardes et seinomarines, la valeur moyenne de recul est de 21 cm/a ; cependant, il existe de grandes disparités selon les secteurs considérés. La zone de falaises située entre Le Tréport et Ault montre les taux de recul moyens les plus forts : 29 cm/a. Ceci peut s'expliquer par une modeste proportion en silex de la craie Coniacienne (8 à 13,5 %) par rapport à d'autres étages (comme le Cénomanien, qui affleure, par exemple, à Saint-Jouin-Bruneval entre Étretat et Le Havre, et présente une teneur en silex comprise entre 15 et 18 %).

Repérage du haut de la falaise entre Ault et le Bois de Cise sur la photographie aérienne 1950-1965

Figure 21. Repérage du haut de la falaise entre Ault et le Bois de Cise sur la photographie aérienne 1950-1965

Géoportail permet d'annoter les images aériennes : il suffit de discerner le bord de la falaise et de dessiner une ligne qui permet de donner un repère spatial. L'ombre de la falaise peut induire en erreur dans certains secteurs. La ligne rouge correspond au repère du bord de la falaise pour la photographie aérienne 1950-1965.


Repérage du haut de la falaise entre Ault et le Bois de Cise sur la photographie aérienne de 2021

Figure 22. Repérage du haut de la falaise entre Ault et le Bois de Cise sur la photographie aérienne de 2021

Géoportail permet d'annoter les images aériennes : il suffit de discerner le bord de la falaise et de dessiner une ligne qui permet de donner un repère spatial. L'ombre de la falaise peut induire en erreur dans certains secteurs. En choisissant un deuxième calque (Photographies aériennes actuelles), on peut garder la ligne rouge qui correspond au repère du bord de la falaise pour la photographie aérienne 1950-1965 ; on peut alors dessiner une autre ligne, jaune, qui correspond au repère du bord de la falaise pour la photographie de 2021.


Mesure du retrait de la falaise dans le secteur entre Ault et le Bois de Cise entre 1950-1965 et 2021

Figure 23. Mesure du retrait de la falaise dans le secteur entre Ault et le Bois de Cise entre 1950-1965 et 2021

Géoportail intègre une fonctionnalité qui permet de mesurer des distances. Dans le secteur étudié ici, le retrait moyen entre 1950-1965 et 2021 est approximativement de 14 m sur les 5 mesures relevées. Noter la variabilité du recul, qui peut aller du simple au double selon la section (12 m au Sud, 22 m au Nord). La ligne rouge correspond au repère du bord de la falaise pour la photographie aérienne 1950-1965 ; la ligne jaune correspond au repère du bord de la falaise pour la photographie de 2021.


À partir du recul moyen des falaises, il est possible d'estimer le volume de craie écroulé. Dans le secteur d'Ault, entre 1961-1966 et 1995, 2 millions de m³ de craie se seraient éboulés, ce qui correspond à environ 200 000 m³ de silex libérés dans la mer.

Les évènements météorologiques intenses ont un rôle prépondérant dans le processus d'érosion. À titre d'exemple, en décembre 1997, après une période pluvieuse suivie de 4 journées de gel puis un dégel rapide, il s'est constitué un tablier d'éboulis d'environ 900 m³ de craie dans la zone du cap d'Ailly (Seine-Maritime). Ceci correspond à un retrait moyen de 14 mm (un peu moins d'un dixième du recul moyen par an).

Définition du risque pour la ville d'Ault à travers le Plan de Prévention des Risques naturels (PPRN)

La ville d'Ault, entièrement perchée sur les falaises, est menacée par le recul des falaises. Une partie de la ville a déjà été emportée par le retrait inéluctable (Figure 17). Un risque est défini comme une éventualité d'occurrence d'un évènement dommageable lié à l'exposition d'enjeux vulnérables à un aléa (cf. les Définitions de base dans Aléas et risques). L'aléa est ici l'érosion de la falaise et son recul, l'enjeu réside principalement dans des bâtiments (principalement d'habitation) et des routes qui se trouvent à proximité du haut de la falaise. Un plan de prévention des risques (PPR), nommé Falaises Picardes, a été prescrit en 2013 et approuvé par arrêté préfectoral en 2015. Ce plan intègre une cartographie de l'aléa, de l'enjeu, et une cartographie du zonage dans lequel s'applique un règlement particulier. Celui-ci « est destiné à préserver les personnes et les biens dans les zones soumises au recul littoral, aux éboulements ou glissements de falaises et à éviter un accroissement des dommages dans le futur. ». Il a pour objet de limiter la vulnérabilité de la zone proche des falaises et de restreindre la possibilité de développement urbain (il s'agit donc d'une adaptation face au risque). Les mesures de prévention inscrites dans le règlement enjoignent aux communes de faire connaitre à la population les zones à risques et les précautions à prendre ; les mesures de protection incluent la vérification de l'étanchéité des canalisations dans la zone et le diagnostic régulier des ouvrages luttant contre l'érosion.

Photographie aérienne du secteur du Bois de Cise illustrant l'enjeu de la zone

Figure 24. Photographie aérienne du secteur du Bois de Cise illustrant l'enjeu de la zone

Dans la zone du Bois de Cise, plusieurs bâtiment sont très proches du bord de la falaise (15 mètres ou moins). La flèche rouge désigne une habitation proche du bord, pour repère commun avec la Figure 25 (figure suivante).


Figure 25. Planche cartographique du secteur du Bois de Cise représentant l'aléa “recul des falaises”

Dans la zone du Bois de Cise, plusieurs bâtiments sont très proches du bord de la falaise (15 mètres ou moins). La flèche rouge désigne une habitation proche du bord, pour repère commun avec la Figure 24 (figure précédente). On constate que selon les modélisations intégrées dans ce plan de prévention des risques naturels, la maison repérée sur la figure 24 devrait être affectée par le recul de la falaise à un horizon de 10 ans (carte établie en 2014).


Figure 26. Planche cartographique du secteur du Bois de Cise représentant l'enjeu lié à l'aléa “recul des falaises”

Dans la zone du Bois de Cise, l'enjeu principal est représenté par la zone urbaine.


Planche cartographique du secteur du bois de Cise représentant la zone réglementaire dans laquelle s'applique le règlement associé

Figure 27. Planche cartographique du secteur du bois de Cise représentant la zone réglementaire dans laquelle s'applique le règlement associé

La zone rouge représente la zone réglementaire dans laquelle il est interdit de construire (sauf exceptions mentionnées dans le document). Il est par ailleurs interdit, dans cette zone, de rejeter des eaux d'assainissement, de drainage ou pluviales (qui sont susceptibles de provoquer, aggraver ou accélérer l'érosion).


Les aménagements destinés à limiter la vulnérabilité de la ville d'Ault

Au-delà des mesures de protection réglementaires, des aménagements ont été réalisés afin de tenter de protéger la ville contre l'érosion. Historiquement, la lutte s'est concentrée sur les effets de la mer. Des digues auraient été érigées au XIXe siècle, parallèlement au rivage, pour essayer d'atténuer les coups de boutoir de la mer. Elles auraient vite été détruites par les flots, laissant place à des épis perpendiculaires à la ligne de rivage au début du XXe siècle (on peut en apercevoir deux sur la photographie historique de la ville, Figure 16). D'abord formés par des pieux de bois puis par des palplanches enracinées dans du béton, l'idée était alors d'influencer le transit des galets pour réduire l'érosion. En effet, moins la vitesse de transit des galets de silex est grande, plus le cordon de galet est important, et plus celui-ci peut jouer un rôle dans la protection du pied de la falaise en regard de l'érosion d'origine marine. Ces épis n'ont pas eu d'effets significatifs sur le recul des falaises.

Lors de grandes tempêtes à la fin des années 1970 et au début des années 1980, plusieurs maisons se sont effondrées à Ault : cet évènement marque le début du refus “politique” du recul. En 1981, débutent les constructions destinées à protéger un peu moins de 1 km de falaise, entre Ault et Onival : remblai de craie au pied de la falaise doublé d'un enrochement pour protéger la paroi, console de béton (« casquette ») sur le bord de la falaise, et canalisation des eaux météoriques pour tenter de limiter l'érosion superficielle et de subsurface. Les aménagements de la fin du XXe siècle prennent donc en compte à la fois l'érosion liée aux processus météoriques et l'érosion liée aux processus marins.

Un ancien épi à proximité de la plage d'Ault

Figure 28. Un ancien épi à proximité de la plage d'Ault

La photographie est prise en direction du Nord-Est. On distingue un ancien épi, perpendiculaire à la ligne de rivage, formé de quelques palplanches qui subsistent enracinées dans du béton.


Aménagements construits pour limiter l'érosion de la falaise à Ault

Figure 29. Aménagements construits pour limiter l'érosion de la falaise à Ault

La photographie est prise en direction du Sud-Est. La console bétonnée (casquette), délimitée par la barrière bleue, chapeaute le bord de la falaise. Au pied des falaises, on observe un enrochement qui borde un remblai de craie, et un épaulement en craie végétalisé.


Aménagements construits pour limiter l'érosion de la falaise à Ault, vue interprétée

Figure 30. Aménagements construits pour limiter l'érosion de la falaise à Ault, vue interprétée

La photographie est prise en direction du Sud-Est. La console bétonnée (casquette – zone violette), délimitée par la barrière, chapeaute le bord de la falaise. Au pied des falaises, on observe un enrochement (zone bleue) qui borde un remblai de craie (zone rouge), et un épaulement en craie végétalisé (zone jaune).


Détail de la console bétonnée (casquette) qui surplombe le bord de la falaise au Nord d'Ault

Figure 31. Détail de la console bétonnée (casquette) qui surplombe le bord de la falaise au Nord d'Ault

C'est cet aménagement qui a valu à Ault d'être considérée comme une « ville balcon ».


Aménagements d'Ault, vus depuis le remblai de craie


Ainsi, de moins en moins de galets sont libérés dans la mer.

L'artificialisation du trait de côte peut paradoxalement entrainer une fragilisation des falaises : si celles-ci s'éboulent moins, et par conséquent libèrent un volume de silex moins important à leur pied, elles sont moins protégées par les galets et davantage exposées à l'abrasion physique marine. Les aménagements construits à Ault dans le but de réduire l'érosion marine provoquent une diminution effective des éboulements de la falaise, et donc de son recul, car ils prennent à la fois en compte les processus météoriques et ceux d'origine marine.

Cette diminution de l'érosion s'exprime logiquement par une moindre quantité de silex libérés dans la mer. Avant l'anthropisation du trait de côte le long du littoral seinomarin et picard, il existait une unité hydro-sédimentaire entre le Cap d'Antifer (situé entre Fécamp et le Havre) et la baie de Somme, dans laquelle s'effectuait un transit globalement Sud-Ouest/Nord-Est des sédiments, dont les silex éboulés. Ce système a été fragmenté en différentes cellules à la suite de la construction de plusieurs jetées portuaires (comme à Fécamp, Dieppe ou au Tréport) ou de centrales nucléaires (Paluel, Penly). Par conséquent, la migration des galets est très peu efficace entre ces sous-systèmes hydro-sédimentaires. Ainsi, le bilan sédimentaire est déficitaire pour la cellule Le Tréport-Ault : peu de galets arrivent de l'amont (de la Seine-Maritime), et l'érosion de la falaise est limitée par les infrastructures humaines. Par surcroit, l'extraction des galets sur le littoral de Seine-Maritime pour l'industrie jusqu'à la fin du XXe siècle a amplifié ce déficit sédimentaire.

Unités sédimentaires sur le littoral seinomarin et picard

Figure 34. Unités sédimentaires sur le littoral seinomarin et picard

Une unité (ou système) hydro-sédimentaire désigne une portion du littoral qui présente une certaine homogénéité dans la dynamique et la direction du transport de l’eau et des sédiments. La sous-cellule Le Tréport-Ault est en déficit sédimentaire en raison des constructions en aval qui ralentissent le transit des galets de silex. Finalement, la “crise” sédimentaire est amplifiée du Sud vers le Nord.


Conclusion

Les falaises du littoral seinomarin et picard sont soumises à une altération et à une érosion constantes. Les processus d'altération, majoritairement météoriques, provoquent la fragilisation de la falaise, et des éboulements gravitaires peuvent survenir à tout moment. Le recul de la falaise est estimé en moyenne à une vingtaine de centimètres par an. Les humains, qui se sont historiquement implantés sur le littoral, tentent aujourd'hui de limiter l'érosion par divers aménagements, ce qui représente un cout financier colossal. Ces constructions ont un impact sur le bilan sédimentaire, et donc sur l'aval des cellules hydro-sédimentaires. L'article suivant de cette série propose de suivre le transit des galets vers le Nord et de s'intéresser à la zone que constitue les bas-champs picards.

Remerciements

Merci à Alexandre Aubray, Maxime Henriquet et Cyril Langlois pour leur relecture et leurs suggestions qui ont permis d’enrichir cet article.

Orientations bibliographiques

Ouvrages

C. Augris (coord.), 2004. Évolution morpho-sédimentaire du domaine littoral et marin de la Seine-Maritime, Bilans & prospectives, Ifremer, 159p.

B. Hoyez, 2008. Les Falaises du Pays de Caux : lithostratigraphie des craies turono-campaniennes, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 348p. ISBN 2877754634

A.-É. Paquier, F. Desmazes (coord.), 2022. Littoral : géologie, évolution et risques (Dossier), Géochronique, 164, 23-56 [présentation du dossier]

Articles scientifiques

S. Costa, 2007. Le risque naturel sur le littoral haut-normand, Études normandes, 56, 3, 20-36

S. Costa, D. Delahaye, S. Freiré-Diaz, L. Di Nocera, R. Davidson, E. Plessis, 2004. Quantification of the Normandy and Picardy chalk cliff retreat by photogrammetric analysis, in Coastal Chalk Cliff Instability, R.N. Mortimore, A. Duperret (eds.), Geological Society, London, Engineering Geology Special Publications, 20, 139-148

S. Costa, Y. Lageat, A. Hénaff, D. Delahaye, E. Plessis, 2003. Origine de la variabilité spatiale du recul des falaises crayeuses du nord-ouest du Bassin de Paris. L'exemple du littoral haut-normand (France), Hommes et Terres du Nord, 1, 22-31

A. Duperret, A. Genter, A. Martinez, R.N. Mortimore, 2004. Coastal chalk cliff instability in NW France: role of lithology, fracture pattern and rainfall, in Coastal Chalk Cliff Instability, R.N. Mortimore, A. Duperret (eds.), Geological Society, London, Engineering Geology Special Publications, 20, 33-55

A. Genter, A. Duperret, A. Martinez, R.N. Mortimore, J-L. Vila, 2004. Multiscale fracture analysis along the French chalk coastline for investigating erosion by cliff collapse, in Coastal Chalk Cliff Instability, R.N. Mortimore, A. Duperret (eds.), Geological Society, London, Engineering Geology Special Publications, 20, 57-74

A. Hénaff, Y. Lageat, S. Costa, E. Plessis, 2002. Le recul des falaises crayeuses du Pays de Caux : détermination des processus d'érosion et quantification des rythmes d'évolution, Géomorphologie :relief, processus, environnement, 8, 2, 107-118

P. Letortu, S. Costa, A. Bensaid, J.-M. Cador, H. Quénol, 2014. Vitesses et modalités de recul des falaises crayeuses de Haute-Normandie (France) : méthodologie et variabilité du recul, Géomorphologie :relief, processus, environnement, 20, 2, 133-144 (Open Access)

R.N. Mortimore, K.J. Stone, J. Lawrence, A. Duperret, 2004. Chalk physical properties and cliff instability, in Coastal Chalk Cliff Instability, R.N. Mortimore, A. Duperret (eds.), Geological Society, London, Engineering Geology Special Publications, 20, 75-88

Sites et documents web

Site de Jacques Beauchamp, ancien professeur à l’Université de Picardie Jules Verne, qui a notamment travaillé sur les secteurs étudiés dans cet article (voir sa présentation de la Baie de Somme)

Guillaume Lefebvre, 2023. Éboulements de falaises aux Grandes-Dalles, YouTube, vidéo. Éboulement récent (2023) au niveau des Grandes-Dalles (Saint-Pierre-en-Port, Normandie), vue du site par drone.