Image de la semaine | 27/02/2012
La Saône gelée en février 2012 : comment intégrer ce coup de froid dans le cadre du réchauffement climatique actuel
27/02/2012
Résumé
Exemple illustrant la distinction entre météorologie et climat.
Table des matières
La première quinzaine de février 2012 a été nettement plus froide que la moyenne sur la majorité de la France métropolitaine. Cela s'est traduit, notamment, par le gel inhabituel de certaines rivières, comme la Saône à Lyon. Voir une telle rivière gelée, ce qui n'était pas arrivé depuis 1985 pour la Saône, a un « intérêt » multiple : (1) c'est un très beau spectacle, même si gants et bonnet sont indispensables pour l'apprécier ; (2) cela permet de se poser des questions sur la présence d'un tel coup de froid alors que tout le monde parle de réchauffement climatique ; (3) on a là, à notre disposition, de nombreux modèles réduits de déformations et de tectonique des plaques ; (4 ) on peut étudier la cristallisation « lente » d'un liquide ; (5) on peut étudier le comportement des oiseaux et autres animaux.
De beaux paysages
Toutes les photographies faites ce 13 février 2012 sont d'une esthétique inhabituelle, et on ne peut pas ne pas montrer la Saône gelée sans le chevet de la cathédrale Saint Jean au deuxième plan, et la basilique de Fourvière à l'arrière-plan, même si ce paysage urbain n'a que peu d'intérêt « géologique ».
Coup de froid et réchauffement climatique
Depuis 1860, la température moyenne mondiale a augmenté de 0,8°C. En France métropolitaine, l'augmentation de température a été du double (+ 1,6°C). Comment un coup de froid comme celui de février 2012 peut-il avoir lieu dans un tel contexte ? C'est oublier qu'une tendance à la hausse des températures n'empêche pas des évènements extrêmes, même froids. Les trois figures suivantes montrent (1) l'évolution des températures moyennes de février à Lyon depuis l'ouverture de la station météorologique de Lyon-Bron en 1921, (2) la liste des hivers où la Saône a gelé partiellement ou totalement entre Mâcon et Lyon et (3) l'évolution de la température régionale (à Genève) entre le 13 février 2011 et le 13 février 2012.
La courbe d'évolution des températures moyennes de février montre bien une tendance à la hausse malgré les irrégularités propres à tous les phénomènes naturels : 3,7°C de moyenne pour les 20 mois de février entre 1921 et 1940, 5,25°C entre 1991 et 2010. Cela correspond à une augmentation de température moyenne de 1,5° en 70 ans.
La liste des hivers où la Saône a gelé est elle aussi riche d'enseignement : la Saône a gelé 5 fois de 1921 à 1966 (5 fois en 45 ans), soit une fois tous les 9 ans en moyenne. Elle n'a gelé que 2 fois de 1967 à 2012 (2 fois en 45 ans), soit une fois tous les 22 ans et demi en moyenne. Avec la réserve venant du fait que l'on n'a que 90 ans de statistiques, cet exemple lyonnais montre que malgré une augmentation significative des températures hivernales, les évènements exceptionnellement froids existent toujours ; ils sont simplement plus rares.
La courbe des température sur 1 an à Genève montre le caractère exceptionnellement froid de ce début de février 2012 après une année anormalement chaude.
Source - © 2012 http://www.meteo-lyon.net/stations-meteo.html | |
Source - © 2012 http://www.meteo-lyon.net/bilans-climatologiques.html |
Des modèles réduits de tectonique et de tectonique des plaques
La « banquise » recouvrant la Saône était de nature variable, allant d'une croute de glace massive et cassante de plusieurs centimètres d'épaisseur à une bouillie cristalline sans résistance. Les courants sous-jacents, les vents… ont déplacé cette surface gelée, créant ici des zones de convergence, ici des zones de divergence, tantôt ductiles, tantôt cassantes, mimant ainsi fentes ouvertes, ouvertures océaniques, grands chevauchements, plis...