Grotte de Bruniquel, découverte majeure pour Néandertal

Mise en évidence de la maitrise du feu et de l'exploration de grottes profondes il y a 175 000 ans

La grotte de Bruniquel (Tarn-et-Garonne) présente des traces de constructions humaines réalisées à partir de tronçons de stalagmites. Ces structures témoignent d’une incursion d’hommes maîtrisant le feu dans des galeries profondes, hors de toute lumière naturelle, pour des raisons encore inconnues. Jusqu’alors, le plus ancien exemple de « visite » de grotte par l’Homme remontait à environ 38 000 ans (grotte Chauvet) et concernait l’Homo sapiens.

Les couches superficielles des stalagmites utilisées pour ces constructions, ainsi que les couches de repousse résiduelles, ont été datées par la méthode des déséquilibres de l’uranium, couramment appliquée aux spéléothèmes. L’âge obtenu, 176 500 ± 2 000 ans, repousse d’environ 140 000 ans la plus ancienne trace connue de fréquentation humaine de grottes profondes. Comme Homo sapiens n’est arrivé en Europe qu’il y a environ 40 000 ans, les visiteurs de Bruniquel étaient donc des Homo neanderthalensis.

Cette découverte majeure montre non seulement que l’Homme a exploré très tôt des grottes profondes, mais aussi que l’Homme de Néandertal maîtrisait le feu suffisamment pour s’en servir comme source d’éclairage et qu’il était capable de concevoir des constructions élaborées, dont la fonction reste inconnue.

De nouvelles recherches visent à mieux comprendre les raisons de cette incursion souterraine et la signification des structures observées.

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Article rédigé par O. D.