Image de la semaine | 10/09/2007
Crochons de faille affectant des prismes rhyolitiques, carrière de Montauté, Montreuillon (Nièvre)
10/09/2007
Résumé
Rhyolithe prismée affectée par des failles normales (Montreuillon, Nièvre).
La semaine dernière, nous avons vu des prismes volcaniques lointains (Madagascar, Écosse). Il n'est pas besoin d'aller si loin pour voir de fort beaux prismes. En témoigne cette ignimbrite rhyolitique prismée dans le Morvan (Montreuillon, Nièvre).
Non seulement cette rhyolite est prismée, mais des failles normales l'affectent et ce sont les prismes qui sont fléchis, ce qui donne de beaux crochons, et permet de déterminer le sens de mouvement des failles. De tels crochons sont beaucoup plus fréquents dans les roches sédimentaires que dans les roches volcaniques.
Les six images qui suivent montrent soit des vues d'ensemble de la carrière, soit des vues de détail de la roche.
Des études pétrographiques fines montent que ces rhyolites sont essentiellement constituées d'ignimbrites déposées à très haute température, totalement re-soudées après leur dépôt, et dans lesquelles le refroidissement et la rétraction ont produit cette belle prismation, comme dans des coulées ou des dômes de lave.
Quel est le contexte géologique dans lequel s'est formée cette masse de rhyolite ?
Ces rhyolites de Montreuillon ne constituent qu'un massif isolé faisant partie d'une nombreuse « famillle » de massifs volcaniques (ou volcano-sédimentaires) acides dont la mise en place s'est faite du Carbonifère inférieur (350 Ma) au milieu du Permien (260 Ma). Les rhyolites de la carrière de Montauté, Montreuillon (Nièvre) sont datées de 267 ±5 Ma.
Ces rhyolites sont l'expression volcanique et superficielle du magmatisme acide carbonifère, surtout représenté par de très nombreux granites. Toutes ces roches acides, intrusives ou effusives, reflètent les intenses processus magmatiques liés (1) à l'épaississement crustal faisant suite à la collision hercynienne des blocs laurasien et gondwanien entre 380 et 340 Ma, puis (2) à l'extension/relaxation/effondrement gravitaire de cette chaîne entre 340 et 260 Ma.