Article | 15/02/2002
Rift africain et hominidés
15/02/2002
Résumé
Rôle du rift Est-africain dans la séparation de la lignée des gorilles-chimpanzés de celle des hominidés.
Question
« On entend souvent que le rift africain a été une barrière infranchissable pour les ancêtres de l'homme. Mais ce rift, d'après les photos que j'ai vu, n'a rien d'une falaise verticale sur des milliers de kilomètres de long. Comment cela a-t-il pu fonctionner comme barrière »
Question posée par K.R. le 1er février 2002, par courrier électronique.
Réponse
Il est bien sûr évident que si un pré-gorille ou un australopithèque avaient eu l'envie ou le besoin d'aller d'un côté du rift à l'autre, ils auraient pu le faire.
Un rift est une profonde dépression, au sein de très hauts plateaux, plus hauts que les environs. Quand le plateau et son rift se sont formés, ils ont contribué à la mise en place d'une limite climatique au niveau équatorial : pour simplifier, forêt à l'Ouest et savane à l'Est.
Figure 1. Carte de la position des découvertes de quelques-uns des fossiles d'Hominidés les plus connus et/ou les plus anciens, dont celui trouvé au Tchad, donc très loin du rift
Les primates hominoïdes de l'Est se seraient adaptés à la savane et seraient devenus australopithèques et assimilés ; ceux de l'Ouest seraient restés forestiers et seraient devenus gorilles ou chimpanzés.
C'est la limite entre ces 2 milieux qui est devenue une barrière peu franchie.
Cet East Side Story, pour parler comme Yves Coppens, n'est qu'une hypothèse, qui est au moins contredite par un fossile de pré-humain, Abel, australopithèque légèrement plus vieux que Lucy, et trouvé au Tchad (donc à l'Ouest du rift Est-africain).