Image de la semaine | 14/10/2013
Les brèches d'impact pseudotachylitiques (impact melt rock) de l'astroblème Vredefort, secteur de Parys, Afrique du Sud
14/10/2013
Résumé
Pseudotachylites et météorites, les brèches observées dans les carrières de Leeukop et Salvamento, piton central de l'astroblème de Vredefort.
Cet affleurement spectaculaire montre une roche faite de 50% de pseudotachylite très sombre (roche vitreuse de composition "granitique" issue de la fusion du socle archéen local) dans laquelle "flottent" 50% de fragments de socles, fragments anguleux et le plus souvent arrondis de nature gneissique, migmatitique ou granitique, représentatifs du socle archéen local.
L'astroblème de Vredefort (Afrique du sud) est une structure d'impact d'environ 300 km de diamètre, le plus vieux (2023 Ma) et l'un des plus grands cratères de météorite connu sur Terre. Son centre est occupé par ce qui reste d'un piton ou anneau central. Depuis 2 milliards d'années qu'il existe, ce cratère est complètement érodé et sa morphologie initiale a disparu. Les éjectas et autres brèches ayant recouvert ses environs et le fond du cratère lui-même ont disparu, à quelques exceptions près comme près de Bobbejaanrant. Mais les granites, migmatites et autres roches métamorphiques archéennes qui constitue le "piton central" (le dôme de Vredefort) sont parcourues de fissures ouvertes contemporaines de l'impact, fissures ouvertes qui se sont fait remplir par un mélange de roches fondues, d'éjectas et de fragments des parois venus de plus haut. Dans ce secteur de Parys, des carrières (maintenant abandonnées) exploitaient les migmatites, simplement pour faire des roches ornementales (devantures de magasin…). Le plancher et/ou les murs de ces carrières peuvent parfois recouper ces « veines » de brèches pseudotachylitiques, ce qui donne des affleurements somptueux. Cette roche assez extraordinaire n'a pas de nom parfaitement défini. La partie vitreuse est appelé pseudotachylite, ou verre d'impact. Le terme de brèche que nous utilisons ici n'est pas parfaitement approprié car une brèche a, par définition, une matrice clastique et non pas "magmatique". Les anglo-saxons parlent d'impact melt rock en évitant le terme d'impact breccia. Laissons là ce problème de terminologie sans intérêt majeur à ceux qui n'ont rien de mieux à faire, et admirons ces roches et affleurements exceptionnels.
L'encaissant est formé de gneiss migmatitique assez proche d'un granite. Ces migmatites sont "ouvertes" par une fracture majeure (60 à 100 cm de large) remplie de cette "brèche pseudotachylitique", avec sa matrice vitreuse sombre et ses éléments arrondis ou anguleux de socle. Des petites fractures annexes, également remplies de pseudotachylite sombre, partent de la fracture majeure. | Figure 3. Gros plan sur le plancher horizontal de la carrière de Salvamento, région de Parys, Afrique du Sud L'encaissant est formé de gneiss migmatitique assez proche d'un granite. Ces migmatites sont "ouvertes" par une fracture majeure (60 à 100 cm de large) remplie de cette "brèche pseudotachylitique", avec sa matrice vitreuse sombre et ses éléments arrondis ou anguleux de socle. Des petites fractures annexes, également remplies de pseudotachylite sombre, partent de la fracture majeure. |
En regardant les planchers voisins, on s'aperçoit que la largeur de ces veines n'est pas constante, et que leur géométrie n'est pas simple. | En regardant les planchers voisins, on s'aperçoit que la largeur de ces veines n'est pas constante, et que leur géométrie n'est pas simple. |
Cette veine contient des fragments d'un granite très rose, beaucoup plus rose que l'encaissant voisin. Cela prouve qu'il y a des migrations importantes (du haut vers le bas ?) de clastes grano-migmatitiques au sein de la veine remplie de magma. | Cette veine contient des fragments d'un granite très rose, beaucoup plus rose que l'encaissant voisin. Cela prouve qu'il y a des migrations importantes (du haut vers le bas ?) de clastes grano-migmatitiques au sein de la veine remplie de magma. |
Le front de taille mesure ici 35 m de haut. L'échelle est donnée par le personnage bleu à peine visible au bout de la flèche rouge. Les veines pseudotachylitiques ayant un fort pendage (de 70 à 90°) et plusieurs orientations sont recoupées par le front de taille affecté de marches d'escalier ce qui rend complexe l'interprétation de la géométrie 3D de ces veines. | Le parallélisme veines / parois permet d'admirer et d'étudier cette roche exceptionnelle sur plusieurs dizaines de mètres carrés. |
Le parallélisme veines / parois permet d'admirer et d'étudier cette roche exceptionnelle sur plusieurs dizaines de mètres carrés. | Le parallélisme veines / parois permet d'admirer et d'étudier cette roche exceptionnelle sur plusieurs dizaines de mètres carrés. |
Le parallélisme veines / parois permet d'admirer et d'étudier cette roche exceptionnelle sur plusieurs dizaines de mètres carrés. |
Image correspondant au centre de l'image précédente. | |
Sur cette coupe verticale, comme sur la coupe horizontale (igures 2 et 3), on voit des fractures secondaires se faire "envahir" par la pseudotachylite et former ainsi de "futurs fragments". Si ceux-ci s'étaient détachés, il auraient rejoint tous les autres situés plus bas dans la veine. | Sur cette coupe verticale, comme sur la coupe horizontale (igures 2 et 3), on voit des fractures secondaires se faire "envahir" par la pseudotachylite et former ainsi de "futurs fragments". Si ceux-ci s'étaient détachés, il auraient rejoint tous les autres situés plus bas dans la veine. |
Figure 17. Localisation des carrières de Salvamento et de Leeukop dans la région de Parys, Afrique du Sud Contrairement aux site de Venterskroon et Bobbejaanrant qui sont situés dans la couronne de quartzite du Witwatersrand, ces carrières sont localisées dans la partie centrale du dôme, faite de roches granitiques et métamorphiques d'âge supérieur à 3 Ga. | Les fractures ouvertes remplies de brèche pseudotachylitique sont figurées avec bien sûr une largeur très exagérée. Le trait rouge correspond à la surface topographique actuelle. La position théorique des sites de Bobbejaanrant et de Venterskroon est ici rappelée. |
Les fractures ouvertes remplies de brèche pseudotachylitique sont figurées avec bien sûr une largeur très exagérée. Le trait rouge correspond à la surface topographique actuelle. |