Outils personnels
Navigation

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Vous êtes ici : Accueil RessourcesDécouverte du Géoparc Beaujolais à travers une étape du Tour de France cycliste 2023

Article | 21/06/2023

Découverte du Géoparc Beaujolais à travers une étape du Tour de France cycliste 2023

21/06/2023

Bruno Rousselle

Conservateur Espace Pierres Folles (Saint-Jean-des-Vignes), Géoparc UNESCO Beaujolais

Olivier Dequincey

ENS de Lyon / DGESCO

Résumé

Présentation générale du Beaujolais et principales curiosités géologiques le long du trajet de la douzième étape de Roanne à Belleville-en-Beaujolais.


Tracé de l’étape du 13 juillet du Tour de France cycliste 2023

Figure 1. Tracé de l’étape du 13 juillet du Tour de France cycliste 2023

L’étape débute dans la plaine de Roanne puis la quitte rapidement pour entrer dans le Beaujolais.


Le 13 juillet 2023, la douzième étape du Tour de France reliera Roanne à Belleville-en-Beaujolais. Cette étape se déroule presque intégralement dans le Beaujolais, elle est une bonne occasion de découvrir les principaux sites et les principales curiosités géologiques de cette région et de son Géoparc mondial UNESCO Beaujolais.

Pour accompagner les 21 étapes du Tour 2023, un livret géologique d’accompagnement a été réalisé par Patrik De Wever (MNHN) avec la collaboration de Pierre Thomas et l’aide d’une dizaine de géologues apportant leurs connaissances “locales”. Pensé pour proposer des informations géologiques aux journalistes et commentateurs des télévisions, ce guide est ici mis à disposition de tous  : Tour de France 2023 – Aide au commentaire géologique, 134p., pdf de 19 Mo.

Le territoire du Géoparc Beaujolais

Au Nord du département du Rhône, le pays beaujolais est connu pour sa grande complexité géologique, laquelle résulte d’une situation géographique singulière empruntant à la fois à la bordure orientale du Massif Central et aux confins occidentaux du domaine alpin. Les histoires géologiques de ces deux grands territoires régionaux s’y sont mêlées et superposées, donnant naissance à un véritable entrelacs de structures d’âges géologiques variés, reliées à une part essentielle des principaux environnements géodynamiques internes et externes de l’Europe occidentale au Phanérozoïque. Outre les évènements tectono-métamorphiques du Paléozoïque inférieur et moyen, la granitisation tardi-varisque du Carbonifère supérieur, la sédimentation marine du Mésozoïque et le cycle tectono-sédimentaire de l’avant-pays alpin au Cénozoïque, sans oublier les phases métallogènes du Dévonien supérieur, du Carbonifère supérieur et du Cénozoïque, on y reconnait notamment l’empilement et l’accolement tectonique peu courants de plusieurs séries magmatiques, acides ou basiques, et sédimentaires intracontinentales de marge active, d’époques pré-varisque et varisque (Dévonien supérieur et Carbonifère inférieur).

La géologie variée du Beaujolais s’exprime au travers d’une multiplicité de roches et de sols, dont a tiré profit, depuis un millénaire au moins, son dense passé minier et dont bénéficient encore les nombreuses facettes de son paysage rural, de ses activités économiques, notamment industrielles et viticoles, et de son patrimoine bâti aux matériaux géologiques particulièrement diversifiés. Cette étonnante richesse géologique et son implication fructueuse dans la vie et l’activité des hommes ont valu au pays beaujolais d’obtenir en 2018 le label Géoparc mondial UNESCO, géoparc à découvrir avec l’ensemble de ses géosites (voir Géoparc Beaujolais) (on trouve aussi l’orthographe “geopark”, sans accent, terme anglais générique, mais le terme “géoparc” est équivalent, et est le terme consacré sur le site de l’UNESCO dans sa partie francophone).

Le secteur géologique le plus complexe du Géoarc Beaujolais, à l’Ouest de Villefranche-sur-Saône, témoin de son exceptionnelle diversité géologiques

Le terroir viticole du Beaujolais et ses principaux fondements géologiques

Déployé sur les coteaux orientaux faisant face à la plaine de Saône, le vignoble beaujolais se scinde en 12 appellations (10 crus, beaujolais villages et beaujolais) caractérisées par la culture d’un cépage quasi unique, le gamay noir à jus blanc. La grande diversité des vins rouges produits est ainsi en partie le reflet de la multiplicité des sols, fruits eux-mêmes d’une grande complexité géologique. Particulièrement bien adapté au terroir granitique, qui occupe l’essentiel de la région des crus au centre et au Nord du territoire viticole, le gamay s’étend néanmoins sur un grand nombre de substrats géologiques : roches siliceuses, calcaires ou argileuses, ferrugineuses ou manganésifères, sols gras ou sableux, épais ou légers… Parmi les autres cépages, minoritaires, le chardonnay est le seul véritablement à être planté sur les sols argilo-calcaires du Sud et de l’extrémité Nord du vignoble pour la production des blancs et des crémants.

Suite à l’importante campagne de caractérisation pédologique dont le beaujolais viticole a récemment bénéficié, la vinification et la production parcellaires des vins commencent à se développer, mettant de plus en plus en valeur la diversité de ses terroirs géologiques.


Quelques sites et intérêts géologiques remarquables associés au parcours de l’étape 12 du Tour de France 2023

La plaine de Roanne (hors Géoparc Beaujolais)

Un fossé tectonique cénozoïque et une cuvette hydrologique

Le bassin de Roanne est une cuvette naturelle au Nord du département de la Loire, ouverte entre les monts du Beaujolais, à l’Est, et les monts de la Madeleine, à l’Ouest. Son creusement semble avoir commencé à l’Éocène supérieur et s’est poursuivi à l’Oligocène et au Miocène. Avec la Limagne d’Allier et les autres bassins tectoniques de l’Est du Massif Central et de l’avant-pays alpin, dont la vaste plaine de la Dombes et de la Bresse entre Beaujolais et Jura, ces fossés et le soulèvement des horsts qui les entourent doivent leur existence à un contexte distensif généralisé de la lithosphère de l’Europe occidentale au Cénozoïque, le « rift Ouest-européen », conséquence géodynamique des mouvements orogéniques pyrénéens et alpins. Le processus de fracturation et d’effondrement du bassin de Roanne et de ses homologues s’est accentué à l’Oligocène, en réponse à l’accélération de la collision eurafricaine intervenue au même moment dans le domaine alpin.

De la même manière que la plaine du Forez un peu plus au Sud, un autre fossé tectonique cénozoïque, la large échancrure naturelle que constitue le bassin de Roanne a logiquement capturé et canalisé le cours de la Loire dans son cheminement vers le Nord. Entre ces deux plaines, le fleuve s’est enfoncé par épigénie[1] dans le seuil volcanique de Neulise.


L’église et le bâti industriel de Thizy-les-Bourgs

Une exposition urbaine de microgranite rouge

Comme dans de nombreux autres villages des confins du Rhône et de la Loire, les constructions traditionnelles et historiques du village de Thizy (Thizy-les-Bourgs) s’ornent d’une récurrente couleur rouge ou rosée. Cette teinte caractérise une variété de granite très fréquente dans tout l’Ouest des monts du Beaujolai, le « microgranite rouge », d’âge principalement carbonifère supérieur, gisant généralement en denses complexes filoniens. Cette roche est en effet exceptionnellement abondante dans le patrimoine architectural du Haut Beaujolais, telle l’église de Thizy-les-Bourgs construite en 1888, véritable emblème de toute la construction locale et environnante de microgranite, ou telles les grandes manufactures de l’industrie textile qui ont tant marqué le passé industriel de la région aux XIXe et XXe siècles.

L’église Notre-Dame de l’Assomption de Thizy, commune nouvelle de Thizy-les-Bourg (Rhône)

Figure 5. L’église Notre-Dame de l’Assomption de Thizy, commune nouvelle de Thizy-les-Bourg (Rhône)

Œuvre architecturale majeure de microgranite rouge du Haut Beaujolais.


La Roche d’Ajoux et le géosite des Trois Roches entre Propières et Poule-lès-Écharmeaux

Géomorphologies d’érosion dans un solide ensemble volcanique rhyodacitique

Principalement soulevés à l’Oligocène, les monts du Beaujolais sont le fruit d’une longue érosion ayant réduit la montagne à des crêtes et des collines de formes adoucies, une orographie en partie parachevée par une activité glaciaire et périglaciaire lors de la dernière grande époque de glaciation (Weichselien / Würm). Au cœur de ce relief évolué existent des noyaux durs constitués de masses rocheuses particulièrement solides, compactes et proéminentes. C’est le cas de la Roche d’Ajoux et de quelques autres qui dominent les villages de Propières, de Poule-lès-Écharmeaux et de Chénelette, dont le matériau rocheux trouve son origine dans une activité volcanique rhyodacitique (« tufs anthracifères ») au Viséen supérieur (Carbonifère inférieur) (cf. Des rhyolites aux granites d'anatexie : le volcanisme hercynien acide de la région de Roanne (Loire et Rhône), un exemple de volcanisme de zone de collision ainsi que, parmi d’autres, Structure et évolution pré-permienne du Massif Central français 3/3 – Magmatisme et scénario géodynamique).

Dans cette montagne, œuvre de l’érosion et du temps, d’insolites pointements rocheux surgissent ainsi du sol, au milieu de la forêt, aiguisant depuis toujours la curiosité et l’imaginaire des habitants et des promeneurs et conférant à ce lieu de nombreuses légendes.

Le géosite du mont Saint-Rigaud à Monsols (Deux-Grosnes)

Point culminant des monts du Beaujolais et relique perchée d’un massif volcanique carbonifère

Point culminant des monts du Beaujolais, à 1012 m d’altitude, le mont Saint-Rigaud tire son nom d’un ancien prieuré du proche Brionnais et d’un moine bénédictin ayant vécu à son sommet au début du XIIe siècle, un site connu, du reste, pour porter les fondations d’une petite dépendance clunisienne. Sur le versant Nord, une source rarement tarie a permis l’occupation et la vénération anciennes du lieu. Ses vertus “miraculeuses” ont pendant de nombreux siècles, notamment au Moyen-Âge, mais encore aujourd’hui, suscité l’attrait de nombreux croyants et mystiques.

Véritable château d’eau placé sur la ligne de partage des eaux Atlantique / Méditerranée, le mont Saint-Rigaud est aussi un poste d’observation privilégié sur le Haut Beaujolais, le Sud-Mâconnais, le Brionnais et le Roannais. Au sommet, un belvédère a ainsi été aménagé au sommet d’une tour de bois, permettant de découvrir un bel et agréable panorama.

Cette situation proéminente et avantageuse dans le paysage d’entre Saône et Loire est le fruit d’une histoire géologique particulière : la partie haute de la montagne est un reste de massif volcanique viséen (carbonifère inférieur) dont les roches se sont originellement accumulées dans une vaste cuvette envahie par la mer (« fossé volcano-tectonique de la Loire »). Plissée à la fin du Carbonifère inférieur, la pile volcanique a ensuite été érodée, puis recouverte par une série sédimentaire mésozoïque et enfin soulevée en horst au Cénozoïque (Oligocène surtout). Considérant son environnement initial de formation et sa situation orographique actuelle, le substratum volcanique du mont Saint-Rigaud se présente ainsi en relief inversé.

Le cirque montagneux d’Avenas-Vauxrenard

D’insolites plages triasiques perchées sur les crêtes du Haut Beaujolais

Situé à l’articulation des vallées de l’Ardières, de la Grosne et de la Mauvaise, le cirque montagneux d’Avenas-Vauxrenard domine la plaine de Saône. Ce contraste de relief est né lors du soulèvement des monts du Beaujolais au milieu du Cénozoïque, conséquence du découpage en horsts et grabens du rift Ouest-européen dans l’avant-pays alpin, principalement durant l’Oligocène. C’est au cours de ces mouvements tectoniques, le long de grandes failles en extension, parmi lesquelles la célèbre faille de Romanèche-Saint-Lager, que le territoire oriental du Beaujolais a pris sa configuration actuelle, les monts s’élevant à l’Ouest et la plaine, connectée au fossé bressan, s’abaissant à l’Est.

C’est aussi dans le cadre de ces mouvements que les couches sédimentaires mésozoïques de la zone interne ont été soulevées et soumises à une intense érosion. C’est la raison pour laquelle on retrouve par place sur les crêtes d’Avenas et de Vauxrenard quelques plaquages gréseux relictuels, témoignages des plages fossiles formées au début du Mésozoïque (Trias moyen).


La Terrasse de Chiroubles et le Tombeau de Gargantua

Belvédère et géomorphologie d’érosion au pays du granite, du vin et des légendes beaujolaises

Bordant à l’Est les crêtes beaujolaises, la Terrasse de Chiroubles est un belvédère apprécié et réputé sur un panorama d’exception : les monts boisés et les coteaux viticoles du Beaujolais oriental, la plaine maraichère de la Saône et le plateau céréalier de la Dombes, le Mont d’Or et les monts du Lyonnais, le Jura méridional et les Alpes.

Ici, le granite rougeâtre, qui compose le substrat d’une part majoritaire des 10 crus, est évoqué tant pour sa contribution œnologique essentielle que pour ses aspects géologiques fondamentaux. La roche, qui occupe une surface de près de 120 km2, vient en droite ligne de l’activité magmatique calco-alcaline profonde qui a marqué l’affaissement, l’étirement et l’érosion de la chaine varisque au Carbonifère supérieur (cf., par exemple, Structure et évolution pré-permienne du Massif Central français 2/3 – Évènements tectono-métamorphiques successifs).

Émis par les magmas granitiques, des fluides hydrothermaux riches en silice ont pénétré la masse rocheuse et donné naissance à des filons quartzeux et calcédonieux, pour partie barytiques et métallifères, comme à Lantignié, parachevant la genèse du massif granitique (cf. Les mines de fluorine (CaF2) du Beaujolais (Rhône) et Les filons de barytine (BaSO4) du Beaujolais (Rhône)). L’un de ces filons, le célèbre Tombeau de Gargantua, où, dit-on, serait enterré le géant de Rabelais et dont l’aspect en surface donne l’image d’une colonne vertébrale saillante, recoupe le sentier de découverte au départ et au retour du site de la terrasse.

L’église aux deux clochers de Régnié-Durette

La Petite Fourvière de l’architecte Pierre Bossan, récital de pierres de construction

Commencée en 1867 et terminée en 1895, l’église aux deux clochers de Régnié-Durette a été construite sur les plans du célèbre architecte lyonnais Pierre Bossan, également à l’origine de l’emblématique basilique de Fourvière à Lyon (1872-1896). Volonté manifeste de l’architecte, l’édifice est également un vrai concentré de géologie, où la pierre, à l’extérieur comme à l’intérieur, sert de support aux jeux de matières et de couleurs.

À l’extérieur, 3 pierres calcaires de diverses couleurs et origines sont les porte-flambeaux de cet assemblage de matériaux voulu noble et harmonieux : au soubassement en pierre crème de la proche Bourgogne du Sud (calcaire à entroques bajocien de Saint-Martin), succède en élévation une pierre blanche rapportée du Sud de la Drôme (calcaire biodétritique burdigalien de Saint-Restitut). Des éléments architecturaux structurels ou ornementaux, telles les colonnes du chevet, viennent agrémenter le tout, laissant voir une pierre mâconnaise rouge-orangé (calcaire à entroques aaléno-bajocien de Flacé-lès-Mâcon).

L’église aux deux clochers et aux trois calcaires de Régnié-Durette (Rhône)

Figure 13. L’église aux deux clochers et aux trois calcaires de Régnié-Durette (Rhône)

En assise, un calcaire jurassique beige-jaune du Mâconnais, en élévation, un calcaire burdigalien blanc de la Drôme, et quelques colonnes et ornements en calcaire rouge du Mâconnais.


La pyramide de la Tour Bourdon à Régnié-Durette

Un empilement d’insolites blocs d’origine glaciaire

La désormais célèbre pyramide de la Tour Bourdon à Régnié-Durette appartient aujourd’hui aux principales curiosités géologiques du Géoparc Beaujolais. Érigé par une association culturelle et patrimoniale locale, avec le soutien de vignerons, ce cairn géant constitué de blocs de grès ressemblant à des gros galets a en effet de quoi susciter l’attrait et l’interrogation. Au sortir d’un long débat qui a animé la communauté scientifique, au cours duquel avaient d’abord été privilégiés des mécanismes fluviatiles ou pédologiques, il a pu être montré récemment que les blocs portent de multiples marques d’une ancienne activité mécanique glaciaire. Une découverte assurément étrange dans des circonstances géomorphologiques, au sommet de collines arrondies ou le long de grands couloirs de débris, aussi singulières et dans un environnement orographique d’altitude aussi faible. Le passé glaciaire de ces blocs et des monts du Beaujolais dont ils proviennent a été relié à la proximité du plateau de la Dombes et des glaciers de piémont alpins qui l’ont recouvert à plusieurs reprises au Pléistocène moyen, de vastes étendues glaciaires dont l’aérologie spécifique, connue par ailleurs, a été invoquée pour expliquer la modification climatique constatée.


Le mont Brouilly entre Odenas et Saint-Lager

Belvédère emblématique à 360° et géomorphologie d’érosion dans d’anciennes laves basaltiques

De forme globalement conique et de situation quelque peu avancée sur la plaine de Saône, ce qui en fait un belvédère apprécié et incontournable, le mont Brouilly a longtemps été considéré comme un volcan. Cet imaginaire populaire a en partie été véhiculé par les habitants et les vignerons locaux ayant entendu les spécialistes parler de volcanisme et de roches volcaniques. Si le mont Brouilly n’est en réalité qu’une figure de l’évolution naturelle et “banale” de la surface terrestre, sa constitution volcanique et métamorphique solide, compacte et résistante à l’érosion n’en est pas moins réelle et à l’origine de son individualisation morphologique et de son détachement de la chaine beaujolaise (cf. L'histoire varisque du Beaujolais-Mâconnais).

Le socle rocheux de la montagne trouve ses racines dans le contexte subductif qui a juste précédé le cycle orogénique varisque au Dévonien supérieur. Cet événement géodynamique s’est accompagné de l’émission et d’un épanchement sous-marin de magmas basaltiques (et pour partie andésitiques ?) dans un bassin marginal (d’arrière-arc). Après son plissement au début du Carbonifère, la masse rocheuse a été ensuite “recuite” lors de la mise en place du « granite des crus » au Carbonifère supérieur, lors de l’affaissement et de la distension du prisme orogénique varisque (cf. Structure et évolution pré-permienne du Massif Central français 2/3 – Évènements tectono-métamorphiques successifs), donnant naissance à une cornéenne très compacte, très résistante et qui fait aujourd’hui saillie dans le paysage local.

Fort de cette proéminence topographique et de cette histoire géologique singulière, le mont Brouilly est devenu l’un des géosites pilotes du Géoparc Beaujolais, avec son géoscope, sa chapelle de pierre, ses lectures de paysage, ses parcours de randonnée et ses nombreux autres aménagements d’accueil du public.

La plaine de Saône

Géomorphologie de bordure de bassin cénozoïque et réceptacle hydrologique et alluvial

Adossée au massif beaujolais, la plaine de Saône tire son origine des mêmes circonstances géologiques que celles qui ont présidé à la formation de la plaine de Roanne : l’affaissement de vastes portions de lithosphère continentale au sein du rift Ouest-européen, en périphérie du plissement alpin, essentiellement au cours de l’Oligocène. La genèse de la plaine est ainsi étroitement liée à celle du fossé d’effondrement contigu de la Dombes et de la Bresse. À la fin du Quaternaire, au cours des stades interglaciaires, alors que la cuvette de la Saône abandonnait son fonctionnement fluvio-lacustre, la rivière a creusé son lit et déposé ses alluvions, grossies par un volumineux matériel glaciaire et fluvio-glaciaire venu de la Dombes, matériel étalé sur ce plateau lors des grandes glaciations du Pléistocène moyen.




[1] « Phénomène par lequel un cours d’eau creuse une vallée en contradiction apparente avec les contraintes du relief et de la nature des roches » (cf. dictionnaire-academie.fr).