La Lune et le champ magnétique de la Terre

Les effets gravitationnels de la Lune fournisseurs d'énergie pour le maintien du champ magnétique terrestre.

Le champ magnétique terrestre joue un rôle protecteur majeur contre les radiations et particules chargées issues du rayonnement solaire. Il résulte du fonctionnement de la géodynamo, c’est-à-dire de la convection, dans le noyau externe de la Terre, d’alliages de fer. Ces vastes courants de fer liquide engendrent le champ magnétique terrestre et participent aussi à l’évacuation de chaleur vers l’extérieur du noyau.

Les modèles de géodynamo expliquant le maintien du champ magnétique terrestre depuis 4,3 Ga impliquent, compte tenu de la température actuelle du noyau, un refroidissement d’environ 3 000 °C depuis la formation de la Terre. Cela supposerait une température initiale du noyau de 6 800 °C, trop élevée au regard des modèles récents de formation planétaire.

Des chercheurs proposent un modèle intégrant la présence de la Lune et son transfert d’énergie gravitationnelle : dans ce scénario, le refroidissement de la Terre ne serait que de 300 °C, valeur compatible avec les modèles actuels.

Si les marées océaniques terrestres sont l’effet le plus connu de la Lune, celle-ci provoque aussi des déformations élastiques du manteau terrestre, et donc du noyau sous-jacent. Ces déformations, associées aux variations d’inclinaison de l’axe de rotation et aux irrégularités des orbites terrestres et lunaires, participeraient à la géodynamo et à ses fluctuations au cours du temps.

De tels transferts d’énergie sont déjà invoqués pour expliquer la dissipation d’énergie observée sur certains satellites de planètes massives, tels Io et Europe (Jupiter). Ici, c’est l’effet inverse : celui du satellite — la Lune — sur son corps central, la Terre.

Communiqués et publications

Communiqué du CNRS : La Lune jouerait un rôle majeur dans le maintien du champ magnétique terrestre , disponible aussi au format (PDF) .

Article scientifique : Denis Andrault, Julien Monteux, Michael Le Bars et Henri Samuel, 2016 — The deep Earth may not be cooling down , Earth and Planetary Science Letters.

À retrouver sur Planet-Terre

Article rédigé par O. D.