Image de la semaine | 09/05/2016
Les trilobites, des animaux grégaires, voire sociaux ?
09/05/2016
Résumé
Alignements et accumulations de trilobites fossiles comparés à des arthropodes actuels en procession (langoustes) ou en rassemblement de reproduction (limules).
Source - © - Marina Floride Patrol / pinterest |
Les trilobites sont les plus connus et les plus abondants des arthropodes fossiles. L'embranchement des arthropodes comprend cinq sous embranchements : les trilobites éteints depuis la fin du Paléozoïque, et quatre sous-embrachements encore bien vivants comprenant les crustacés, les chélicérates (dont les arachnides et les mérostomes), les hexapodes (dont les insectes), et les myriapodes (dont les mille-pattes). On connait presque 20 000 espèces de trilobites fossiles, plus que tous les autres arthropodes fossiles réunis.
Les trilobites étaient exclusivement marins, parfois pélagiques mais la plupart étaient benthiques (épi- ou endo-benthiques). La diversité des trilobites explose au début du Cambrien inférieur (de 540 à 525 Ma). Ils subissent fortement les extinctions de l'Ordovicien et du Dévonien terminal, mais les survivants se diversifient fortement après ces extinctions partielles. Leur variété diminue fortement au Carbonifère supérieur. Le groupe des trilobites devient de moins en moins diversifié au Permien, et ne survit pas à la grande extinction Permien-Trias.
En se promenant dans les terrains paléozoïques marins français, il est relativement "facile" de trouver des trilobites isolés. C'est encore plus facile dans des pays plus riches en sédiments marins paléozoïque comme le Maroc, la Russie…
Mais s'il est "facile" de trouver des trilobites isolés, on peut, plus rarement, trouver des trilobites en groupe de plusieurs dizaines d'individus, et, exceptionnellement, trouver des trilobites en file comme sur les photographies ci-dessus.
En 2008, j'ai eu l'occasion de me "promener" dans les réserves en cours de déballage de la société Eldonia et d'y photographier les échantillons déjà extraits de leur caisse. Voici, ci-dessous, quatre autres exemples de plaques portant de très nombreux trilobites : deux plaques à "petits" trilobites (longueur inférieure à 10 cm), et deux plaques à "gros" trilobites (longueur supérieure à 10 cm). Hélas, ces plaques venaient à peine d'être déballées, et ni les noms de genre et d'espèce, ni la provenance, ni l'âge n'étaient indiqués. Ces cinq exemples de plaques à trilobites illustrent leur variété morphologique.
On peut se demander à quoi correspondent ces accumulations de trilobites, accumulations en grand nombre en un même lieu.
On peut imaginer des accumulations post-mortem : de nombreux cadavres non encore décomposés auraient été accumulés par les courants en certains sites particuliers.
On peut imaginer des accumulations syn-mortem, comme ce qui aurait pu se produire à marée descendante si des trilobites s'étaient fait piéger dans un trou d'eau, et étaient morts d'asphyxie et/ou de dessèchement/insolation pendant les heures d'exondation pendant lesquelles le fond du trou d'eau s'assèche. On connait de telles accumulation syn-mortem pour des larves aquatiques d'insectes (cf. Fossiles de larves de diptères ).
On peut enfin imaginer un comportement grégaire et/ou social, où de très nombreux trilobites se seraient rassembler, par exemple, pour se reproduire ou pour pondre. Un tel comportement est décrit chez des arthropodes marins actuels, comme des langoustes, des limules…
Source - © 2006 Steve Greer, modifié | Source - © 2013 Bernard Dupont, modifié |