Image de la semaine | 09/12/2024
Les gorges de l'Ardèche, ses méandres, ses falaises
09/12/2024
Résumé
Survol et photographies depuis la route touristique des gorges de l’Ardèche et du défilé de Ruoms.
Nous avons vu la semaine dernière le Pont d'Arc, arche monumentale qui “ouvre” les gorges de l'Ardèche (cf. Le Pont d'Arc (Ardèche), la plus grande arche naturelle de France, et quelques autres méandres coupés). Ce méandre coupé, l'ensemble des gorges avec leurs falaises bien verticales (elles sont géologiquement jeunes), et leur tracé sinueux posent le problème de l'origine de ce creusement. Deux origines extrêmes sont possibles : (1) l'Ardèche ancienne a commencé à couler sur une région située à environ 350 m d'altitude, et a creusé ce plateau sur plus de 200 m de profondeur, ou (2) l'Ardèche ancienne coulait à son altitude actuelle dans sa région qui avait la même altitude qu'elle (entre 50 et 100 m) et c'est la région qui s'est surélevée, l'Ardèche restant à la même altitude en creusant au fur et à mesure que la région se soulevaient. Bien que le problème soit encore en discussion, la deuxième origine est la plus probable, entre autres parce que de nombreux arguments montre que tout le Massif Central, et en particulier son rebord oriental, s'est soulevé récemment, à partir du Miocène supérieur (cf. Le volcanisme d'Auvergne, un point chaud ?), bien que la chronologie de cette surrection soit, elle aussi, sujette à études et débats (voir, par exemple, S. Fauquette et al., 2020, Pliocene uplift of the Massif Central (France) constrained by the palaeoelevation quantified from the pollen record of sediments preserved along the Cantal Stratovolcano (Murat area)). L'origine de ce relèvement est sans doute multifactorielle, la remontée de l'asthénosphère et l'amincissement du manteau lithosphérique avec deux conséquences majeures : surrection et volcanisme (les Coirons et le Bas Vivarais ne sont pas loin), et/ou la compression alpine qui dure encore (cf. Le séisme du 11 novembre 2019, Le Teil (Ardèche)).
L'origine encore débattue du creusement de ces gorges ne doit pas empêcher de les visiter et de les admirer. Nous allons les parcourir d'aval en amont, en alternant (1) les vues aériennes faites avec un petit avion de tourisme un matin de septembre 2024, et (2) les vues prises du sol un après-midi d'octobre 2024, le long de la « route touristique des gorges de l'Ardèche » (D290) qui suit la rive gauche (Nord) des gorges et où de nombreux belvédères ont été aménagés. Dans l'ordre, nous verrons principalement le Cirque de la Madeleine, la Cathédrale et un méandre vu depuis le belvédère du Serre de Tourre, méandre voisin du méandre coupé du Pont d'Arc. Puis nous quitterons les gorges creusées dans l'Urgonien et irons voir, 10 km en amont, une autre gorge avec méandre, le défilé de Ruoms et le cirque de Gens.
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Source - © 2013 Mboesch / wikimedia – CC BY-SA 3.0 |
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En quittant le socle hercynien des Cévennes au niveau d'Aubenas, et avant de pénétrer dans les calcaires du Crétacé inférieur (Urgonien) des gorges de l'Ardèche au niveau de Vallon-Pont-d'Arc, l'Ardèche recoupe du Trias puis du Jurassique. Le sommet du Jurassique supérieur (le Tithonien, J9) est constitué d'un épais banc de calcaire massif blanc que l'Ardèche traverse au niveau du « défilé de Ruoms », en amont duquel se trouve le cirque de Gens, encore un méandre. Nous vous montrons deux photographies aériennes de ce défilé et de ce cirque, et une photographie prise du sol.
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