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La désoxygénation de l'océan

Observation, dangers, solutions et suivi du phénomène de désoxygénation de l'océan

La Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO a organisé un groupe de travail interdisciplinaire sur le sujet de la désoxygénation des océans (GO2NE, Global Ocean Oxygen NEtwork) composé de chercheurs issus de 21 institutions de 11 pays. Dans son artcile de janvier 2018, ce groupe cartographie les zones concernées par ce phénomène, en pleine mer et en zone côtière, en décrit les causes et les conséquences, et propose des solutions.

Selon cette étude, la surface des zones désoxygénées (moins de 2 mg/L d'O2) en haute mer a quadruplé en 50 ans, et, en milieu côtiers, le nombre de sites touchés a été multiplié par 10 depuis 1950. Ces faibles teneurs en oxygène ont un impact direct sur la faune qui s'appauvrit voire disparait, mais aussi sur de nombreuses activités humaines (pêche, aquaculture, tourisme, biotechnologies...). Des solutions sont proposées et basées sur 3 axes d'actions.

Les causes principales de la désoxygénation étant les apports en nutriments (résidus d'engrais azotés, manque d'assainissement) et le réchauffement climatique (la solubilité de l'oxygène diminue lorsque la température de l'eau augmente), la diminution de l'usage d'engrais azotés, l'amélioration de l'assainissement, d'une part, et la diminution des émissions de gaz à effet de serre, d'autre part, sont des actions à mener pour observer des améliorations locales et globales.

La mise en place d'aires marines protégées, de zones de pêche interdite et d'interdictions de prélèvement des espèces les plus sensibles doivent permettre une stabilisation des populations par la création de zones refuge et par la baisse des prélèvements.

Le développement de l'observation avec une amélioration du maillage des points de mesure, un suivi régulier et un développement de modèles numériques d'évolution doivent permettre une meilleure compréhension du phénomène, la détection de zones à risque et le suivi et l'adaptation des mesures à prendre.

L'étude montre aussi que localement des actions ont pu être menées et portent leur fruit, comme par exemple dans la baie de Chesapeake (États-Unis) où la pollution a baissé de 24% et où la désoxygénation est en cours de résorption.

Ce large état des lieux est une base de données importante dans le cadre de la Décennie des Nations Unies des sciences océaniques pour le développement durable (2021-2030).

 

Actualités du CNRS-INSU : Désoxygénation de l’océan : une grande étude en révèle les dangers et les solutions

Article de référence : Denise Breitburg, Lisa A. Levin, Andreas Oschlies, Marilaure Grégoire, Francisco P. Chavez, Daniel J. Conley, Véronique Garçon, Denis Gilbert,Dimitri Gutiérrez, Kirsten Isensee, Gil S. Jacinto, Karin E. Limburg, Ivonne Montes,S. W. A. Naqvi, Grant C. Pitcher, Nancy N. Rabalais, Michael R. Roman, Kenneth A. Rose, Brad A. Seibel, Maciej Telszewski, Moriaki Yasuhara, Jing Zhang, 2018. Declining oxygen in the global ocean and coastal waters, Science, 359, 6371, eaam7240, doi:10.1126/science.aam724

O.D.- 12/01/2018