Image de la semaine | 12/03/2012
La structure interne d'un glacier : exemple du glacier Edith Cavell, Parc National de Jasper, Canada
12/03/2012
Résumé
La structure interne d'un glacier : enregistreur des mouvements internes et/ou des variations climatiques.
Nous avons vu la semaine dernière un glacier disparu (le Glacier des Prés les Fonts, dans les Hautes Alpes), glacier disparu à cause des variations climatiques actuelles. Pour extraire le signal "variation climatique" d'un glacier en réduction, mais non encore disparu, il faut, entre autres, bien comprendre la dynamique de son écoulement, la géométrie de ses zones d'alimentation… L'exemple du glacier de la face Nord du Mont Edith Cavell au Canada montre que ce n'est pas toujours chose facile. Dans un glacier, on voit assez souvent des couches de glace bleutée (propre) séparées par des niveaux sombres. Les couches de glace bleue représentent vraisemblablement une année d'accumulation de neige hivernale transformée en glace ; les surfaces noires correspondent sans doute aux niveaux estivaux, accumulation des impuretés laissées en surface par la fonte des neiges de chaque été. L'épaisseur de ces couches dépend de 2 facteurs : de la quantité annuelle de neige accumulée, ou plus exactement la différence "accumulation de neige hivernale – fonte estivale", et du fluage interne du glacier qui peut facilement faire varier l'épaisseur des couches de glace. Pour remonter aux variations climatiques, il faut (1) être sûr que les différentes strates correspondent bien à des couches annuelles, et (2) bien connaitre la dynamique d'écoulement du glacier. Sans vouloir reconstituer l'histoire climatique des Rocheuses canadiennes, l'exemple de ce glacier va nous montrer le principe et les limites de cette méthode.
Source - © 1940 / 2010 jasperjournal.com / canadian-life.net |
Comme notre but n'est pas de reconstituer le climat canadien, mais de montrer que les glaciers contiennent un message (en plus du message isotopique, bien sûr) bien délicat à interpréter, nous arrêterons là les considérations rhéologico-climatiques pour simplement admirer ces paysages glaciaires.
Il n'est pas nécessaire d'aller au Canada pour voir des strates annuelles au sein d'un glacier. Quand on emprunte le télécabine de la Vallée Blanche (Chamonix, Haute Savoie), on survole le glacier du Géant, dont les crevasses révèlent la structure interne. L'absence d'échelle quand on fait ce survol ne permet que très mal d'apprécier la largeur et la profondeur des crevasses. On ne se rend pas compte que chaque strate de glace annuelle, comme dans le glacier Edith Cavell, mesure plusieurs mètres d'épaisseur. Si on est skieur hors-piste et qu'on pénètre dans ces crevasses, l'épaisseur des strates annuelles prend alors toute sa mesure.
Source - © 2011 René Robert sur panoramio.com |
Source - © 2006 Perry Tang sur panoramio.com |