Image de la semaine | 02/07/2018
Le Grand Canyon du Colorado vu du ciel (Arizona, USA)
02/07/2018
Résumé
Vues aériennes sur le plateau du Colorado, sa flexure, ses canyons, et la confluence Colorado / Petit Colorado à fort contraste de turbidité.
Le Grand Canyon du Colorado est un grand classique du tourisme dans le Sud-Ouest américain, et bien sûr du tourisme géologique. Classiquement, la grande majorité des touristes vont sur la rive Sud, une minorité sur la rive Nord. Un aéroport est installé sur la rive Sud (A sur la figure 5) qui permet des survols du Grand Canyon. Pour une centaine d'euros, on a droit à 40 minutes de survol du canyon, à la fois esthétiquement et géologiquement inoubliables. Si on a précédemment visité le canyon depuis le bord et si on s'est bien mis en tête les principaux éléments géologiques (sédiments paléozoïques et protérozoïques, schistes et granites protérozoïques, discordances, flexures, confluence avec le Petit Colorado…), on les retrouve sans problème, mais vus sous d'autres perspectives.
Les images qui suivent replacent le trajet approximatif du vol (retracé sur la figure 5), montrent deux zooms sur le bord Sud (figure 6 et 7), quatre vue prises en direction de l'aval presque à la verticale du fleuve (figures 8 à 11) et enfin des vues prises dans le secteur du confluent avec le Petit Colorado montrant à quoi correspond géologiquement la “rupture de pente” sur la rive droite, des détails de la rive gauche, des vue du canyon du Petit Colorado et enfin des vues sur le confluent Colorado / Petit Colorado.
L'origine de cette flexure a longtemps été débattue. Est-ce un “vrai pli” (dû à un raccourcissement), un crochon de faille, ou une flexure à l'aplomb d'une faille plus profonde ? Dans ces deux derniers cas, la faille serait-elle inverse (raccourcissement) ou normale (extension) ? Et cette tectonique a-t-elle un lien avec la surrection du Plateau du Colorado ou est-elle indépendante ? La figure 15, ci-dessous, résume le relatif consensus admis par les géologues américains. Cette flexure serait majoritairement le résultat du rejeu inverse (dû à l'orogenèse laramienne, au Crétacé supérieur et au Paléocène) d'une ancienne faille affectant le socle protérozoïque. Ce qui est encore très débattu, c'est la part de ce rejeu ancien (50 à 80 Ma) dans la surrection à priori plus récente du Plateau du Colorado.
Le Petit Colorado, au faible débit et aux eaux très turbides, se jette dans le Colorado qui a un débit beaucoup plus fort mais dont les eaux sont beaucoup moins chargées en sédiments. Cette relative limpidité du Colorado s'explique par la présence d'un grand barrage (le barrage de Glen Canyon) situé 90 km en amont du confluent. Tous les sédiments du Colorado sont en effet retenus dans le lac situé derrière le barrage, le lac Powell. Les sept photographies qui suivent correspondent à des photos du confluent, où l'on peut voir comment se mélangent un fort débit d'eaux peu chargées avec des eaux très chargées mais avec un faible débit.