Image de la semaine | 24/04/2023
Lancement d'une fusée Ariane 5 (vol VA 250), le 26 novembre 2019 à 18h23 (heure locale) depuis le Centre Spatial Guyanais (CSG) de Kourou
24/04/2023
Résumé
Les étapes du lancement d’une fusée pour l’envoi de satellites. Du décollage à l’éjection de la coiffe.
Il y a 10 jours, le 14 avril 2023, le vol V 260 d'une fusée Ariane 5 à lancé la mission JUICE (JUpiter ICy moons Explorer) à destination des satellites de Jupiter : arrivée prévue en juillet 2031. Il y a 4 jours (le 20 avril 2023), une fusée d’essai Starship (prévue pour le transport de personnes vers la Lune ou Mars) a été lancée mais a explosé 3 minutes après le décollage alors que l’étage “propulseur” devait se séparer de la partie “vaisseau de transport”. Ces évènements mettent les lancements de fusée sous les feux de l’actualité. Et, même sans explosion, assister au départ d'une fusée est un grand moment. Si, pour des raisons privées ou professionnelles, vous avez l'opportunité de passer par la Guyane et que vous pouvez choisir les dates de ce passage, retenez un créneau où un tir de fusée Ariane est prévu, et assistez-y. Il est assez facile d'assister à un lancement, soit depuis l'espace publique, soit du centre spatial lui-même en réservant. J'ai eu cette opportunité le 26 novembre 2019. Le lancement de JUICE constitue le prétexte pour vous faire participer à ce lancement de 2019. Les photographies 1 à 13 correspondent à un “reportage” sur ce lancement. Ces treize clichés ont été pris depuis la terrasse du centre de contrôle Jupiter, situé à une dizaine de kilomètres du pas de tir, entre 18h23 et 18h27, avec mon seul appareil photographique “ordinaire” équipé d'un zoom 18-270. Un élément n'est pas rendu par cette suite d'images : le bruit qu'on entend 30 secondes après les premières lueurs du décollage et qui diminue ensuite progressivement.
Source - © 2009 D'après Pline Pline – CC BY-SA 3.0, modifié
Source - © 2009 D’après Pline – CC BY-SA 3.0
Pourquoi l'ESA (European Space Agency) a-t-elle choisi d'installer son centre spatial en Guyane plutôt qu'en Europe ? Parce que la Guyane est quasiment située sur l'équateur. La longueur du parallèle de latitude λ sur Terre (de diamètre 12 742 km) est égale à π.12 742.cos(λ) km, soit environ 40 000 km à l'équateur, 36 000 km au niveau d'un tropique, et 26 000 km au niveau de la France métropolitaine. La Terre, tournant sur elle-même en 24 h, donne donc une vitesse linéaire d'Ouest en Est d'environ 1 660 km/h au voisinage de l'équateur, 1 500 km/h au voisinage d'un tropique, et 1 080 km/h au niveau de la France métropolitaine, soit 580 km/h de moins qu'à l'équateur. Pour mettre un satellite en orbite autour de la Terre, il faut lui communiquer une vitesse horizontale totale de 28 000 km/h. Depuis la Guyane, il suffit de communiquer une vitesse de 28 000 – 1 660 = 26 400 km/h pour mettre un satellite en orbite allant d'Ouest en Est. Pour mettre le même satellite en orbite depuis la France métropolitaine, il faudrait lui communiquer une vitesse de 28 000 – 1 080 = 26 920 km/h, soit 580 km/h de plus qu'à l'équateur. Toutes choses égales par ailleurs (même fusée, même masse de carburant…), on pourra donc mettre en orbite une masse plus importante si on lance un satellite depuis la Guyane que depuis la métropole.