Image de la semaine | 04/07/2011
Le chantier de l'autoroute A89 : un exemple des implications de la géologie dans les grands chantiers
04/07/2011
Résumé
Géologie appliquée vue d'en haut.
Source - © 2011 Stéphane Nys (Air Tech Photo)
Bientôt, ce sera le départ en vacances, et nous serons nombreux sur les autoroutes ou lignes de TGV. Mais il ne faut pas oublier que sous ces infrastructures, il y a un sol et un sous-sol, parfois difficiles, et que l'implantation de ces voies de communications modernes nécessitent études et travaux géologiques. Voici un exemple des implications de la géologie dans ces grands travaux.
La future autoroute A89 ira de Lyon Ouest à Balbigny (42) où elle rejoindra l'autoroute A71 (Saint Étienne-Clermont Ferrand). Dans le secteur de Saint-Germain-sur l'Arbresle, la future autoroute traversera des calcaires et marnes du Jurassique inférieur, recouverts de quelques mètres de matériaux alluvionnaires sablo-argileux. Les calcaires pourraient éventuellement posséder des cavités karstiques, et les argiles sableuses peuvent êtres très facilement déformables et compressibles. Ces deux situations éventuelles doivent absolument être prises en compte, en particulier à l'aplomb d'ouvrage d'art, comme des ponts.
Une entreprise de géotechnique, en l'occurrence l'entreprise Ménard, a été chargée d'étudier la réalité de ces problèmes, et éventuellement d'y remédier. À l'emplacement d'un futur pont, l'entreprise Ménard a fait des forages, n'a pas trouvé de cavité karstique, mais a par contre confirmé (et mesuré) la plasticité très importante des alluvions superficielles. Pour réduire cette plasticité à l'aplomb du futur pont, cette entreprise a réalisé des colonnes à module contrôlé (CMC). Les colonnes à module contrôlé sont des inclusions semi-rigides et cimentées dont les modules de déformation sont de 5 à 30 fois plus faibles que ceux du béton, mais bien plus élevés que ceux des argiles. Elles sont mises en œuvre comme procédé de renforcement du sol. Ce type de traitement ne vise donc pas à réaliser des pieux devant supporter la totalité de la charge apportée par l'ouvrage, mais à réduire la déformabilité globale du sol à l'aide d'éléments semi-rigides régulièrement répartis.
De plus, pour suivre le chantier, pour étudier des problèmes de stabilité de versants, ou pour leur promotion, les opérateurs de chantier peuvent faire appel à des techniques « légères » de photographie aérienne (ballon captif à hélium, ULM…). Les photographies aériennes montrées ici ont été prises par Stéphane Nys, de la société Air Tech Photo. Les photographies du sol ont été prises le 25 mars 2011, lors d'une visite de chantier pilotée par Stéphane Brûle et Emmanuel Javelaud (société Ménard). Merci à eux tous.
Source - © 2011 Stéphane Nys (Air Tech Photo) | Source - © 2011 Stéphane Nys (Air Tech Photo) |