Image de la semaine | 10/01/2011
Structure fluidale et orientation des enclaves dans les granites
10/01/2011
Résumé
Fluidalité et écoulement d'enclaves dans des granites.
Les très nombreuses enclaves sombres sont statistiquement parallèles les unes aux autres, orientées par l'écoulement du granite à l'intérieur du batholite/laccolite. Le nombre et le parallélisme de ces enclaves « miment » un banc de poissons.
Nous avons déjà vu que l'écoulement interne dans un massif granitique se marquait par une orientation des minéraux, ce qui peut engendrer une très belle structure fluidale (on parle de foliation magmatique, comme pour le granite d'Ansignan, par exemple). Nous avons vu également que les granites pouvaient contenir de nombreuses enclaves basiques, enclaves d'encaissant ou enclaves constituées de résidu de fusion. Ces enclaves, souvent de forme allongée, peuvent elles aussi servir de marqueurs de l'écoulement interne au massif granitique. Nous allons montrer cette semaine quelques exemples de structures fluidales marquées par les enclaves dans le granite de Quérigut-Millas (Pyrénées Orientales), et aussi dans d'autres granites rencontrés au hasard de vacances exotiques.
Les très nombreuses enclaves sombres sont statistiquement parallèles les unes aux autres, orientées par l'écoulement du granite à l'intérieur du batholite/laccolite. Le nombre et le parallélisme de ces enclaves « miment » un banc de poissons. Si les enclaves sont bien orientées parallèlement les unes aux autres, les minéraux du granite ne présentent pas d'orientation, en particulier pas d'allongement parallèlement à l'allongement des enclaves. Cela prouve que l'orientation des enclaves est due à une orientation (par un écoulement) d'enclaves solides au sein d'un magma encore liquide, et non pas à la déformation/gneissification d'un granite déjà solide. | Les très nombreuses enclaves sombres sont statistiquement parallèles les unes aux autres, orientées par l'écoulement du granite à l'intérieur du batholite/laccolite. Le nombre et le parallélisme de ces enclaves « miment » un banc de poissons. Si les enclaves sont bien orientées parallèlement les unes aux autres, les minéraux du granite ne présentent pas d'orientation, en particulier pas d'allongement parallèlement à l'allongement des enclaves. Cela prouve que l'orientation des enclaves est due à une orientation (par un écoulement) d'enclaves solides au sein d'un magma encore liquide, et non pas à la déformation/gneissification d'un granite déjà solide. |
Il y a moins d'enclaves que dans l'affleurement précédent de Puyvalador. La structure fluidale se marque par le parallélisme des enclaves entre elles et aussi avec les phénocristaux d'orthose bien visibles dans la vue rapprochée (figure suivante). | Il y a moins d'enclaves que dans l'affleurement précédent de Puyvalador. La structure fluidale se marque par le parallélisme des enclaves entre elles et aussi avec les phénocristaux d'orthose bien visibles dans cette vue rapprochée. |
Une idée de balade pour les vacances ! | Pour trouver de tels affleurements, il suffit de se promener au bord des routes et chemins dans les secteurs indiqués par les flèches. |
Le granite hercynien de Quérigut-Millas correspond à l'intrusion bilobée au centre de l'extrait de la carte géologique. Les cartes géologiques correspondantes au 1/50 000 n'existent pas encore. |
Détail de la figure précédente. |
On peut remarquer que l'orientation des enclaves marquant la foliation magmatique est parallèle à l'une des directions des diaclases du granite. Ceci suggère que l'anisotropie due à l'écoulement (la foliation magmatique) peut participer à l'orientation des diaclases.
Photograpie : Pierre Thomas