Image de la semaine | 06/06/2022
La complexité de la structure interne d'une coulée de basalte, carrière de Roure, Saint-Pierre le Chastel (Puy-de-Dôme)
06/06/2022
Résumé
Prismes, entablement, colonnades, lauze, altération en boules… dans une coulée de basalte, et niveau de contact avec le socle.
La formation des prismes volcaniques et la structure interne des coulées de lave fluide (ici de basalte) sont décrites dans plusieurs articles de Planet-Terre, dont La formation des orgues volcaniques. La figure 6 de cet article représente la “structure théorique type” d'une coulée de basalte avec ses trois niveaux caractéristiques : fausse colonnade, entablement et colonnade. Nous visiterons cette carrière de Roure, en montrant deux exemples du contact coulée/substratum (figures 4 à 6 et 17 à 19) et surtout en présentant différentes vues prises à l'intérieur de la carrière. Ces vues montrent que la réalité de la structure interne d'une coulée de basalte est parfois plus complexe que les modèles simples. Nous ne chercherons pas à expliquer la complexité de cette coulée émise par le Puy de Banson, complexité peut-être due à un sur-épaississement local de cette coulée juste avant son arrivée dans la paléo-vallée de la Sioule, sur-épaissement ayant “perturbé” l'écoulement puis le refroidissement de la coulée.
Cette coulée, provenant du Puy de Banson, emprunte la vallée d'un petit affluent avant d'arriver dans la vallée principale (vallée de la Sioule, voir la figure 29). Ce Puy de Banson appartient à une petite provine volcanique peu connue du Massif Central : la Petite Chaine des Puys. Ce volcanisme quaternaire est un peu plus ancien que celui, beaucoup plus connu, de la Chaine des Puys, située 10 à 15 km plus à l'Est.
Dans la partie Sud de la carrière de Roure, l'état de l'exploitation de la carrière et d'une piste d'accès en 2006 laissait voir un front de taille de basalte très altéré, et sans doute laissé sur place par l'exploitant car trop altéré (et donc trop friable) pour les usages habituels de ce basalte (granulats, enrochements…). À ce niveau, aucune prismation n'est visible et, comme très souvent dans les roches homogènes, l'altération forme des boules, avec une structure typique en pelures d'oignon. Cet affleurement nous rappelle que, contrairement à une croyance très répandue, il n'y a pas que les granites qui s'altèrent en boules. Les basaltes le font très bien aussi.