Image de la semaine | 05/12/2005
Structure interne des dépôts de travertins cabonatés
05/12/2005
Résumé
Coupes de concrétions calcaires dans le lit de rivières.
La semaine dernière, nous avons vu des travertins carbonatés se déposant dans le cours de ruisseaux et rivières. Des divagations du cours d'eau ou des aménagements humains mettent parfois "hors d'eau" ces dépôts de travertins, ce qui permet d'en voir l'intérieur.
La figure 1 (Baume les Messieurs, Jura) montre la structure "classique" de tels dépots. Ces dépôts peuvent être de nature double. À droite, on voit une roche poreuse, "spongieuse". Il s'agit en fait d'amoncellements de mousses (bryophytes), brins d'herbe, brindilles mortes … recouvertes de calcaire. La photographie 2 (Krka, Croatie) montre un détail ce premier type de dépôt. A gauche de la photographie 1, on voit un dépôt laminé recouvrant le dépôt spongieux. Le changement de type de dépôt vient d'un changement du milieu (variation de la vitesse du courant, de la température… ?). Les mousses et les herbes ont cessé de prospérer, et à la place s'est développé un tapis bactérien ou d'algues unicellulaires. Chaque lamine correspond à une période favorable au dépôt des bactéries (saisons humides séparée par des saisons sèches par exemple).
Ces dépôts carbonatés dus à la précipitation bactérienne sont des dépôts stromatolitiques au sens strict. Mousse ou bactéries photosynthétiques, absorbent le CO2 pour leur photosynthèse, ce qui aide grandement à la précipitation du CaCO3
2 HCO3- + Ca2+→ CO2 (absorbé par la photosynthèse) + H2O + CaCO3 (qui se dépose)
A la mort de la mousse ou des bactéries, le CO2 absorbé et transformé en matière organique retournera à l'atmosphère (par la décomposition-minéralisation).
La troisième photographie montre une vue plus éloignée l'imbrication de tels dépôts. Le trou circulaire correspond à l'emplacement d'une branche d'arbre (maintenant disparu par décomposition) autour de laquelle s'est déposé le CaCO3. La figure 4 montre un arbre récemment tombé dans la rivière, en train de se faire recouvrir de CaCO3 et qui dans quelques dizaines ou centaines d'années sera entièrement pris dans le calcaire et donnera un trou semblable à celui de la figure 3.
La photographie 5 (Krka) montre une vue un peu plus éloignée de ces paléo-remparts de tavertin.