Rôle protecteur des plateformes de glaces en Antarctique
Les glaciers antarctiques, dits émissaires, se déversent dans l'océan. Les glaces restant à l'embouchure forment des plateformes parfois très importantes. Une telle plateforme est en équilibre si les apports des glaciers à l'arrière compensent les vêlages, c'est-à-dire la formation d'icebergs, à leur front.
Au Groenland, c'est essentiellement la fonte directe des glaces, accélérée par la hausse des températures, qui contribue à l'augmentation du niveau marin. En Antarctique, les températures étant bien plus basse, il n'y a pas de fonte accélérée des glaciers, mais la fragilisation et le démantèlement de certaines plateformes pourrait indirectement accélérer l'écoulement des glaciers émissaires, dont la perte de glaces continentales transférées vers les océans.
Des études ont été menées afin de quantifier le rôle de frein des plateformes antarctiques. Il apparait qu'aujourd'hui environ 13% de la surface de ces plateformes est "passive", c'est-à-dire qu'elle ne joue pas le rôle de frein (quand une plateforme est très développée, le rôle de frein est assuré par sa partie "amont", près des côtes). Ces 13% peuevent donc disparaitre sans incidence directe sur la hausse du niveau marin. Mais cette moyenne cache des écarts selon les plateformes. Ainsi, les plateformes de la mer d'Amundsen semblent presqu'entièrment "actives", leur retrait accéléré aurait donc une incidence directe sur la décharge des glaciers émissaires dans cette région... alors que ce sont les plateformes qui ont déjà le plus reculé depuis une vingtaine d'années.
Voir le communiqué INSU/CNRS : Quantification de la vulnérabilité du bouclier de glace protégeant l’Antarctique.
O.D.- 09/02/2016
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