Image de la semaine | 08/06/2020
Plongée dans les récifs de la Grande Barrière de Corail, Queensland, Australie
08/06/2020
Résumé
Les récifs coralliens et leur écosystème. Coraux mous, branchus, tabulaires, en boules… Variété de formes et de couleurs.
Après avoir survolé un petit secteur de la Grande Barrière de Corail au large de Cairn (Queensland, Nord-Est de l'Australie), cf. Survol en hélicoptère de la Grande Barrière de Corail, Queensland, Australie, nous allons plonger à 1 ou 2 mètres de profondeur dans ces récifs. Comme la semaine dernière, il ne s'agira pas de faire un exposé de zoologie ou de sédimentologie, mais simplement de proposer une source de données utilisables dans des enseignements, et aussi d'admirer la variété et la beauté de cet écosystème, dont l'étude est à la frontière des sciences de la vie et des sciences de la Terre.
Avec les forêts intertropicales, les récifs coralliens sont l'un des plus riches (en biodiversité) des écosystèmes actuels. Les coraux sont parmi les principaux organismes précipitant le carbonate de calcium, et sont donc des agents majeurs du cycle du carbone et de la genèse des calcaires. Ce qu'on appelle classiquement “corail” appartient à deux classes (hexacoralliaires et octocoralliaires) qui comprennent les madrépores (coraux classiques), les coraux mous, les anémones de mer… Hexacoralliaires et octocoralliaires appartiennent au sous-embranchement des anthozoaires, qui appartient à l'embranchement des cnidaires. Les coraux ”classiques” possèdent un exosquelette dur, fait de carbonate de calcium sous sa forme d'aragonite. Tous ces organismes vivent en endosymbiose avec des micro-organismes unicellulaires photosynthétiques. Nature et abondance des endosymbiotes, structure fine de l'exosquelette, nature des protéines des cnidaires… font varier la couleur de tous ces organismes dans une large palette.
Tous ces organismes è exosquelette montrent aussi des morphologies extrêmement variées ; ils peuvent être branchus, digités, foliacés, spatulés, tabulaires, massifs, « en cerveau », encroûtants, « en champignon », etc. Les organismes sans exosquelette (coraux mous, anémones de mer, gorgones…) ont encore d'autres morphologies.
Nous allons faire un voyage sous-marin. Dix-sept photographies (de Pierre Thomas) ont été faites à travers les hublots immergés d'un bateau à quille profonde. Onze photographies (de Patrick Nourry) ont été prises le même jour lors d'une plongée (avec masque et tuba).
Toutes les photographies précédentes ont été prises sur un terrain plat, profond seulement d'un à deux mètres. Ces zones très peu profondes sont bordées par des zones plus profondes (une petite dizaine de mètres). La transition entre ces deux profondeurs se fait par des pentes. Les quatre images suivantes montrent différents aspects de ces pentes.
Les photographies aériennes des récifs coralliens (cf. Survol en hélicoptère de la Grande Barrière de Corail, Queensland, Australie) montrent de vastes étendues de sable (et de boue) calcaire très clair. Ce sable est formé de grains issus de trois origines non exclusives : (1) des débris de coraux morts, débris occasionnés par les tempêtes et les typhons fréquents dans la région ; (2) de très fin débris divers recouverts de couches calcaires dues à des activités bactériennes (ce qui forme des oolithes) ; (3) une poudre calcaire qui provient des rejets digestifs de poissons « brouteurs » de coraux , dont le grand groupe des poissons perroquets. Ces poissons, pourvus de solides mâchoires et de becs cornés broient le corail, avalent la poudre ainsi créée, digèrent les cellules des polypiers et des endosymbiotes, puis rejettent par leur anus une fine poudre de calcaire : l'exosquelette broyé mais non digéré des coraux. À Hawaii, on a pu chiffrer à 1 kg/jour la production de sable par une espèce de poisson perroquet de grande taille. Des millions de tonnes de sédiments fins péri-récifaux sont ainsi passés par le tube digestif de millions de poissons.
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