Article | 15/07/2003
Poils, plumes et écailles cornées
15/07/2003
Résumé
Les plaques dermiques de mammifères en tant que convergence évolutive.
Question
« La plume est un état dérivé du caractère phanère propre aux Oiseaux. Le poil est un état dérivé du caractère phanère propre aux Mammifères. Qu'en est-il pour les écailles cornées (présentes sur le tégument des Reptiles, sur les pattes des Oiseaux, sur la queue de certains Mammifères (marsupiaux, rongeurs, insectivores) et sur le tégument dorsal et latéral des pangolins et des tatous) ? Ces structures sont-elles homologues ? »
Réponse
Tout d'abord, notez que tatous et pangolins appartiennent à des groupes différents (quoique proches) : leurs plaques dermiques n'ont donc pas forcément la même origine.
Le Tatou appartient aux Édentés, ou Xénarthes, avec les paresseux et les fourmiliers, le Pangolin appartient, lui, aux Pholidotes. Ce sont cependant deux groupe-frères, et les groupes les plus primitifs des Mammifères Placentaires.
Dans le cas du Tatou, il ne s'agit pas de corne, (c'est-à-dire de kératine, comme la corne du rhinocéros, les poils, les griffes ou les ongles), mais de plaques osseuses blanches, recouvertes par de la peau kératinisée, et reliées entre elles par de la peau souple.
Source - © 2003 Animal Diversity Web, Museum of Zoology, Univ. Michigan
Au contraire, chez le Pangolin, l'écaille est dérivée du derme, et recouverte par l'épiderme, corné.
Par conséquent, il s'agit dans les deux cas de deux adaptations particulières, ou encore de deux caractères dérivés différents, propres à chacun des groupes, sans relations entre eux.
Pour les écailles des autres mammifères (sur la queue des Castors, par exemple), il ne s'agit que de peau épaissie et kératinisée. Ce serait donc essentiellement des cas de convergence évolutive.