Article | 15/10/2025
Aperçu géologique du Parc national du Teide (ile de Tenerife, Canaries, Espagne)
15/10/2025
Auteur(s) / Autrice(s) :
Publié par :
- Olivier DequinceyENS de Lyon / DGESCO
Résumé
Volcanisme de point chaud, stratovolcans, coulées de laves, scories, dykes, necks, caldeira… paysages, climats et végétation variés.

Source - © 2022 — Matthias Schultz
La distinction entre matériaux différenciés (phonolithes…) et/ou plus anciens donc plus altérés, de couleur claire, et produits moins différenciés (trachy-phonolites, basaltes…) et/ou plus récents est aisée ; plusieurs coulées sont apparentes sur les flancs du Teide.
L'édifice blanc-ocre à gauche est la Montaña Blanca, il s'agit d'un massif de pierres ponces et de coulées phonolithiques accolé au Teide. Le dôme sombre encore plus à gauche est la Montaña Rajada, formée principalement d'obsidienne, cette structure vitreuse donne ici une couleur noire à la phonolithe.
Photographie prise en direction du Sud-Ouest depuis le centre de visiteurs d'El Portillo.

Source - © 2022 — Matthias Schultz
Une coulée basaltique scoriacée de type aa est bien visible au premier plan.
Photographie prise en direction du Nord-Ouest de l'ile et des monts Anaga.
Interrogé sur le point culminant de l'Espagne, un Français songera probablement aux Pyrénées avec le Pic d'Aneto (3 404 m d'altitude), peut-être à la Sierra Nevada en Andalousie avec le pic Mulhacén (3 479 m d'altitude)… en oubliant le stratovolcan du Teide, sur l'ile de Tenerife, dans les Canaries, qui domine l'Atlantique de ses 3 715 m d'altitude ! Bien connu des navigateurs qui l'utilisent comme repère depuis l'Antiquité, ce sommet est d'ailleurs longtemps passé pour la montagne la plus élevée sur Terre, avant les mesures géodésiques précises du XVIIIe siècle. Il est vrai que, mesuré depuis le plancher océanique, le Teide se classe parmi les plus hautes structures volcaniques au monde (près de 8 000 m), juste après les volcans boucliers d'Hawaï Mauna Loa et Mauna Kea.
De façon plus générale, l'archipel des Canaries et les reliefs sous-marins associés, situés dans l'Atlantique centre-Est, à environ 300 km au large des côtes marocaines, constituent l'un des systèmes volcaniques les plus grands et complexes de la planète.
La future ile de Tenerife a commencé à croitre très rapidement au-dessus de la croute océanique jurassique par l'accumulation de laves basaltiques issues d'éruptions fissurales, formant un volcan-bouclier qui compose aujourd'hui la majeure partie de l'ile. Les roches subaériennes issues de cette phase ont pu être datées par des méthodes radiochronologiques, notamment dans les massifs Anaga (figures 3 à 5) et de Teno, aux extrémités Nord-Est et Nord-Ouest de l'ile, respectivement, entre 12 et 3,3 millions d'années (soit Miocène supérieur à Pliocène).
Après cette phase de volcanisme basaltique, et au terme d'une période d'érosion (dont la durée reste mal définie), des magmas différenciés phonolitiques ont commencé à émerger depuis des centres plus localisés il y a environ 3,5 millions d'années. Leurs produits (laves, filons, cendres et coulées pyroclastiques…) ont édifié l'édifice de Las Cañadas et du Teide, au centre de l'ile. Ce volcanisme phonolitique a alterné avec le volcanisme basaltique, les deux se poursuivant encore aujourd'hui.
Cette alternance (figures 8, 9, 16 à 22, ou encore 29 à 32…) de magmas basaltiques et phonolitiques (ces derniers étant souvent à l'origine d'éruptions explosives) constitue un trait distinctif de Tenerife (ainsi que de l'ile de Grande Canarie) par rapport à d'autres grands systèmes volcaniques océaniques de point chaud comme Hawaï ou La Réunion, où le volcanisme est presque exclusivement basaltique.
Les produits phonolitiques et basaltiques de Las Cañadas / du Teide forment aujourd'hui un stratovolcan de grande taille recouvrant l'édifice basaltique subaérien précédent. Trois grandes caldeiras successives emboitées (figures 17, 18, 20 à 22…) ont laissé leur marque sur l'ile, suite à des éruptions paroxysmales. Certaines estimations atteignent plusieurs dizaines de kilomètres cubes de dépôts pyroclastiques émis lors de ces phases explosives majeures, suivies par un effondrement du toit de la chambre magmatique générant une caldeira en surface.
De ce fait, une très grande variété de dépôts pyroclastiques peut être observée à Tenerife, notamment le long de la paroi Sud de la caldeira de Las Cañadas : cendres, soudées ou non, avec différentes granulométries ; coulées pyroclastiques plus ou moins soudées à chaud (ignimbrites) ; lahars (dépôts d'avalanche de débris) ; coulées de lave de diverses épaisseur ; et une vaste gamme de filons (dykes, necks… figures 24 à 32).
Les pics jumeaux du Teide (3 715 m) et du Pico Viejo (3 129 m), dominent de façon spectaculaire cette caldeira centrale et l'ile dans son ensemble. Leur formation a démarré il y a environ 18 000 ans et semble en sommeil aujourd'hui.
Le volcanisme basaltique subactuel se localise dans des systèmes de fissures formant des rifts superficiels au Nord-Est (rift de Dorsal) et Nord-Ouest (rift de Santiago, notamment secteur de Samara, figures 10 à 13) de l'ile, et dans plusieurs petits cônes scoriacés situés en amont des grandes vallées de glissement (La Orotava, Güímar, Icod).
En effet, plusieurs épisodes majeurs d'effondrements de flancs ont eu lieu dans l'histoire de Tenerife, avec des cicatrices en forme de fer à cheval encore bien visibles aujourd'hui sur les pentes de l'ile (figures 33 à 35). Le glissement d'Icod aurait eu lieu entre −165 000 et −179 000 ans, celui de Güímar entre −860 000 et −830 000 ans, celui de La Orotava entre −690 000 et −560 000 ans. Les brèches résultant de ces écroulements titanesques couvrent des portions importantes des pentes sous-marines au pied de l'ile de Tenerife.
Le volcanisme est toujours épisodiquement actif dans les Canaries : une vingtaine d'éruptions recensées depuis la colonisation de l'ile de Lanzarote par les Espagnols en 1496, la dernière en date étant celle de Cumbre Vieja sur l'ile de La Palma en 2022. La conquête de l'archipel ne s'étant pas achevée avant 1496, toutes les éruptions n'ont probablement pas été répertoriées par les Européens avant cette date et avant la colonisation, les témoignages par les peuples indigènes güanches ne dressent qu'un portrait incomplet. En outre, depuis la mer, des observations de feux de forêts voir des phénomènes météorologiques (nuages orographiques accrochés aux reliefs) ont parfois pu être confondus avec des manifestations volcaniques.
Sur Tenerife seule, trois éruptions antérieures à 1496 (passage total sous domination espagnole) sont attestées : en 1341 (sans certitude), 1393-1394 et 1430 dans la vallée de La Orotava. En 1492, des coulées issues de fissures éruptives sur les flancs du Pico Viejo s'épandent dans la caldeira de Las Cañadas et sur les pentes au Nord-Ouest. Ce sont probablement celles que décrit Christophe Colomb à l'occasion d'une escale dans les Canaries, avant sa première traversée de l'Atlantique vers les Amériques. En 1705, plusieurs édifices volcaniques se forment dans le secteur de Güímar et recouvrent plus de 10 km2 de cendres et de coulées de laves. L'année suivante, en 1706, le volcan de Montaña Negra détruit par ses coulées basaltiques le village de Guarachico, au Nord-Ouest de l'ile (unique cas connu de dégâts causés aux bâtiments de Tenerife depuis l'installation des Espagnols). En 1798, une nouvelle éruption a lieu dans la partie sommitale de l'ile (au niveau des Narices del Teide), des coulées s'épanchent sur les flancs du Pico Viejo et dans la caldeira de Las Cañadas. En 1909, le volcan Chinyero nait au Nord-Ouest de Tenerife et émet des coulées qui descendent vers la mer. Depuis, seule une activité fumerolienne est enregistrée, les volcans sont en sommeil – mais pas éteints !
En 2004, une augmentation de l'activité sismique a causé beaucoup d'agitation dans les médias, laissant planer le spectre d'une nouvelle éruption, mais celle-ci n'a pas eu lieu. Les principaux aléas actuels, outre une éruption (en particulier une éruption explosive, car les coulées sont à priori peu menaçantes pour les populations et infrastructures, vu leur localisation en dehors des zones les plus actives ou à l'abri de reliefs naturels, en général), sont ceux d'effondrements de flancs, similaires à ceux qui ont créé les vallées de La Orotava, Icod et Güímar ; mais l'édifice actuel ne montre pas de signes évidents d'instabilité.
La formation de l'archipel volcanique des Canaries est interprétée comme l'effet à la surface du globe de la remontée du panache d'un point chaud ancré dans le manteau profond (même si des théories alternatives, ou du moins complémentaires, évoquant des failles à l'échelle lithosphérique générant ou facilitant la remontée de magmas, ont été défendues par le passé, comme pour la formation des Açores). La progression des âges de début de formation des édifices volcaniques au fur et à mesure du déplacement d'Ouest en Est de la plaque tectonique africaine est bien établie aujourd'hui, depuis le mont sous-marin Lars, à l'Est, âgé de 68 Ma, jusqu'à l'ile la plus récente, à l'Ouest de l'archipel, El Hierro, âgée de 1,1 Ma. Cette observation est clairement en faveur d'un point chaud ayant généré la province volcanique des Canaries, même si certaines de ses caractéristiques ne rentrent pas tout à fait dans le moule du modèle classique. Ainsi, de nombreux volcans gardent ou ont gardé une activité pendant une période inhabituellement longue (plus de 20 Ma pour Lanzarote − dont la deuxième plus importante éruption basaltique historique du monde en 1736 évoquée dans Les cônes de scories à forte explosivité et autres tuff-rings, Parc National de Timanfaya, Lanzarote, iles Canaries (Espagne), 12 Ma pour Tenerife…), ce qui fait que le volcanisme actuel n'est pas restreint à l'ile la plus récente, à la différence du modèle hawaïen ou réunionnais. Pour l'expliquer, certains scientifiques proposent une convection mantellique qui entrainerait une partie du magma vers l'Est, alimentant de façon résiduelle les volcans anciens.
Un autre élément en faveur du modèle “point chaud” est la présence, plus au Nord dans l'Atlantique, d'un deuxième alignement volcanique parallèle à celui des Canaries, celui de l'archipel de Madère, issu d'un second panache mantellique qui a perforé à intervalle régulier la plaque africaine en déplacement vers l'Est.
Par ailleurs, on constate que l'activité magmatique est plus réduite dans les iles des Canaries qu'à Hawaï, mais comme la vitesse de déplacement de la plaque africaine est un ordre de grandeur plus faible que celle de la plaque Pacifique (différence entre la vitesse d'expansion au niveau de la dorsale rapide Est-Pacifique – quelques dizaines de cm/an – et la dorsale lente médio-atlantique – quelques cm/an), les édifices volcaniques ont eu plus de temps pour se construire, d'où des dimensions finales comparables. Cette activité prolongée des volcans des Canaries explique aussi l'évolution de la nature des magmas (parfois très différenciés : trachytes, phonolites, rhyolites…), la complexité des édifices emboités, et a laissé le temps à l'érosion de marquer profondément ces iles matures.
Enfin, la faible subsidence de la plaque tectonique sous-jacente, à la différence de la plaque Pacifique sous la chaine d'Hawaï par exemple, a permis de garder exposées une large partie des iles des Canaries (même si de nombreux édifices sous-marins viennent compléter la province volcanique, notamment au Nord-Est des édifices émergés).
Le complexe de la caldeira de Las Cañadas, les deux stratovolcans jumeaux du Teide et du Pico Viejo, ainsi que de nombreux affleurements volcaniques autour de la caldeira, sont protégés au sein du Parc national du Teide créé en 1954. Ce parc s'étend sur plus de 18 000 hectares et constitue, avec environ 3,5 millions de visiteurs par an, l'un des parcs nationaux les plus visités au monde (sans doute le premier en Europe).
De fait, l'ensemble volcanique complexe et actif de Tenerife est bien exposé, grâce notamment à un climat aride sur les hauteurs de l'ile qui limite le développement de la végétation, et a attiré l'attention de la communauté scientifique internationale au moins depuis le XVIIIe siècle. Visité et étudié par de grands naturalistes comme Charles Lyell, Leopold von Buch et Alexander von Humboldt, au moment où la géologie acquérait son statut de discipline scientifique, le Teide a joué un rôle important dans la résolution du débat entre Neptunistes (partisans d'une origine sédimentaire marine des roches, peu après la formation de la Terre) et Plutonistes (partisans d'une origine magmatique des roches, par cristallisation de matériaux en fusion venus des profondeurs du globe) : l'origine magmatique des roches du Teide est démontrée sans équivoque.
Un autre épisode connu est la visite manquée de Charles Darwin, qui se réjouissait en 1831 à l'idée d'explorer le Teide dans les pas de von Humboldt, mais ne put débarquer dans les Canaries en raison d'une épidémie de choléra en Angleterre. Pour éviter la quarantaine qui lui aurait été imposée, le capitaine du Beagle décida de ne pas s'arrêter à Tenerife et de faire voile en direction du Cap Vert.
Signalons au passage, en sus de la géologie, la richesse floristique de l'ile de Tenerife, avec un très fort taux d'endémisme dû à l'isolement progressif des espèces issues d'Afrique du Nord, des écosystèmes variés en fonction des microclimats dus à l'altitude et l'orientation par rapport aux alizés, dont une laurisylve développée dans les monts Anaga (forêt subtropicale humide considérée comme un résidu de celle qui couvrait le bassin méditerranéen au Cénozoïque). L'observation des espèces marines, en particulier de cétacés, est également réputée dans les Canaries.
Sur Planet-Terre, le volcan du Teide dominant l'ile de Tenerife a déjà été évoqué à plusieurs reprises, notamment dans les articles Les œufs du Teide, des boules d'accrétion de lave (ile de Tenerife, Canaries, Espagne) et Digues et moraines au bord de coulées de lave.
Divers autres sites volcaniques des Canaries ont aussi été évoqués, dans les articles Coulées de laves anciennes de type aa (en gratons) : Arizona, Canaries, Islande et Chaine des Puys ; Les cônes de scories à forte explosivité et autres tuff-rings, Parc National de Timanfaya, Lanzarote, iles Canaries (Espagne) ; Les spatter cones et les hornitos, des édifices volcaniques à pentes raides mais pourtant engendrés par des laves très fluides ; Tunnels de lave effondrés (sinuous rilles) ; Stalactites et stalagmites de basalte dans les tunnels de lave (lava tubes) ; Les vignobles de Lanzarote (Canaries) et de Pico (Açores) : deux exemples de vignes sur des volcans actifs ; et, au delà du volcanisme, Des bancs de maërl sur l'ile de Fuerteventura (Canaries) et en Bretagne, et des bancs fossiles à Vigny (Val d'Oise).
Et, plus récemment, sans concertation préalable, trois articles plus géographiquement restreint ont été publiés à propos du volcanisme sur l’ile de Tenerife : Le Teide, ses coulées et ses cônes remplissant la caldeira de Las Canadas, ile de Tenerife, archipel des Canaries (Espagne), La “Tarta del Teide” (le Gâteau du Teide) et ses environs, ile de Tenerife, Canaries (Espagne), et » Les dykes du massif de Teno et de la caldeira de Las Canadas, ile de Tenerife, archipel des Canaries, Espagne.
Sans prétendre à une illusoire exhaustivité sur un ensemble géologique aussi vaste et complexe, admirons dans cet article quelques manifestations du volcanisme dans et autour du Parc national du Teide.
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Tout le secteur a été formé au Miocène Supérieur - Pliocène, plus précisément entre 12 et 3,3 Ma, à l'occasion d'éruptions fissurales qui ont constitué un volcan-bouclier, ossature de l'ile actuelle. Cette côte de l'ile est assez humide, car exposée aux alizés, d'où une végétation dense et des affleurements d'assez mauvaise qualité en dehors des littoraux rajeunis par les vagues. Si elle peut décevoir le géologue, cette végétation enchante en revanche le biologiste, avec un très haut taux d'endémisme. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Tout le secteur a été formé au Miocène Supérieur - Pliocène, plus précisément entre 12 et 3,3 Ma, à l'occasion d'éruptions fissurales qui ont constitué un volcan-bouclier, ossature de l'ile actuelle. Cette côte de l'ile est assez humide, car exposée aux alizés, d'où une végétation dense et des affleurements d'assez mauvaise qualité en dehors des littoraux rajeunis par les vagues. Si elle peut décevoir le géologue, cette végétation enchante en revanche le biologiste, avec un très haut taux d'endémisme. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Tout le secteur a été formé au Miocène Supérieur - Pliocène, plus précisément entre 12 et 3,3 Ma, à l'occasion d'éruptions fissurales qui ont constitué un volcan-bouclier, ossature de l'ile actuelle. Cette côte de l'ile est assez humide, car exposée aux alizés, d'où une végétation dense et des affleurements d'assez mauvaise qualité en dehors des littoraux rajeunis par les vagues. Si elle peut décevoir le géologue, cette végétation enchante en revanche le biologiste, avec un très haut taux d'endémisme. | |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Le bâtiment blanc en ruine est une ancienne station de pompage d'eau. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Plusieurs éperons rocheux ont été détachés du littoral par l'érosion ; celui de gauche est creusé d'une arche naturelle. Tout le secteur est sujet à des effondrements dus à la forte érosion marine. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz L'érosion marine fait ressortir la différence entre les deux types de matériaux, plus ou moins résistants à l'action des vagues et à l'altération chimique. L'ensemble de ces produits volcanique est pliocène ; les baigneurs et promeneurs donnent l'échelle.Cette côte sous le vent est bien plus sèche que la côte Nord, car abritée des alizés apportant l'humidité marine. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz L'érosion marine fait ressortir la différence entre les deux types de matériaux, plus ou moins résistants à l'action des vagues et à l'altération chimique. L'ensemble de ces produits volcanique est pliocène ; les baigneurs et promeneurs donnent l'échelle.Cette côte sous le vent est bien plus sèche que la côte Nord, car abritée des alizés apportant l'humidité marine. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz La colonisation encore très limitée par les pins montre l'âge récent des dépôts de scories, mais s'explique aussi par l'aridité du climat à cette altitude. Le sommet enneigé du Teide est visible à l'arrière-plan. | |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz La colonisation encore très limitée par les pins montre l'âge récent des dépôts de scories, mais s'explique aussi par l'aridité du climat à cette altitude.Photographie prise en direction de l'Ouest et donc de l'océan visible à l'horizon. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz La colonisation encore très limitée par les pins montre l'âge récent des dépôts de scories, mais s'explique aussi par l'aridité du climat à cette altitude. Notez d'ailleurs en fond les nuages apportés par les alizés, qui restent bloqués à des altitudes plus basses.Photographie prise en direction de l'Ouest et donc de l'océan visible à l'horizon. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz La colonisation encore très limitée par les pins montre l'âge récent des dépôts de scories, mais s'explique aussi par l'aridité du climat à cette altitude.Photographie prise en direction de l'Ouest et donc de l'océan visible à l'horizon. | |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz La colonisation encore très limitée par la végétation s'explique par l'âge récent des dépôts de scories, cumulée avec un climat aride à cette altitude. Une coulée scoriacée de type aa est bien visible au second plan à droite, provenant de fissures sur les flancs du Pico Viejo. La randonneuse donne l'échelle. | |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Un petit cône de scories monogénique est bien visible au deuxième plan à gauche de l'image, contrastant avec les deux stratovolcans complexes en fond. La colonisation encore très limitée par la végétation s'explique par l'âge récent des dépôts de scories, cumulée avec un climat aride à cette altitude. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Un petit cône de scories monogénique est bien visible au deuxième plan au centre de l'image, contrastant avec les deux stratovolcans complexes en fond. Des dépôts indurés de cendres claires alternent avec les basaltes : produits volcaniques plus différenciés donc plus riches en silice (trachytes, phonolites…). La colonisation encore très limitée par la végétation s'explique par l'âge récent des dépôts de scories, cumulée avec un climat aride à cette altitude.Le randonneur donne l'échelle. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Les contrastes de couleur sur les pentes du stratovolcan révèlent la différence de matériaux entre les coulées scoriacées récentes, formées de roches modérément différenciées (trachy-phonolites sombres) et les produits pyroclastiques plus différenciés et plus anciens donc plus altérés (ponces phonolitiques claires). À l'arrière-plan, dépassant du fond de la caldeira, on observe les rochers ruiniformes très découpés de Roques de Garcia (figures 24 à 32).L'horizon Sud est barré par l'imposante paroi verticale de la caldeira, atteignant 2 700 m d'altitude. Le fond de la caldeira est à une altitude d'environ 2 200 m. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Les contrastes de couleur sur les pentes du stratovolcan révèlent la différence de matériaux entre les coulées scoriacées récentes, formées de roches modérément différenciées (trachy-phonolites sombres) et les produits pyroclastiques plus différenciés et plus anciens donc plus altérés (ponces phonolitiques claires). La Montaña Majua, un édifice phonolitique, datant du Pléistocène, est visible au centre de l'image. À l'arrière-plan à droite, dépassant du fond de la caldeira, on observe les rochers ruiniformes très découpés de Roques de Garcia (figures 24 à 32).L'horizon Sud est barré par l'imposante paroi verticale de la caldeira, atteignant 2 700 m d'altitude. Le fond de la caldeira est à une altitude d'environ 2 200 m. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Les contrastes de couleur sur les pentes du stratovolcan révèlent la différence de matériaux entre les coulées scoriacées récentes, formées de roches modérément différenciées (trachy-phonolites sombres) et les produits pyroclastiques plus différenciés et plus anciens donc plus altérés (ponces phonolitiques claires). La Montaña Blanca, un édifice principalement formé de ponces phonolitiques, datant du Pléistocène supérieur à l'Holocène, est visible au second plan à gauche de l'image.Le fond de la caldeira est à une altitude d'environ 2 200 m. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Les contrastes de couleur sur les pentes du stratovolcan révèlent la différence de matériaux entre les coulées scoriacées récentes, formées de roches modérément différenciées (trachy-phonolites sombres) et les produits pyroclastiques plus différenciés et plus anciens donc plus altérés (ponces phonolitiques claires). La Montaña Blanca, un édifice principalement formé de ponces phonolitiques, datant du Pléistocène supérieur à l'Holocène, est visible au second plan à gauche de l'image. Une impressionnante paroi verticale, atteignant 2 700 m d'altitude à son sommet, borde la caldeira à l'arrière-plan.Le fond de la caldeira est à une altitude d'environ 2 200 m. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Les contrastes de couleur sur les pentes du stratovolcan révèlent la différence de matériaux entre les coulées scoriacées récentes, formées de roches modérément différenciées (trachy-phonolites sombres) et les produits pyroclastiques plus différenciés et plus anciens donc plus altérés (ponces phonolitiques claires). La Montaña Blanca, un édifice principalement formé de ponces phonolitiques, datant du Pléistocène supérieur à l'Holocène, est visible au second plan à droite de l'image.Une impressionnante paroi verticale, atteignant 2 700 m d'altitude à son sommet, borde la caldeira à l'arrière-plan. Le fond de la caldeira est à une altitude d'environ 2 200 m. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Les contrastes de couleur sur les pentes du stratovolcan révèlent la différence de matériaux entre les coulées scoriacées récentes, formées de roches modérément différenciées (trachy-phonolites sombres) et les produits pyroclastiques plus différenciés et plus anciens donc plus altérés (ponces phonolitiques claires). La Montaña Blanca, un édifice principalement formé de ponces phonolitiques, datant du Pléistocène supérieur à l'Holocène, est visible au second plan au centre de l'image.Une impressionnante paroi verticale, atteignant 2 700 m d'altitude à son sommet, borde la caldeira à l'arrière-plan. Le fond de la caldeira est à une altitude d'environ 2 200 m. Au premier plan, une coulée scoriacée sombre comporte des levées (“digues” ou “moraines”), limitant entre elles un chenal d'écoulement (cf., par exemple, Digues et moraines au bord de coulées de lave). |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Une belle coulée scoriacée récente, formée de roches modérément différenciées (trachy-phonolites sombres), est descendue du cratère sommital en formant des levées (“digues” ou “moraines”), limitant entre elles un chenal d'écoulement, occupé ici en partie par de la neige (cf., par exemple, Digues et moraines au bord de coulées de lave). |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Ce secteur du fond de la caldeira, à une altitude d'environ 2 200 m, est composé d'une épaisse succession de dépôts pyroclastiques (ignimbrites, cendres, lapillis, ponces, bombes volcaniques…) et sédimentaires proximaux (brèches, coulées de débris…) intrudés par un réseau dense de dykes et de necks phonolitiques. L'ensemble est fracturé par plusieurs failles normales et a subi une altération hydrothermale intense. L'érosion a ensuite dégagé les phonolites intrusives, plus résistantes, formant des rochers ruiniformes très découpés assez spectaculaires. On distingue bien ici, au premier plan, des débris volcaniques grossiers de diverses natures, et au second plan, des rochers dégagés par l'érosion. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Certains de ces rochers ruiniformes très découpés correspondent à des filons phonolitiques clairs, comme celui au premier plan à droite, qui présente d'ailleurs une prismation sub-horizontale, ou encore celui au second plan tout à fait à gauche de l'image. En revanche le rocher noir-rougeâtre au second plan au centre, haut de 27 m et nommé Roque Cinchado, est constitué de brèches volcaniques, de grès et de conglomérats suffisamment indurés pour avoir été préservé par l'érosion qui a affecté le reste des dépôts volcano-sédimentaires du secteur. Les strates du rocher elles-mêmes sont inégalement érodées selon leur résistance.Le sommet du Teide est visible en fond, au Nord-Est. |

Source - © - — Banco de España / wikimedia.org
Une carte des Canaries est également présente, ainsi qu'un dragonnier (Dracaena draco), arbre emblématique de l'archipel.
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz La formation de gauche, appelée La Catedral, d'un diamètre de 120 m à la base, correspond à la coalescence complexe de plusieurs filons montrant pour la plupart une belle prismation horizontale. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz La formation de gauche, appelée La Catedral, d'un diamètre de 120 m à la base, correspond à la coalescence complexe de plusieurs filons montrant pour la plupart une belle prismation horizontale. On retrouve cette prismation dans certains dykes à droite de l'image.Le sommet du Teide est visible en fond. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Une coulée de lave sombre bien plus récente, issue du Teide ou du Pico Viejo, s'est engouffrée entre deux rochers ruiniformes. Elle montre des structures cordées à sa surface : il s'agit d'une coulée fluide de type pahoehoe. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Ces lobes de lave ont été formés par une coulée fluide de type pahoehoe issue du Teide ou du Pico Viejo. Ils comportent des phénocristaux centimétriques de feldspath plagioclase. | |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Au premier plan, on retrouve les dykes et necks phonolitiques clairs dégagés par l'érosion, formant des rochers ruiniformes très découpés. Celui du centre (La Catedral) présente une prismation marquée ; celui de droite a un aspect plus bréchique (conduit ayant alimenté une éruption explosive ?).Le secteur de Llano de Ucanca, en fond, montre des dépôts volcano-sédimentaires clairs recouverts par les coulées sombres lobées issues du Pico Viejo.L'horizon est barré par le mur Sud-Ouest de la caldeira, qui atteint 2 700 m d'altitude. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Au premier plan, on retrouve les dykes et necks phonolitiques clairs dégagés par l'érosion, formant des rochers ruiniformes très découpés. Celui du centre (La Catedral) présente une prismation marquée.Le secteur de Llano de Ucanca, en fond, montre des dépôts volcano-sédimentaires clairs recouverts par les coulées sombres lobées issues du Pico Viejo.L'horizon est barré par le mur Sud-Ouest de la caldeira, qui atteint 2 700 m d'altitude. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz L'agglomération de La Orotava / Puerto de la Cruz est visible en fond de vallée, sur les pentes descendant vers l'océan. Le bord Ouest de la vallée, en fond, est marqué par une impressionnante falaise, cicatrice d'un glissement de terrain gigantesque ayant créé cette vallée en fer à cheval en emportant en masse tout un flanc du volcan vers l'océan. Cet épisode cataclysmique daterait de −690 000 à −560 000 ans.Notez les nuages accrochés aux pentes Nord de l'ile : cette humidité marine apportée par les alizés permet le développement de la couronne forestière autour de 800 à 1 600 m d'altitude, mais n'atteint que rarement la caldeira et le Teide bien plus arides. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Photographie prise depuis la plage de sable basaltique noir de Puerto de la Cruz.Le bord Ouest de la vallée, en fond, est marqué par une impressionnante falaise, cicatrice d'un glissement de terrain gigantesque ayant créé cette vallée en fer à cheval en emportant en masse tout un flanc du volcan vers l'océan. Cet épisode cataclysmique daterait de −690 000 à −560 000 ans.Un cône de scories trachy-basaltiques, datant de l'Holocène, la Montaña de Los Frailes, est visible sur les hauteurs de la ville à gauche de l'image. Ce volcanisme post-effondrement a rempli, parfois sur près de 500 m d'épaisseur, l'amphithéâtre formé. |
![]() Source - © 2022 — Matthias Schultz Une impressionnante falaise borde la vallée à l'Ouest jusqu'à la côte, cicatrice d'un glissement de terrain gigantesque ayant créé cette vallée en fer à cheval en emportant en masse tout un flanc du volcan vers l'océan. Cet épisode cataclysmique daterait de −690 000 à −560 000 ans. | |

Source - © 2025 — D’après Google Earth
Localisation par fichier kmz des principaux sites du Parc national du Teide et des alentours (Tenerife, Canaries) photographiés dans cet article.
Bibliographie / sitographie
Joan Martí‑Molist, Olaya Dorado‑García, Marta López‑Saavedra, 2022. The Volcanic Geoheritage of El Teide National Park (Tenerife, Canary Islands, Spain)(lien externe - nouvelle fenêtre), Geoheritage, 14, 65 [Open access] – – Une référence scientifique qui a largement inspiré la rédaction de cet article.
Juan Carlos Carracedo, Valentin R. Troll, 2013. Teide volcano, Geology and eruptions of a highly differenciated oceanic stratovolcano(lien externe - nouvelle fenêtre), Springer – – Un livre très complet sur Tenerife.
François-Dominique de Larouzière, Maurice Krafft, 1999. Guide des volcans d'Europe et des Canaries, Delachaux et Niestlé – – Une dernière source toujours intéressante, bien qu'un peu ancienne maintenant.
Instituto Geológico y Minero de España(lien externe - nouvelle fenêtre) – – Accès en ligne à la carte géologique vecteur harmonisée à 1/50 000 de l'Espagne.

































