Outils personnels
Navigation

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Vous êtes ici : Accueil RessourcesComment expliquer l'augmentation de température dans la thermosphère ?

Article | 24/10/2000

Comment expliquer l'augmentation de température dans la thermosphère ?

24/10/2000

Gérard Mégie

Service d'Aéronomie du CNRS, Univ. Pierre et Marie Curie, Jussieu

Pierre Thomas

ENS de Lyon - Laboratoire des Sciences de la Terre

Benoît Urgelli

ENS de Lyon / DGESCO

Résumé

Explication des réactions de photodissociation/recombinaison de l'oxygène moléculaire dans l'ionosphère dégageant de la chaleur.


Table des matières

Question

Objet : Thermosphère Date : Ven, 29 Sep 2000 22:07:42 De : J.-M. M..

« Je pense bien comprendre la structure thermique de l'atmosphère jusqu'à l'ionosphère mais comment expliquer l'augmentation de température dans cette dernière couche de l'atmosphère ? »

Réponse

Le chauffage de l'atmosphère dans la thermosphère (de 90 km à 500 km) résulte d'un processus de photodissociation-recombinaison mettant en jeu l'oxygène moléculaire :

O2 + rayonnement → O + O (avec des longueurs d'onde inférieures à 240 nm)

puis : O + O + M → O2 + M + 118 Kcal/mole

M est un troisième corps (principalement N2, O2 ou O) qui sert à thermaliser les produits de réaction.

Le bilan chimique est nul. Le bilan énergétique consiste à transformer l'énergie radiative en énergie cinétique et donc en chaleur. Le chauffage de la haute atmosphère résulte ainsi d'un processus mettant en jeu des constituants neutres. La température traduit l'agitation des molécules de l'atmosphère.


La perception de la température dans la thermosphère...

Aux altitudes de la thermosphère, les molécules sont très rares (la pression atmosphérique est très faible). Si on mettait un thermomètre (ou la main) à ces altitudes, il perdrait de l'énergie par rayonnement infrarouge mais les rares chocs avec les rares molécules agitées ne lui en communiquerait que très peu, du fait de leur rareté. Un thermomètre ou la sensation physiologique de chaleur indiqueraient donc « froid » !

Une analogie peut être prise avec un ouvrier métallurgiste qui découpe un morceau de fer avec une scie circulaire à grande vitesse. Une gerbe d'étincelles jaillit alors : une partie de l'énergie cinétique de la scie est communiquée à de micro-particules de fer, qui, réchauffées, brûlent dans l'atmosphère (2Fe + 3/2O2 → Fe2O3). Ces particules sont très chaudes (> 1 500°C), mais extrêmement petites, et donc transportent très peu d'énergie. Si on manipule la scie sans gants, on reçoit ces micro-particules incandescentes sur la main. Elles amènent si peu d'énergie que la main ne perçoit aucune sensation de chaleur.