Image de la semaine | 12/04/2010
Utilisation des calcaires lithographiques de Cerin (Ain)
12/04/2010
Résumé
Le calcaire fin, roche fossilifère et roche d'impression.
La lithographie (du grec lithos : la pierre et graphein : écrire) est un procédé d'imprimerie inventé en 1796 par l'Allemand Aloïs Senefelder. Il servait essentiellement à dupliquer des dessins, des plaques de calcaire remplaçant les classiques plaques de cuivre. Il fallait prendre une plaque de calcaire au grain le plus fin et le plus homogène possible (appelé pour cela calcaire lithographique) et la polir pour en faire une surface la plus plate et lisse possible. Sur cette plaque polie, on écrivait ou dessinait « à l'envers » à l'aide une « encre » spéciale. Deux variantes étaient alors possibles.
La première variante était comparable à la gravure sur cuivre : l'encre utilisée était imperméable et inattaquable aux acides dilués. Une fois le dessin effectué sur la plaque (de calcaire ou de cuivre), on attaquait la plaque à l'acide dilué, les parties recouvertes d'encre restaient en relief et on obtenait une plaque pouvant servir d'empreinte.
La deuxième variante est spécifique au calcaire lithographique. Pour dessiner sur la plaque de calcaire, on utilisait une encre très spéciale (encre n°1) : insoluble dans l'eau, imperméable, hydrophobe mais « calcarophile », c'est-à-dire imprégnant bien le calcaire. Une fois l'encre bien fixée au calcaire et bien sèche, on mouillait la plaque calcaire. À cause de sa (très légère) porosité, le calcaire s'humidifiait dans sa masse, sauf aux endroit où l'on avait dessiné avec l'encre n°1. Avec un rouleau spécial, on étalait légèrement sur la plaque une nouvelle encre (encre n° 2) particulièrement hydrophobe. Cette encre n°2 recouvrait alors les parties précédemment recouvertes de l'encre n°1, en épargnant ce qui était humide, c'est-à-dire le calcaire nu (et humide) qui était entre les traits du dessin. Il ne restait plus qu'à se servir de cette plaque comme une « matrice » classique avant que l'encre n°2 ne sèche. Ce procédé permettait des gravures d'une extrême finesse. C'est pour cet usage que furent exploités les calcaires lithographiques de Cerin de 1850 à 1910. Mais au début de XXème siècle, la photographie sonna le glas de la lithographie sur calcaire, sauf pour quelques usages « de luxe ».
La totalité des fossiles montrés ici fait partie des réserves du futur Musée des Confluences de Lyon, musée en cours de construction, qui devrait ouvrir en 2014-2015. Sous la conduite éclairée de Didier Berthet, responsable des collections de Cerin, j'ai pu accéder à ces réserves et en photographier une (petite) partie. Merci à lui de m'y avoir guidé et de m'autoriser à diffuser ces photos. À partir de 2014-2015, vous pourrez voir certains de ces échantillons et biens d'autres encore dans les expositions permanentes du musée ainsi que dans des expositions temporaires. Le Musée des Confluences a également publié un « beau livre », livre magnifiquement illustré par un photographe professionnel, livre retraçant l'histoire du site de Cerin qui complétera et approfondira ces dossiers Planet-Terre.