Article | 22/09/2001
Peut-on dater précisément des terrains sédimentaires ?
22/09/2001
Résumé
Datation radiochronologique et datation stratigraphique des roches sédimentaires.
Table des matières
Question
Objet : chronologie Date : Ven, 24 Nov 2000 23:43:02 De : michele.planelles.
« Comment peut-on dater des terrains avec une précision de 0,1 % en utilisant les ammonites alors que la radiochronologie donne des âges absolus avec une précision de 3 à 8 % seulement ? »
Réponse
Précision des datations...
La radiochronologie permet d'obtenir une précision de quelques millions d'années pour l'ère secondaire (8 % de précision est une estimation un peu pessimiste). Prenons un exemple pour répondre à la question.
Supposons que le Toarcien (International Stratigraphic Chart (2007), durée 6,4 Ma, de -175,6 +/- 2 Ma à 183,0 +/-1,5 Ma, soit +/- 1 %), contienne 10 zones à ammonites différentes qui se suivent dans un ordre bien défini. Supposons également que les 10 biozones ont des durées équivalentes. La précision pour chaque biozone, dont la durée est de 6,4 / 10 = 0,64 Ma, sera donc de 0,35 % !
Datation radiochronologique et datation par les fossiles
Souvenez-vous qu'« on ne date pas radiochronologiquement les roches sédimentaires ». Sauf exception, on ne date radiochronologiquement que les roches magmatiques et métamorphiques.
Ainsi, on sait que le Toarcien commence à -183 Ma (plus ou moins !) parce qu'on a trouvé, quelque part dans le monde, des affleurements remarquables, par exemple un volcanisme sous-marin interstratifié dans la limite Carixien/Toarcien, et que l'on a radiochronologiquement daté ce volcanisme à 183 Ma.
Mais la relation âge stratigraphique - âge radiochronologique n'est pas toujours univoque. Dans le cas idéal, les datations radiochronologiques viennent appuyer les datations fossiles, mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas, notamment lorsque l'on ne dispose que de roches sédimentaires pour un étage et donc pas de datation radiochronologique.
Notez enfin que la radiochronologie n'est pas basée sur un consensus entre les scientifiques comme pour la paléontologie mais sur des mesures physico-chimiques moins soumises à interprétations.