Article | 05/03/2010
Le séisme du Sichuan (12 mai 2008) et le contexte géodynamique des Longmen Shan : observations multi-échelles de temps
05/03/2010
Résumé
Observations de terrains sur les principales failles mises en jeu lors du séisme du Sichuan (12 mai 2008).
Table des matières
Le séisme d'Haïti du 12 janvier 2010 a moins d'un mois, et il n'y a pas actuellement d'étude post-sismique développée et publiée. Ne sont disponibles que des études pré-sismiques du contexte géologique et géodynamique et les études sismologiques de type mécanisme au foyer. Le séisme au large du Chili du 26 février 2010 est encore plus récent. L'un des derniers grands séismes avant celui du Chili (magnitude 8,8) fut le séisme du Sichuan, le 12 mai 2008 (magnitude 7,9) .Presque deux ans se sont écoulés depuis ce séisme, et aux études pré- et syn-sismiques se rajoutent maintenant des études post-sismiques dont une compilation est présentée ici..
Situation et contexte
La chaîne des Longmen Shan
La chaîne des Longmen Shan marque la limite entre le plateau tibétain et le bassin du Sichuan. Elle a la particularité de présenter un des gradients topographiques régionaux les plus élevés sur Terre. En effet, l'altitude moyenne passe de ~500 m au niveau du bassin du Sichuan à ~3500 m sur le Plateau Tibétain en 60 km de distance horizontale.
La régime géodynamique de cette chaîne de montagnes est souvent considéré comme problématique car, en dépit de cette marche topographique très marquée, le raccourcissement récent (vu par la géomorphologie) et actuel (vu par les mesures GPS, Shen et al., 2005) est assez modeste (<3 mm/an). De plus, l'enregistrement sédimentaire dans la partie Est du bassin du Sichuan, à proximité des Longmen Shan, montre qu'il y a très peu de sédimentation quaternaire et pas de flexuration du bassin par la chaîne (Burchfiel et al., 2005). Il se pose donc la question de savoir comment évolue la topographie des Longmen Shan sur le long terme et en particulier quels sont les mécanismes qui permettent son maintien à haute altitude (Hubbard et Shaw, 2009; Burchfiel et al., 2008).
Le séisme du Sichuan
Le séisme du Sichuan, de magnitude 7,9, a frappé la chaîne des Longmen Shan le 12 mai 2008. Avec près de 70.000 victimes, c'est l'une des plus importantes catastrophes naturelles survenues en Chine depuis le séisme de Tangshan en 1976 (240.000 victimes officielles, mais peut-être jusqu'à trois fois plus en réalité). Deux segments de faille ont rompu lors du séisme : (1) la faille majeure de Beichuan, qui est la principale structure active des Longmen Shan, et (2) l'un des chevauchement du front, la faille de Ganxian (aussi nommée faille de Pengguan). La rupture s'est initiée dans la partie centrale de la chaîne (épicentre indiqué sur la figure 3) puis s'est propagée vers le nord, pour atteindre une longueur finale de plus de 200 km, ce qui en fait une des plus grandes ruptures chevauchantes jamais observées en contexte intracontinental. La distribution de la rupture et sa répartition entre les deux failles sont assez complexes. Sur la faille principale de Beichuan le mouvement se reparti de manière a peu près égale en jeu inverse et décrochant dextre, alors que sur la faille de Pengguan il est quasiment exclusivement inverse (Lin et al., 2009; Liu-Zeng et al., 2009, de Michele et al., sous presse). La secousse s'est traduite par de très importantes destructions des villes et villages le long des failles de Beichuan et Pengguan, ainsi que par le déclenchement de nombreux glissements de terrains au travers de l'ensemble de la chaîne.
Jeu à long terme (quelques millions d'années) sur la faille de Beichuan
Vu par la thermochronologie basse-température
La thermochronologie basse-température fait partie des méthodes de datation absolue. Elle regroupe un ensemble de méthodes radiométriques (traces de fissions, Ar/Ar, (U-Th)/He) qui sont caractérisées par des températures de fermeture du système isotopique basses (<400°C). L'âge obtenu correspond au passage de l'échantillon, lors de son exhumation (par la tectonique et l'érosion), au travers de l'isotherme de clôture du système de datation, à des profondeurs relativement faibles à l'échelle de la croûte. Ces méthodes donnent donc accès à la vitesse d'exhumation des roches dans la partie terminale de leur trajet vers la surface. L'un des intérêts de ces techniques est que l'on peut comparer les vitesses d'exhumation de part et d'autre d'une faille et donc contraindre la quantité de jeu vertical au travers de celle-ci (il n'est, par contre, pas possible d'obtenir d'informations sur un éventuel jeu décrochant).
Dans le cas de la chaîne des Longmen Shan, des datations (U-Th)/He sur zircons et d'autres données thermochronologiques ont permis de contraindre la position actuelle de l'ancienne isotherme 180°C à 10 Ma qui a été exhumée près de la surface lors du soulèvement de la chaîne et de son érosion (Godard et al., 2009). Les données thermochronologiques collectées au sein des différents compartiments indiquent que le niveau repère que constitue cette paléo-isotherme a été décalé par l'activité des failles. En particulier la faille de Beichuan montre un décalage très net cumulé depuis 10 Ma entre la position de la paléo-isotherme dans les Longmen Shan et dans le Bassin du Sichuan. Ceci permet de contraindre le jeu inverse à long terme sur cette faille, avec un jeu moyen inverse compris entre 0,4 et 1 mm/an. Si l'on considère un mouvement inverse moyen de ~5 m sur la faille de Beichuan lors de la rupture du séisme de mai 2008, cela permet de proposer, au premier ordre, que le temps de récurrence de ce type d'événement est supérieur à 5000 ans.
Inversement, on n'observe pas de décalage de la paléo-isotherme au niveau de la faille de Wenchuan située plus en arrière dans la chaîne, ce qui semble indiquer que cette structure n'a pas accommodé de jeu normal ou inverse depuis 10 Ma. Là encore, cette approche ne nous donne pas d'informations sur un éventuel jeu décrochant. Enfin, la comparaison des données thermochronologiques de part et d'autre des chevauchements frontaux semble indiquer qu'ils présentent aussi une activité mais nettement moindre que celle vue sur la faille de Beichuan. Il est important de garder à l'esprit, en comparant ces valeurs moyennes d'activité sur 10 Ma avec le comportement des failles sur un séisme, qu'il existe une variabilité importante d'un séisme à un autre.
Vu par la pétrologie métamorphique
Pour tenter de caractériser le rejeu total de la faille de Beichuan depuis le début de son fonctionnement, nous avons initié une étude métamorphique. En effet, la faille de Beichuan a permis l'exhumation du socle cristallin (le massif du Pengguan) et son chevauchement sur les sédiments de l'avant pays. Nous avons acquis des données de températures maximales (environ 350°C±30°C) atteintes par les roches dans les sédiments situés dans le mur de la faille (avant pays), grâce à un thermomètre basé sur la graphitisation du carbone organique (Beyssac et al., 2002, de Sigoyer et al., 2008). Le toit de la faille, constitué de granodiorite du massif du Pengguan, présente de nombreuses veines remplies de minéraux métamorphiques caractéristiques du faciès schistes verts (chlorite, muscovite, épidote) (figure 5). Les premières données thermobarométriques basées sur la méthode des équilibres multiples micas blancs chlorite (Rimmelé et al., 2004 ) indiquent des pressions de l'ordre de 10 kbar et des température de 350°C pour le pic du métamorphisme (figure 5, de Sigoyer et al., 2008). Si ces estimations sont confirmées, elles suggèrent que les veines se sont formées alors que le massif de Pengguan se situait à 25 km de profondeur dans un contexte froid. Nous ne disposons pour l'instant d'aucune information sur l'âge de ce métamorphisme.
Observations de la rupture sur le terrain
Faille de Pengguan
Le village de Bailu, sur le trajet de la faille de Pengguan (figure 3) est l'un des sites où les effets de la secousse sismique sont les plus marqués. Nous présentons ici quelques observations de terrain à proximité de ce village qui montrent des exemples des manifestations d'un jeu inverse. Dans ce type d'environnement sub-tropical soumis à un régime de mousson et doté d'une végétation abondante, les marqueurs morphologiques de la rupture disparaissent rapidement. C'est particulièrement vrai pour les failles inverses en raison de l'effondrement du compartiment supérieur chevauchant. La morphologie de la zone de rupture est encore nettement visible 7 mois après le séisme. En dehors des zones de construites, l'érosion et la végétation dégradent très rapidement les escarpements de failles.
Les figures 6 et 8 montrent l'escarpement de faille passant au travers d'une cours d'école et d'une rue du village, le décalage vertical entre les deux compartiments est à chaque fois de 2-3 m. Il est difficile, au niveau de ces sites de quantifier le jeu décrochant, mais les observations sur l'ensemble de la faille de Pengguan montrent que cette composante est assez limitée, i.e. le jeu sur cette faille est quasiment purement inverse (Liu-Zeng et al., 2009).
Faille de Beichuan
La rupture au niveau de la faille Beichuan est nettement plus complexe et difficile à observer, en partie en raison de (1) la géométrie particulière de cette zone de faille, (2) la topographie plus importante, (3) le couvert végétal plus développé, (4) le mouvement à la fois inverse et décrochant et (5) les dégâts considérables liés à cette rupture font qu'elle est souvent recouverte de gravats. La rupture le long de la faille de Beichuan est orientée N 50°. Le pendage de la faille est extrêmement difficile à estimer, mais il semble varier du sud (plus faible) au Nord (plus fort) (figure 9). Le mécanisme au foyer sur cette faille indique une composante en chevauchement et une en décrochement dextre. Ces deux composantes sont observées sur la faille de Beichuan. Le rejeu vertical de la faille dépasse les 5 m (figure 10), son rejeu dextre est de l'ordre de 3 m.
Glissements de terrain
La secousse liée au séisme a déclenché un nombre très important de glissements de terrains au travers de l'ensemble de la chaîne. Ces glissements ont transporté une quantité importante de matériel depuis les pentes vers les fonds de vallée (figure 11), créant des barrages temporaires sur les cours d'eau avec développement de lacs de barrages. Les dépôts mal consolidés qui forment les barrages peuvent céder très facilement, libérant brutalement d'importantes masses d'eau et provoquant des inondations catastrophiques en aval. Les équipes de secours ont donc dû travailler rapidement pour vidanger ces lacs et permettre le libre écoulement des rivières.
On rencontre dans la chaîne des Longmen Shan de nombreuses formations lacustres sur les flancs des vallées qui témoignent de la mise en place de tels lacs lors des séismes passés. Une de ces formations peut par exemple être observée au niveau de la ville de Wenchuan (figure 13, voir la figure 3 pour la localisation). À cet endroit les flancs de la vallée sont complètement recouverts par des dépôts silto-sableux, sur un épaisseur de 150 m. La datation "carbone 14" d'une coquille de gastéropode au sein de ce dépôt a donné un âge de ~3000 ans (Godard et al., 2010). De nombreuses investigations sont actuellement en cours pour mieux connaître la paléo-sismologie de la région des Longmen Shan, et permettront de savoir si un événement important a eu lieu à cette période qui pourrait expliquer la mise en place de ce glissement de terrain et de ce lac.
Le séisme du Sichuan vu par la géodésie
Les données issues du radar à synthèse d'ouverture embarqué sur le satellite japonais ALOS (Advanced Land Observing Satellite) ont été utilisées pour cartographier la rupture co-sismique du séisme de Sichuan et ainsi identifier les failles qui, en première approximation, ont été réactivées pendant le séisme (de Michele et al., 2009). En effet, en analysant le décalage sub-pixellaire des images d'amplitude radar acquises avant et après les séismes, il est possible d'apporter une information quantitative qui permet de mieux comprendre la géométrie de la rupture, son extension et l'expression à la surface de la segmentation des failles concernées. Cette corrélation d'images montre que la rupture a été complexe ; elle s'est principalement propagée le long de deux failles (figure 14). Les analyses d'images radar montrent qu'il y a un glissement en chevauchement pur sur la faille de Pengguan, localisée au front de la chaîne, sur une longueur de 65 km. La rupture est arrivée en surface sur plus de 300 km sur la faille de Beichuan (d'où la magnitude importante du séisme). La corrélation d'images d'amplitude radar suggère que le glissement est purement chevauchant dans la partie Sud de la faille Beichuan alors qu'au Nord une composante dextre est observée. Les cartes géologiques de la région montrent que dans sa partie Sud la faille de Beichuan a permis l'exhumation du massif cristallin du Pengguan à l'Ouest. Alors que dans la zone Nord de la faille le massif cristallin n'a pas été exhumé, la faille de Beichuan limite des terrains métasédimentaires du Néoprotérozoique de la couverture d'avant chaîne. Ainsi, sur le long terme, elle est probablement active depuis le Miocène, il y a eu plus d'exhumation cumulée dans la partie au Sud de la faille de Beichuan qu'au Nord. Ainsi il n'est pas impossible que la déformation long terme résulte d'une accumulation de séismes ayant connu un partitionnement de la déformation similaire à celui enregistré lors du séisme du 12 mai 2008 engendrant plus d'exhumation au Sud qu'au Nord.
Conclusion
Source - © 2010 D'après R. Laccasin, modifié
Le séisme du Sichuan s'inscrit dans le contexte géodynamique de raccourcissement lent au travers de la bordure Est du plateau tibétain. Cette dynamique a pu être documentée sur le long-terme par différentes méthodes. La structure active principale à l'échelle de la fin du Cénozoïque est la faille de Beichuan qui accommode l'essentiel de la convergence. Toutefois, la distribution de la rupture associée au séisme est plus complexe, avec (1) une contribution importante de la faille de Guanxian (ou faille de Pengguan) qui implique un décollement d'une partie de la couverture sédimentaire du bassin du Sichuan et (2) une composante décrochante significative sur la faille de Beichuan. En considérant la quantité de raccourcissement enregistrée lors de séisme du Sichuan du 12 mai 2008 (de l'ordre de 4,2 m sur les deux failles), ainsi que les vitesses de convergence indiquées par le GPS (Shen et al., 2005) (1,5 ± 1 mm/an) on obtient un temps de récurrence de l'ordre de ~3000 ans, compatible avec les estimations proposées par Burchfield et al. (2008) et Godard et al. (2009). D'une manière générale, les données que nous avons acquises sur les failles activées lors du séisme du Sichuan du 12 mai 2008 montrent qu'il est compatible avec un raccourcissement localement EW appliqué sur des structures héritées avec une orientation N 50° ce qui a induit un partitionnement de la déformation. Un axe de recherche majeur dans les années à venir va consister à améliorer notre connaissance du contexte tectonique de la chaîne des Longmen Shan afin de (1) préciser le temps de récurrence de séismes de magnitude similaire à celui du 12 mai 2008 et de (2) comprendre leur contribution à l'évolution topographique et géodynamique de cette bordure du plateau tibétain.
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