Image de la semaine | 08/04/2019
Un exemple de salar : le salar d'Atacama, Chili
08/04/2019
Résumé
Les salars, bassins endoréiques évaporitiques de la Cordillère des Andes.
La côte occidentale de l'Amérique du Sud, à l'Ouest de la haute chaine volcanique de la Cordillère des Andes, est l'une des régions les plus sèches du monde. À San Pedro de Atacama, la pluviométrie annuelle est de 4 cm, et de 2 cm au milieu du salar ; l'évaporation potentielle y est de 240 cm. Les rares pluies viennent de l'Est de la Cordillère des Andes, aucune pluie ne venant du Pacifique à cause du courant froid de Humboldt. La majorité de ces (faibles) précipitations venues de l'Est tombent sous forme de neige sur les hauts sommets volcaniques. La tectonique andine est fort complexe avec (1) des épisodes extensifs à l'origine de grabens et de bassins subsidents, et (2) des épisodes compressifs faisant rejouer en failles inverses les failles normales préexistantes. Ces épisodes tectoniques ont engendré des dépressions “fermées”. Comme l'évaporation potentielle sur tout le bassin versant est beaucoup plus intense que les précipitations sur ce même bassin versant, ces dépressions fonctionnent en bassins endoréiques, et l'eau qui y arrive n'atteint pas la mer, mais forme des mares, des lagunes et lacs très peu profonds. L'évaporation concentre les ions solubles contenus dans les eaux de ruissellement et des rares ruisseaux venant des volcans, et ces mares et lacs sont très souvent saturés en sels, sulfates et principalement chlorures. Ces lagunes salées, souvent sèches, jamais profondes sont appelées salar dans ces régions hispanophones. Depuis le Pliocène, les éruptions volcaniques et la sédimentation (surtout évaporitique et argileuse) a produit environ 1000 m d'épaisseur de dépôts dans la dépression d'Atacama. Ces salars andins constituent aussi l'une des principales ressources de lithium du monde (cf. Le lithium (Li) : aspects géologiques, économiques et industriels).
Nous vous montrons ici quatorze photographies de ces mares, lagunes et lacs salés plus ou moins asséchés, de ses croutes de sels, et de la vie qui s'y développe. La genèse et la typologie des croutes de sel sont développées dans Les évaporites de la Vallée de la Mort (Californie). Presque toutes les photographies présentées ici sont des scans de diapositives argentiques vieilles de 25 ans, ce qui explique leur qualité parfois relative.
Source - © 2009 D'après G. Gonzales et al., Tectonics
Source - © 2005 Bachelot Pierre J-P – CC BY-SA 3.0 | |
Source - © 2006 Romanceor – CC BY-SA 3.0 |
Outre les flamants, ces lagunes et mares saturées en sels sont riches en vie microscopique, les flamants étant au sommet de la chaine alimentaire. Il doit y avoir “sous” eux des êtres photosynthétiques ou chimiolithotrophes (bactéries, archées, micro-algues vertes …), consommés par des crustacés comme les artémias, que consomment les flamants (cf. Les extrémophiles dans leurs environnements géologiques – Un nouveau regard sur la biodiversité et sur la vie terrestre et extraterrestre ). La présence de ces êtres autotrophes se “voit” par leur couleur ou par les constructions qu'ils “bâtissent”.
Source - © 2017 D'après J.E. Hiner, modifié | Source - © 2017 D'après J.E. Hiner, modifié |
Source - © 1991 C.E. Macellari et al., modifié | Source - © 2009 D'après G. Gonzales et al., Tectonics |