Article | 23/12/2009
Le Coniacien (Crétacé supérieur) de la région d'Étretat, du Fond d'Étigue à la Porte d'Amont
23/12/2009
Résumé
Une excursion de 4 km le long des falaises calcaires normandes, près d'Étretat.
Table des matières
- Contexte géologique
- Organisation et méthodes d'observation
- Les stations
- Station 1 : Le chemin bétonné d'accès à l'estran, côté Est, au Fond d'Étigue
- Station 2 : 50 mètres à l'Est du Fond d'Étigue
- Station 3 : Cuvette de la Haye Est
- Station 4 : Monticule de la Haye Ouest
- Station 5 : La valleuse du Curé
- Station 6 : Fontaine aux Mousses
- Station 7 : Cap de Belval
- Station 8 : Monticule du Bout de la Ville
- Station 9 : Au Nord-Est du Cap Vaudieu
- Station 10 : Le Roc Vaudieu, une réplique de l'Aiguille d'Étretat
- Station 11 : Le platier au SW du Roc Vaudieu
- Station 12 : À mi-chemin, entre Vaudieu et Porte d'Amont
- Station 13 : Le Cap du Trou de la Mine
- Station 14 : La grande cuvette de la Porte d'Amont
- Bibliographie
Contexte géologique
Les falaises de la Seine-Maritime offrent la plus belle vitrine de la craie en France. Cette roche s'est déposée au Crétacé supérieur sur la bordure Ouest du continent européen, à côté de l'Atlantique Nord qui commence à s'ouvrir avec un fort taux d'expansion et sous un climat dominé par un effet de serre considérable. Le niveau marin est alors le plus élevé des temps phanérozoïques. La boue crayeuse, largement produite par des nano-organismes, est constituée de calcite faiblement magnésienne. Le très faible résidu argileux des craies blanches témoigne de l'aridité que subissaient les masses continentales émergées environnantes. Le faciès craie débute dans le Cénomanien inférieur (99,6 Ma). Il perdure jusqu'au Danien (60,9 Ma) en Europe du Nord et en Mer du Nord, mais généralement, dans le bassin anglo-parisien, une lacune stratigraphique plus ou moins longue correspond au sommet du Crétacé. Au Nord de la Manche, la surface d'érosion paléocène préserve le Campanien supérieur (70,6 Ma), alors qu'au Sud de la Manche, au Cap d'Ailly, elle s'enfonce jusqu'au Campanien basal (83,4 Ma).
Figure 1. Schéma cartographique montrant l'extension du Crétacé supérieur
Crétacé supérieur = craie pro parte.
Carte nspirée de Mortimore et Pomerol, 1987
En suivant les falaises du Pays de Caux, du SW au NE, les couches de craie dessinent un synclinal (synclinal d'Ailly) et un anticlinal (anticlinal de Penly), à grands rayons de courbure. Le flanc Sud du synclinal d'Ailly est affecté par une faille qui abaisse le compartiment SW d'une centaine de mètres (faille de Fécamp – Lillebonne). Les différences de faciès sont nettes de part et d'autre de la faille de Fécamp. Ainsi, du côté SW, les couches turono-coniaciennes sont plus condensées et lacunaires, les ondulations du fond sont précoces et les silex nettement plus abondants. Ces caractères peuvent être résumés sous le qualificatif de « faciès d'Étretat » et cette excursion est l'occasion d'en faire l'analyse.
Figure 2. Schéma panoramique des falaises du Pays de Caux
Panorama d'environ 90 km.
Organisation et méthodes d'observation
Pour aborder l'étude du Coniacien de la région d'Étretat, il n'est pas conseillé de débuter les observations par le site célèbre de l'aiguille et des arches. En effet, ce secteur de falaise est le siège de phénomènes sédimentaires particulièrement déroutants. Mieux vaut commencer un peu au Nord de la Porte d'Amont où ces phénomènes sont moins complexes, puis revenir ultérieurement vers Étretat lorsque l'œil est familiarisé aux principaux repères.
Pour une excursion en groupe, il est suggéré de laisser stationner une partie des véhicules à Étretat, sur le parking gratuit, entre la chapelle Notre-Dame-de-la-Garde et le monument à Nungesser et Coli, afin d'éviter la marche de retour. Les participants se regroupent dans les autres véhicules pour rejoindre la valleuse du Fond d'Etigue située à moins de 5