Image de la semaine | 25/09/2017
Pholades et galets perforés d'aujourd'hui et d'hier
25/09/2017
Résumé
Bivalves lithophages (perforateurs) indicateurs d'environnement marin présent et passé (actualisme).
Les pholades sont des bivalves marins (de faible profondeur ou vivant dans la zone de balancement des marées) dont la larve est d'abord planctonique jusqu'à se déposer sur un substrat. Les pholades perforent le substrat même dur (calcaire) par frottement de leur coquille, elles sont dites « lithophages » (littéralement, mangeurs de pierre) même si elles ne sont en fait "que" perforatrices. Pour certaines familles au moins, il y aurait aussi émission d'enzymes (acides qui "attaquent", "ramollissent" le calcaire) facilitant le creusement. Des vitesses de perforation de 2 à 10 mm/mois ont pu être observées. Le bivalve croît dans sa cavité qu'il agrandit, toujours par friction de sa coquille sur les parois, au cours de sa croissance. Les pholades, organismes filtreurs, vivent ainsi à l'abri des prédateurs dans un substrat solide et gardent le contact avec l'extérieur par un double siphon permettant la circulation et le renouvellement de l'eau dans leur cavité palléale.
Ces perforations sur substrat dur peuvent s'observer en place sur les estrans ou sous l'eau. Parfois, l'homme immerge de gros blocs sur lesquels des pholades, entre autres, se développent, avant de les remanier voire de les sortir de l'eau en faisant alors l'équivalent de gros galets.
Des galets perforés fossiles sont interprétés, selon le principe d'actualisme, comme marqueurs de la présence du galet en milieu marin et de l'action de pholades. Ce marqueur environnemental est parfois conforté par d'autres signes complémentaires.
Toutes les images qui suivent ont été prises à Arboras, petit village de l'Hérault situé à 40 km de la mer et à 240 m d'altitude. On y voit des conglomérats miocènes en contact, par faille avec des dépôts jurassiques.
La mer était donc au Miocène à Arboras et certains galets ont eu le temps de servir de support à des pholades (et à des balanes) avant d'être ensevelis par les sédiments ultérieurs. Le caractère marin de ces dépôts est aussi attesté par les nombreux fossiles marins (huitres) des terrains légèrement en retrait de la faille.