Article | 15/06/2003
Qu'est-ce qu'une dolérite ?
15/06/2003
Résumé
Définition d'une dolérite et de la structure doléritique.
Table des matières
Question
Objet : dolérite Date : Jeu, 6 Fév 2003 08:26:06 De : Yolaine Bourseau.
« J'aimerais savoir ce qu'est une dolérite ? Où et comment se met-elle en place ? »
Réponse
Résumé
C'est le nom que prend un basalte quand il n'a quasiment pas de verre. Dans ce cas, il s'est solidifié (relativement) lentement dans un filon. Il est presque entièrement cristallisé. C'est un intermédiaire entre un basalte à gros grains et un gabbro à petits grains. Ces grains sont visibles à la loupe. Il s'agit de plagioclases (en forme de lattes) moulés par du pyroxène interstitiel. On peut trouver des dolérites en milieu continental (parties profondes -dégagées par l'érosion- de filons alimentant des volcans) ou océanique (filons joignant la chambre magmatique aux pillows superficiels).
Définition d'une dolérite
La dolérite est une roche magmatique très peu vitreuse, de structure intermédiaire entre celle, microlitique, d'un basalte et celle, grenue, d'un gabbro. Cette roche magmatique a cristallisé plus lentement, généralement dans des filons en milieu continental ou océanique ; ses grains sont fins mais observables à la loupe.
Dans les dolérites s'observent soit de grands cristaux de pyroxène englobant de petites lattes de plagioclases, soit des lattes de plagioclases jointives ménageant des interstices occupés par de petits cristaux de pyroxène.
L'ophite est une dolérite pyrénéenne datant du Trias supérieur. La diabase est une dolérite altérée. Les teneurs en oxydes caractéristiques de la dolérite sont : 44 à 52 % de SiO2, 10 % de CaO, 6 % de MgO et 10 % de FeO total.
La structure doléritique
La structure doléritique est caractérisée : soit par des lattes de plagioclase englobées dans du pyroxène, soit par de petits grains de pyroxène disposés entre les lattes de plagioclase.
Les ophites, des dolérites pyrénéennes un peu particulières
Les dolérites pyrénéennes (ou ophites) sont des roches magmatiques microgrenues, de structure doléritique, à affinité tholéiitique. Leur genèse est liée à un étirement de la croûte continentale avec fusion partielle du manteau, lors d'un épisode de rifting en relation avec l'ouverture de l'océan Atlantique au Trias supérieur et au Lias inférieur.
À Salies du Salat, en Ariège, on les retrouve à l'affleurement au contact du Crétacé non métamorphisé. Elles ont été déplacées "à froid" le long de failles compressives lors de l'orogenèse pyrénéenne. Souvent altérées, ces dolérites particulières prennent une teinte verte, d'où leur nom d'ophites (ophis = serpent, en grec).
En lame mince (LPNA et LPA), les ophites présentent une structure doléritique, intermédiaire entre la structure grenue du gabbro et la structure microlitique d'un basalte.
Sur les clichés, on reconnaît, dans le coin inférieur gauche, un cristal d'olivine totalement serpentinisé à teinte verdâtre en lumière polarisée et analysée (LPA), ainsi que de grandes plages de clinopyroxène (augite), de teinte orangée en LPA, englobant des cristaux plus petits de feldspaths plagioclases, reconnaissables à leur mâcle polysynthétique caractéristique. On rencontre aussi des minéraux opaques (magnétite) noirs, parfois de grande taille (voir en haut du cliché).