Image de la semaine | 07/12/2009
Batoïdes ("raies") et requins fossiles du Kimméridgien, carrière de Cerin (Ain)
07/12/2009
Résumé
"Poissons" chondrichtyens fossiles du Kimméridgien : raies et requins.
Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas
Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas
Ce fossile est vu par la face ventrale. On distingue bien bouche et fentes branchiales.
La classification du groupe paraphylétique des « poissons » est très difficile à établir, surtout si on y intègre tous les fossiles. Les poissons sensu lato sont divisés en deux groupes : les poissons sans ou avec mâchoires. Les poissons à mâchoires comprennent deux subdivisions : les Chondrichthyens (poissons cartilagineux) et les Ostéichthyens (poissons osseux). Au Paléozoïque supérieur, les Chondrichthyens étaient les poissons dominants. Ils ont beaucoup souffert lors de la crise Permo-Trias.
Parmi les Chondrichthyens qui ont survécu à la crise Permo-Trias et évolué depuis cette date, on connaît aujourd'hui les chimères, les raies et les requins. Au Jurassique existaient aussi les batoïdes, qui « préfigurent » les raies actuelles. Leur aplatissement dorso-ventral modéré, une puissante nageoire caudale, des nageoires pectorales étalées et une nage par des mouvements de godille de la queue font de ces animaux des descendants peu modifiés du point de divergence entre les requins (qui existent depuis le Paléozoïque supérieur) et les raies qui se sont diversifies durant le Mésozoïque. Deux genres de "raies" batoïdes ont été trouvés à Cerin : les Spathobatis et les Belemnobatis.
Source - © 2009 Pierre Thomas
Figure 3. Phylogénie (très) schématique du groupe paraphylétique des "poissons"
L'épaisseur des traits donne une idée de l'importance des différents groupes. Les "poissons" sont divisés en deux : les Agnates (poissons sans mâchoires) et les "poissons à mâchoires". Ces poissons à mâchoires comprennent deux subdivisions : les Chondrichthyens (poissons cartilagineux) et les Ostéichthyens (poissons osseux). Les Chondrichthyens actuels comprennent les chimères, les raies et les requins.
La position des "raies" batoïdes de Cerin au sein des poissons est figurée par le cercle rouge.
 Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas Figure 4. Autre exemplaire de Spathobatis bugesiacus, "raie" batoïde du Kimmeridgien, carrière de Cerin (Ain) Des dendrites ont "poussé" sur plusieurs endroits du fossile. |  Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas Figure 5. Région caudale de Spathobatis bugesiacus, "raie" batoïde du Kimmeridgien, carrière de Cerin (Ain) Des dendrites ont "poussé" le long de la queue. |
 Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas Figure 6. Région antérieure de Spathobatis bugesiacus, "raie" batoïde du Kimmeridgien, carrière de Cerin (Ain) Des dendrites ont "poussé" sur le rostre et les "ailes". | |
 Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas | |
 Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas |  Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas |
 Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas On peut voir les organes copulateurs, appelés ptérygopode ("pénis"). |  Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas On peut voir les organes copulateurs, appelés ptérygopode ("pénis"). Des dendrites ont "poussé" en bordure du fossile. |
Si les "raies" batoïdes sont abondantes à Cerin, les squales (requins vrais) sont rares dans ce biotope, et de petite taille. Seuls deux exemplaires ont été trouvé, dont Phorcynis catulina.
Source - © 2009 Musée des confluences, Lyon / Pierre Thomas
Figure 12. Phorcynis catulina, requin du Kimmeridgien, carrière de Cerin (Ain)
L'un des deux seuls requins trouvés à Cerin.
La totalité des fossiles montrés ici fait partie des réserves du futur Musée des Confluences de Lyon, musée en cours de construction, qui devrait ouvrir en 2014-2015. Sous la conduite éclairée de Didier Berthet, responsable des collections de Cerin, j'ai pu accéder à ces réserves et en photographier une (petite) partie. Merci à lui de m'y avoir guidé et de m'autoriser à diffuser ces photos. À partir de 2014-2015, vous pourrez voir certains de ces échantillons et biens d'autres encore dans les expositions permanentes du musée ainsi que dans des expositions temporaires. Le Musée des Confluences a également publié un « beau livre », livre magnifiquement illustré par un photographe professionnel, livre retraçant l'histoire du site de Cerin qui complétera et approfondira ces dossiers Planet-Terre.
