Évolution et société : la réprésentation de Néanderthal et la biodiversité dans Avatar

Évolution de la réprésentation de Néanderthal, contraintes évolutives et environnementales dans la fiction

Les scientifiques sont immergés dans une société qui influence leurs interprétations de faits “objectifs”, interprétations qui sont donc amenées à changer avec les évolutions des sociétés. Ce sont aussi des partenaires pour les scénaristes et inventeurs de science fiction.

Évolution de la réprésentation de Néanderthal

Découvert en 1856 et présenté en 1864, Néanderthal arrive dans une société scientifique dans laquelle les darwiniens (De l’origine des espèces parait en 1859) vont vouloir intégrer cet humain primitif dans un modèle d’évolution linéaire, seul modèle envisagé à l’époque. La société européenne d’alors est aussi une société impérialiste et coloniale pour laquelle la science peut apporter des validations scientifiques à ses agissements.

Représentation de Néanderthal datant de 1909

Gabriela Amorós et José Carrión proposent un long article de synthèse, en prépublication, en accès libre et en anglais, intitulé The Mismeasure of Neanderthals, en référence au livre de Stephen Jay Gould The Mismeasure of Man (La Mal-mesure de l’Homme, 1981) qui retrace l’histoire de la perception de Néanderthal, d’une brute primitive, impasse évolutive dont l’hunain moderne serait la version “évoluée”, à l’une des espèces du buisson évolutif humain, à l’histoire complexe, à la richesse technologique, sociale et artistique longtemps niées, et ayant eu des interactions et des échanges avec les premiers humains modernes.

De nombreux exemples d’illustrations montrent cette évolution progressive des réprésentations, et de nombreuses données intéressantes sont discutées (cause de l’extinction, capacité de language…), ce qui fait de cet article une référence sur l’état de l’art des connaissances sur cet “ancêtre” souvent rencontré dans les musées, les romans et les films.

Référence de l’article : G. Amorós, J.S. Carrión, 2026. The Mismeasure of Neanderthals, Earth History and Biodiversity, 7, 100036

La biodiversité plausible dans Avatar

Les scénaristes de films de science fiction travaillent souvent en partenariat avec des biologistes et des paléontologues pour “créer” des espèces animales ou végétales “plausibles”, c’est-à-dire ne comportant pas (ou pas trop) de caractères évidemment “impossibles” d’un point de vue physiologique ou évolutif.

Erwan Dubois nous présente l’exemple de la saga Avatar à l’occasion de la sortie de son troisième volet De feu et de cendres. Y sont présentés des exemples de création ancrées dans une certaine réalité terrestre, même si le monde d’Avatar n’est pas « scientifiquement parfait » mais laisse aussi bien sûr place à l’imagination et à des stéréotypes actuels. Cet article fait partie d’un dossier sur le regard des chercheurs dans les films et les séries, et comporte des liens vers d’autres articles traitant du cas d’Avatar ou d’autres intearctions art-science.

Référence de l’article : E. Dubois, 16 décembre 2025. Avatar : dialogue avec la science, CNRS Le Journal (en ligne)

 

Brève rédigée par O.D., publiée le 18 décembre 2025.