Image de la semaine | 03/11/2025
Le modelé ruiniforme et les canalettes (ou canoles) du plateau du Larzac (L'Hospitalet-du-Larzac, Aveyron)
03/11/2025
Auteur(s) / Autrice(s) :
Publié par :
- Olivier DequinceyENS de Lyon / DGESCO
Résumé
De l'érosion karstique dans les dolomies du Jurassique moyen du Causse du Larzac.

Source - © 2024 — Alexandre Aubray
Ces piliers de dolomies dépassant de la forêt donnent à la zone les caractéristiques du modelé ruiniforme. Ces piliers font plusieurs mètres de hauteur.
L'érosion karstique est à l'origine des paysages des causses, ces grands plateaux calcaires typiques du Sud de la France. Les paysages des causses avec leurs morphologies typiques et la problématique de la gestion de l'eau ont déjà été abordés sur Planet-Terre dans de précédents articles : Structures rencontrées dans un karsth, Se promener sur ou autour des causses, Aven, lavogne, toit citerne… Comment gérer l'eau sur les causses ?, Le lac d'Otjikoto (Namibie) et le lac des Rives (Causse du Larzac, Aveyron), une doline et un poljé inondés, Les sources karstiques au pied des plateaux calcaires.
Aujourd'hui nous présentons quelques morphologies karstiques des dolomies du Jurassique moyen (Bathonien) du Causse de l'Hospitalet (Causse du Larzac) visibles sur le chemin de randonnées des canoles / canalettes(lien externe - nouvelle fenêtre).
Les reliefs dolomitiques forment des pinacles typiques du modelé ruiniforme (terme qui provient de la ressemblance avec les ruines humaines comme les tours de châteaux en ruine) comme au cirque de Mourèze dans l'Hérault (cf. Un très bel exemple d'érosion karstique ruiniforme dans des calcaires dolomitiques : le cirque de Mourèze (Hérault)). Cette morphologie, résultat de l'altération des roches carbonatées en surface, est appelée lapiaz. La profondeur métrique des canyons et des rigoles pourrait même faire qualifier cette morphologie de “méga-lapiaz” (cf., pour d'autres exemples français, Le bois de Païolive (Ardèche), un exemple de méga-lapiaz dolomitique ou Le lapiaz de la Pierre Saint Martin (Pyrénées Atlantiques), l'un des plus grands lapiaz de France).
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Ces piliers de dolomies dépassant de la forêt donnent à la zone les caractéristiques du modelé ruiniforme. Ces piliers font plusieurs mètres de hauteur. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Ces piliers de dolomies dépassant de la forêt donnent à la zone les caractéristiques du modelé ruiniforme. Ces piliers font plusieurs mètres de hauteur. |
Les piliers de dolomie peuvent donner des formes baroques dont certaines sont à l'origine de noms donnant libre court à l'imagination. L'altération des dolomies dégage aussi de belles arches par érosion différentielle quand l'érosion affecte localement (soit par une faiblesse ou résistance préexistante, soit par du ruissellement ou un écoulement localisé, les deux phénomènes n'étant pas exclusifs) une zone de la base des pitons rocheux et préserve les roches au-dessus.
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray L'érosion a dégagé deux cavités circulaires faisant penser au sommet d'un crâne géant. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Pour d'autres exemples d'arches dans des roches sédimentaires et magmatiques voir Le Pont d'Arc (Ardèche), la plus grande arche naturelle de France, et quelques autres méandres coupés, Pourquoi y a-t-il tant d'arches dans le Parc national des Arches (Utah, États-Unis d'Amérique) ?, Arches, mais aussi boules, diaclases et peintures rupestres, dans le massif granitique crétacé du Spitzkoppe, Namibie.À noter, la présence au premier plan d’un sable beige clair. |
La surface du karst dolomitique montre des chemins entre les blocs rocheux. La végétation typique de la région et des sols calcaires (chênes pubescents, pins sylvestres…) se développe sur la surface du karst.
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Des réseaux de fractures ont été creusé par l'altération des roches carbonatées (au niveau de zone de faiblesses préexistantes comme des diaclases). |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Les dolomies montrent une altération hétérogène à l'origine de la formation de cavités centimétriques à décimétriques dans les roches et de “mini-arches” ici en partie basse. |
De nombreuses grottes et cavités sont visibles. Le toit de certaines cavités s'est effondré et/ou de l'eau a dissout les roches en s'infiltrant dans les diaclases donnant un creux dans le plafond des grottes appelées “avens”.
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray La « grotte éclairée » est une cavité issue de l'altération des dolomies dont le sommet est creusé laissant un puits de lumière au sommet de la grotte. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray La « grotte éclairée » est une cavité dont le sommet est creusé laissant un puits de lumière au sommet de la grotte. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray La « grotte éclairée » est une cavité dont le sommet est creusé laissant un puits de lumière au sommet de la grotte. Cette cavité est appelée “aven”. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray La « grotte éclairée » est une cavité dont le sommet est creusé laissant un puits de lumière au sommet de la grotte. Cette cavité est appelée “aven”. |
Dans les canalettes (ou canoles) l'érosion a creusé des canyons étroits et profonds de quelques mètres (environ 5 mètres) dans le karst.
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Les canalettes sont des zones creusées étroites et hautes de quelques mètres. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Les canalettes sont des zones creusées étroites et hautes de quelques mètres. Dans les zones les plus larges, quelques arbres peuvent se développer. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Les canalettes sont des zones creusées étroites et hautes de quelques mètres. Dans cet endroit des canalettes, la végétation, principalement de mousses et de fougères, ne se développe que sur la paroi Ouest. Est-ce lié au ruissellement et/ou à l'éclairement de la zone ? |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Certains endroits très étroits ne sont pas accessibles. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray La roche est une dolomie vacuolaire c'est-à-dire présentant ici des cavités centimétriques à décimétriques. L'altération hétérogène de la roche est probablement à l'origine de ces morphologies. |
![]() Source - © 2024 — Alexandre Aubray La roche est une dolomie vacuolaire avec des cavités centimétriques à décimétriques. L'altération hétérogène de la roche est probablement à l'origine de ces morphologies. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Certaines structures rappellent des concrétions carbonatées liées à la précipitation de calcaire par les eaux chargées en CO2 dissout qui dégaze lorsque ces eaux se retrouvent au contact de l'air. | |
Les roches constituant la zone sont des dolomies constituées de dolomite, un carbonate de calcium et de magnésium de formule CaMg(CO3)2. Ces dolomies présentent des aspects vacuolaires et bréchiques par endroits. La stratification dans les roches n'est que très peu visible (la stratification initiale des calcaires a pu être effacée lors de la dolomitisation). Les cristaux de dolomite, bien visibles, peuvent s'individualiser (par altération physique) et former un sable brun au pied des pinacles et reliefs.
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Les cristaux visibles sont des cristaux de dolomite. La dolomie se forme par remplacement de la calcite du calcaire.La substitution d’un Ca sur deux par Mg fait passer d’une maille de calcite à une maille de dolomite légèrement plus dense mais surtout de volume environ 15 % plus faible. Les cristaux néoformés sont donc mal jointoyés, séparés les uns des autres, ce qui peut donner un aspect de grès à la roche. De plus, suit à érosion, cela peut libérer des “grains” formant un sable dolomitique comme décrit dans la notice de la carte géologique de Nant(lien externe - nouvelle fenêtre). | |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Les cristaux visibles sont des cristaux de dolomite. La dolomie se forme par remplacement de la calcite du calcaire. La surface non lisse montre des cavités millimétriques et centimétriques témoignant d'une altération hétérogène de la roche. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Les cristaux visibles sont des cristaux de dolomite. La dolomie se forme par remplacement de la calcite du calcaire. La surface non lisse montre des cavités millimétriques et centimétriques témoignant d'une altération hétérogène de la roche. La roche présente aussi des blocs centimétriques lui donnant un aspect bréchique. |
La notice de la carte géologique de Nant à 1/50 000(lien externe - nouvelle fenêtre) décrit les roches du karst comme suit.
Bathonien supérieur. Dolomie. On attribue à ce sous-étage une formation de dolomie grise, caverneuse, en grande masse sans stratification nette, parfois sableuse, souvent découpée par des diaclases verticales et qui donne les reliefs ruiniformes les plus classiques de la région des Causses, avec « rues de rochers » ou chenaux dégagés par l'érosion (par ex. : les Canoles et Canalettes près de la Blaquererie), ainsi que les falaises les plus spectaculaires des gorges de la Dourbie et du Trévezel. Dans la partie occidentale du Larzac méridional, un tireté distingue dans le haut de la formation une zone de faciès légèrement différent, avec dolomie litée et parfois quelques bancs calcaires. Non datée paléontologiquement, cette zone peut représenter un Bathonien terminal ou appartenir déjà au Callovo-Oxfordien qui est mal défini dans cette région. Sous cette réserve, la puissance totale du Bathonien supérieur varie entre 50 et 150 m dans le même sens que pour le Bathonien inférieur. | ||
| --B. Gèze(lien externe - nouvelle fenêtre), 1985 | ||
Les dolomies résultent de la transformation de calcaires marins mis en place au Bathonien supérieur (Jurassique moyen). Lors de circulations d'eau de mer, plus riche en Mg qu’en Ca, dans les failles ou diaclases ou dans les limites des strates (lors de la diagenèse), la calcite CaCO3 est transformée en dolomite CaMg(CO3)2 , par remplacement partiel du calcium (au maximum 1 sur 2) par du magnésium, cette substitution étant favorisée par la température plus élevée rencontrée en profondeur du fait du gradient géothermique. Ce processus de dolomitisation, non encore totalement résolu, pourrait faire intervenir l'activité de micro-organismes.
Cette dolomitisation n'étant pas homogène (à l'échelle de la formation, voire de la roche ce qui expliquerait l'aspect hétérogène des dolomies et de leur altération), lors de l'émersion, la calcite résiduelle est plus facilement altérée chimiquement (par la réaction de dissolution de la calcite CaCO3 + CO2 + H2O ⟶ Ca2+ + 2 HCO3−) que la dolomite et donne ainsi les pinacles observés. L'eau issue des précipitations ou les circulations de l'eau dans le karst (aquifère karstique) peuvent contribuer à la dissolution des roches. La respiration par les racines des végétaux peut aussi favoriser cette altération chimique en libérant du CO2 acidifiant le sol ainsi que de l'altération physique lorsque les racines s'infiltrent dans la roche (cf. Les forêts et leurs arbres, des limiteurs d'érosion, La biosphère, un acteur géologique majeur).

Source - © 2025 — Alexandre Aubray
D'autres processus d'altération physique, comme la cryoclastie lors des alternances gel-dégel et éventuellement la thermoclastie avec dilatation différentielle des minéraux, ont pu contribuer à l'altération des roches (voir l'action de ces processus sur une roche granitique dans Les processus d'altération-érosion des granites en climat tempéré vus par l’exemple de chaos granitiques sardes).
La formation du karst dolomitique peut être résumée par la schéma (simplifié) suivant.

Source - © 2025 — Thomas Bertin, Alexandre Aubray
(1) Mise en place de calcaires au Bathonien au niveau d'une plateforme continentale. (2) Formation de diaclases dans les roches.
(3) Dolomitisation des calcaires par circulation de fluides dans les diaclases et toutes les zones de fracture ou de faiblesse (les étapes 2 et 3 peuvent se produire en même temps sur une période de temps donnée). (4) Émersion (liée à la tectonique et/ou au variations eustatiques) et début d'altération notamment par les facteurs météorologiques et par la végétation.
(5) Le calcaire étant moins résistant que la dolomie, il y a altération et érosion différentielles, ce qui dégage les morphologies ruiniformes constituées de dolomies. Remarque : la densité de fractures sur le terrain étant plus grande que sur le schéma, le volume de roches dolomitisées représente probablement la majorité du karst.
Les canalettes, creusées dans les dolomies, résultent de la focalisation de l'érosion dans des points bas par ruissellement et écoulement de l'eau selon la gravité (en surface ou en profondeur du karst, les roches étant ensuite mises à l'affleurement par l'érosion). La forme allongée de direction Nord-Sud peut s'expliquer par une zone de faille (aucun tectoglyphe n'est cependant visible) ou de diaclases profondes, ayant pu localiser l'érosion en créant ces canyons. L'orientation de ces failles/diaclases étant Nord-Sud, et affectant les dolomies jurassiques, elles pourraient être rattachées à plusieurs épisodes ayant pu affecter la région et faisant rejouer d'anciennes failles ou créant des fractures : tectonique pyrénéenne, ouverture de la Méditerranée, surrection du Massif Central lors de la formation des Alpes, tectonique récente. Les panneaux explicatifs rattachent la formation des failles à l'orogenèse pyrénéenne (bien qu'aucun argument ne soit proposé pour justifier cela). À noter que la carte géologique de Nant à 1/50 000 ne cartographie pas de failles là où sont les canalettes.
Dans les grottes de la zone comme dans les canalettes, la température diminue rapidement, l'air froid étant plus dense que l'air chaud et l'air étant moins agité et/ou de l'eau pouvant s'écouler dans le karst, cela maintient une température plus faible (cf., à propos des différents facteurs de contrôle de la température dans les grottes, Les grottes glacées d'Islande : comment est fixée la température à l'intérieur des cavités souterraines ?).
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Au fond de cette grotte, un ruisseau s'écoule et montre que ce karst constitue une zone d'écoulement des eaux souterraines, un aquifère karstique. L'atmosphère humide de cette grotte conduit à la condensation d'eau sur les parois de la grotte. | |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Les couleurs de parois humides de cette grotte peuvent être associées à des micro-organismes photosynthétiques (cyanobactéries pour la couleur verte et diatomées pour la couleur marron ?, cf. Les sources thermominérales d'Auvergne : chimiolithotrophie et photosynthèse). |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Cette cavité en forme de sébile est remplie d'eau issue du ruissellement de l'eau de l'atmosphère humide condensée sur les parois. |
Le Bathonien de la région des Causses est aussi connu pour avoir livré des traces de pistes de dinosaures (cf. Des empreintes de dinosaures géants découvertes dans une grotte de Lozère).
Comme dans tous les causses, la problématique de la gestion (notamment pour les troupeaux) a conduit à l'aménagement de zones de stockage, souvent des dolines (zone de dissolution des carbonates remplies d'argiles de décarbonatation, présentes initialement en impuretés dans les carbonates et qui restent après dissolution et rendent le fond de la doline imperméable). Ces aménagements sont appelés “lavognes”.
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray Les lavognes sont souvent des dolines aménagées dans le karst pour retenir l'eau. Cette lavogne si situe à proximité d'une ancienne ferme. |
![]() Source - © 2025 — Alexandre Aubray |
Au pied du Causse de l'Hospitalet, les sources du Durzon constituent une résurgence d'un aquifère karstique dont la zone d'alimentation est le karst de ce causse. Cette source se situe au niveau de la faille Est-Ouest dite « faille de l'Hospitalet » qui fait chevaucher le Lias (Jurassique inférieur) marneux sur les dolomies du Dogger (Jurassique moyen). Son débit moyen récent a été estimé à 1,5 m3/s mais a pu décupler en période de crue. Cet aquifère karstique a été étudié par différentes méthodes d'études d'hydrogéologie et de géophysique (voir la thèse de Benjamin Fores soutenue en 2016(lien externe - nouvelle fenêtre) pour plus de détails). Pour d'autres exemples de sources au pied des plateaux karstiques on pourra (re)voir Les sources karstiques au pied des plateaux calcaires.

Source - © 2024 — Alexandre Aubray
Dans les canalettes, un abri moustérien daté de −71 000 à −85 000 ans, occupé par l'Homme de Néandertal, a livré (entre autres) des restes de cerf, de cheval et d'auroch (voir, pour un autre exemple de la même époque, L'Homme de la Chapelle-aux-Saints (Corrèze) : la première preuve d'inhumation chez les Néandertaliens).
L'étude des restes d'organismes a montré que cet abri avait servi plusieurs fois au cours du temps, pendant la saison chaude (fin du printemps - début de l'automne), de lieu de vie, de lieu de découpe et de consommation du gibier (voir les travaux de thèse d'Audrey Roussel soutenue en 2023(lien externe - nouvelle fenêtre) pour les données sur l'analyse des restes d'organismes).
Des études d'anthracologie (étude des charbons) sur les restes végétaux et des études isotopiques utilisant le δ13C, (cf, à ce sujet, Fractionnement isotopique du carbone chez les plantes vasculaires) ont permis d'étudier les variations des climats pendant cette période (voir Audiard et al., 2021, Quaternary(lien externe - nouvelle fenêtre) pour les données, les discussions sur les méthodes et les résultats).

Source - © 2025 — Alexandre Aubray
L'abri moustérien, situé derrière une grille, est inaccessible. La zone de fouilles comprend des dépôts et restes datés de −71 000 à −85 000 ans.

Source - © 2025 — D’après InfoTerre – BRGM / InfoTerre
Extraits des cartes géologiques à 1/50 000 de Millau et de Nant (avec les canalettes). Les dolomies sont notées “j2b”. Les sources du Durzon sont au niveau de la faille Est-Ouest au centre de l'extrait de carte géologique.
L'étoile jaune localise les canalettes/canoles et l'étoile bleue les sources du Durzon.

Source - © 2025 — D’après BRGM / InfoTerre
La croix rouge localise les canalettes. Tous les arrêts de cet article sont répertoriés sur le circuit de randonnée des canoles(lien externe - nouvelle fenêtre).
Localisation par fichier kmz des canalettes de L'Hospitalet-du-Larzac (Aveyron) et des sources du Durzon.

























