Encelade, un océan liquide global et une banquise moins épaisse que prévu

Un nouveau modèle explique les données collectées et suggère l'existence d'une source interne d'énergie.

Encelade, satellite de Saturne, est recouvert de glace d’eau et possède un cœur silicaté. Les différentes observations — dont les plus récentes issues de la sonde Cassini — combinent des analyses d’effets de marée, des observations de « volcans » d’eau, ainsi que des données topographiques et gravimétriques.

Si l’existence d’eau liquide en profondeur faisait consensus, la question de l’océan global et de l’épaisseur de la banquise restait débattue. L’épaisseur totale de la couche eau + glace, estimée à environ 60 – 70 km, était jusqu’alors considérée comme majoritairement solide, en particulier aux pôles, avec 30 – 40 km de glace recouvrant localement de l’eau liquide.

L’observation fine, dès 2015, des mouvements orbitaux d’Encelade plaide pour un océan liquide global recouvert d’une glace d’environ 20 km d’épaisseur en moyenne, avec des minima de seulement 5 km aux pôles. Ce modèle, intégrant les contraintes de gravité, de forme et de libration, suppose une source d’énergie interne supplémentaire à la seule énergie de marée.

Le contact entre l’eau liquide et le substrat silicaté, à des températures plus élevées que prévu, renforce l’hypothèse de conditions favorables à l’apparition de la vie, analogues à celles des fonds océaniques terrestres. Ces interactions pourraient être à l’origine des molécules organiques complexes observées dans les panaches du volcanisme de surface, bien que leur composition exacte reste à déterminer.

Ce modèle ouvre la voie à de nouvelles perspectives : la moindre épaisseur de glace faciliterait l’utilisation de méthodes d’analyse à distance sensibles à la composition sous-glaciaire, permettant de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse.

Références et sources

À retrouver sur Planet-Terre

Article rédigé par O. D.