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Image de la semaine | 23/06/2008

Église et gendarmerie envahies mais non détruites par la coulée d'avril 1977 de Piton Sainte Rose, île de La Réunion

23/06/2008

Pierre Thomas

Laboratoire de Sciences de la Terre / ENS de Lyon

Olivier Dequincey

ENS de Lyon / DGESCO

Résumé

Coulée de lave de Piton Sainte Rose (La Réunion), 1977.


L'église de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) quelques mois après l'éruption d'avril 1977

Figure 1. L'église de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) quelques mois après l'éruption d'avril 1977

La coulée (de nature aa) a partiellement entouré l'église. Mais les murs, en béton armé, ont résisté.


C'est le soir du jeudi 7 avril 1977 qu'une fissure s'ouvre au-dessus de Piton Sainte Rose, et une autre le vendredi 8, dans une région « hors enclos » (en dehors de la caldeira et des pentes du Grand Brulé) où il n'y avait pas eu d'éruption depuis des siècles. À 22h, la coulée atteint les premières maisons du village. Après un ralentissement, la coulée repart de plus belle, et atteint le centre du village le mercredi 13 avril. La gendarmerie est presque complètement encerclée, mais non détruite. Puis c'est le tour de l'église, entourée au 3 /4 par le Nord, l'Ouest et le Sud. La coulée atteint ensuite la mer. Une semaine plus tard, tout était fini, et les réparations ont pu commencer. L'évacuation du village a fait qu'aucune victime ne fut à déplorer. La coulée, peu épaisse et assez peu visqueuse (bien que aa) n'a pas détruit les deux bâtiments construits en béton armé. Mais 33 maisons construites plus légèrement furent détruites, et 290 hectares de terres agricoles furent recouvertes par la coulée.

Intérieur de l'église de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) quelques mois après l'éruption d'avril 1977

Figure 2. Intérieur de l'église de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) quelques mois après l'éruption d'avril 1977

Si la coulée n'a pas détruit l'église, elle a commencé à entrer par la porte qu'elle a presque complètement obstruée. Mais la coulée s'est vite arrêtée sans envahir la nef.


L'église de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) aujourd'hui

Figure 3. L'église de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) aujourd'hui

La porte a été dégagée, un escalier permet d'accéder dans l'église qui a été réouverte au culte. Elle a été rebaptisée, et s'appelle désormais « Notre Dame des Laves ».


Si la coulée n'a pas épargné le goupillon, elle n'a pas non plus épargné le sabre. La gendarmerie, comme l'église, fut entourée, très partiellement envahie, mais non détruite.

La gendarmerie de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) en 1983

Figure 4. La gendarmerie de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) en 1983

Photo prise en 1983, 6 ans et demi après l'éruption.


La buanderie de la gendarmerie de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) en 1983

Figure 5. La buanderie de la gendarmerie de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) en 1983

La coulée de 1977 s'est arrêtée à la fenêtre, sans pénétrer dans cette pièce (buanderie) de la gendarmerie.


Une cellule de la gendarmerie de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) en 1983

Figure 6. Une cellule de la gendarmerie de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) en 1983

La coulée de 1977 ne s'est pas arrêtée à cette fenêtre, elle a pénétré dans cette cellule. Comme de nombreuses cellules de commissariat et gendarmerie, les murs de celle-ci étaient agrémentés de phrases et de maximes d'une profonde portée philosophique. La coulée de 1977 a ainsi « figé » un intense moment de vie carcéral.


Une cellule de la gendarmerie de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) en 1983

Figure 7. Une cellule de la gendarmerie de Piton Sainte Rose (île de La Réunion) en 1983

Version "expurgée" de la figure précédente, irréprochable quand aux bonnes mœurs. Pour le cas ou vous voudriez montrer à des élèves cette coulée entrant par la fenêtre.


Les 5 figures qui suivent montrent des vues « aériennes » de plus en plus détaillées : une image Google Earth et 4 images IGN-Géoportail relativement récentes qui montrent l'état « sub-actuel » de Piton Sainte Rose.

L'Est de l'île de La Réunion, dominée par le Piton de la Fournaise

Figure 8. L'Est de l'île de La Réunion, dominée par le Piton de la Fournaise

Le trait rouge délimite « l'Enclos », caldeira prolongée par une zone d'effondrement. C'est dans l'Enclos, totalement inhabité, qu'a lieu l'immense majorité des éruptions. La flèche bleue montre la coulée « hors enclos » de 1977, coulée qui a traversé le village de Piton Sainte Rose.


Vue aérienne de la coulée de Piton Sainte Rose

Figure 9. Vue aérienne de la coulée de Piton Sainte Rose

La coulée vient du coin en bas à gauche, tourne en amont du village, qu'elle traverse, et arrive dans la mer au niveau d'une presqu'île qu'elle a contribué à former.


Vue aérienne de Piton Sainte Rose

Figure 10. Vue aérienne de Piton Sainte Rose

Les effets de la re-végétalisation commencent à bien se voir.


Vue aérienne annotée de Piton Sainte Rose

Figure 11. Vue aérienne annotée de Piton Sainte Rose

Le tracé (approximatif) de la coulée est marqué par un trait rouge. Les effets de la re-végétalisation commencent à bien se voir. La flèche bleue signale l'église, la flèche jaune la gendarmerie.


Vue aérienne détaillée de Piton Sainte Rose

Figure 12. Vue aérienne détaillée de Piton Sainte Rose

La flèche bleue indique l'église, la jaune indique la gendarmerie.