Image de la semaine | 12/01/2015
Cônes de scories "standards" sur le Mauna Kea (Hawaï)
12/01/2015
Résumé
Formation de scories basaltiques et de cônes dits stromboliens, cônes "classiques" à pente de 30°.
Le Mauna Kea est un stratovolcan bouclier inactif depuis 4500 ans, c'est le plus haut sommet de l'archipel d'Hawaï. Son nom signifie en langue locale la « montagne blanche » car il lui arrive souvent d'être recouvert de neige. Il a d'ailleurs été recouvert de glaciers durant la dernière glaciation. Les dernières manifestations éruptives du Mauna Kea sont constituées d'un très grand nombre de "petits" cônes de scories qui parsèment et recouvrent son sommet et ses flancs surtout constitués de coulées de laves. La région sommitale du Mauna Kea constitue un véritable musée des cônes de scories. Ces cônes sont très majoritairement des cônes assez semblables au Puu Hau Kea. Ils sont faits de scories basaltiques non soudées. Les pentes des flancs externes et les pentes internes du cratère sont voisines de 30°, valeur proche de la pente d'équilibre d'un tas de granulats. Le rappport Øv/Øc (diamètre du cône volcanique / diamètre du cratère) est élevé (>3).
Comment se constituent de tels cônes de scories, encore parfois appelés cônes stromboliens, ou cônes vulcano-stromboliens ? Le magma engendrant ces cônes est fluide, et assez riche en gaz. Ce gaz est dissout dans le magma en profondeur. Quand le magma remonte, la pression et la solubilité des gaz diminuent, et ces gaz s'exsolvent et forment des micro-bulles, qui remontent. En remontant, ces bulles voient leur pression diminuer et elles "gonflent". Plusieurs cas peuvent alors se présenter, selon la viscosité du magma, la quantité de gaz et de bulles…, avec évidemment tous les cas intermédiaires entre les 3 pôles décrits ci-après.
(1) S'il se forme peu (ou pas) de bulles, elles vont (si il y en a) remonter tranquillement et crever à la surface du magma, qui pourra éventuellement former un lac de lave, ou émettre une coulée sans aucune projection. C'est le cas le plus fréquent au fond de l'océan où la pression de plusieurs kilomètres d'eau est trop forte pour qu'il se forme des bulles de gaz.
(2) S'il se forme beaucoup de bulles, celles-ci vont, en remontant, entraîner la remontée du magma avec elles. En arrivant en surface [où la pression est très faible (1 atmosphère)], celles-ci éclatent et pulvérisent la lave. Il se forme alors un jet plus ou moins continu de fragments de lave et de gaz qui sort de la bouche du volcan. On parle alors de fontaine de lave. Si la lave est déjà solidifiée (bien qu'encore chaude) en retombant après son parcours aérien, il se formera un cône de scorie si l'orifice de sortie est ponctuel.
(3) Parfois, la "plomberie" en dessous du point de sortie de la lave est telle que les bulles obtenues par dégazage s'accumulent, forment ainsi une grosse poche de gaz, qui finit par s'échapper et va crever en surface en pulvérisant toute la lave de la colonne de magma située au-dessus. On aura alors une série de "petites" explosions de faible énergie qui se répètent périodiquement.
Dans le cas 2 (jet continu) ou 3 (suite de petites explosions) la lave fragmentée retombe pour partie à l'extérieur du cratère (et augmente ainsi le diamètre et la hauteur du cône), pour partie à l'intérieur (et a tendance à diminuer le diamètre et la profondeur du cratère). Si les projections retombent déjà solidifiées, les pentes (externes comme internes) vont acquérir la pente caractéristique d'environ 30°. Si l'explosivité reste faible et relativement constante au cours du temps, le diamètre du cratère reste faible et constant. En effet, son diamètre et sa profondeur augmentent un peu pendant le début de explosion, mais diminuent un peu lors de la retombée des scories. Le cône verra donc sa hauteur et son diamètre augmenter, mais son cratère gardera des dimensions à peu près constantes.
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