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Article | 06/06/2000

El Nin͂o : commentaires de chercheurs de laboratoires impliqués dans son étude

06/06/2000

Pascal Lecroart

Laboratoire d'océanographie, Bordeaux

Nicolas Picot

CNES, Toulouse

Yves du Penhoat

Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale, Toulouse

Benoît Urgelli

ENS de Lyon / DGESCO

Résumé

Commentaires des données satellites sur le phénomène El Niño.


Commentaires de Pascal Lecroart, Laboratoire d'océanographie de Bordeaux

Les images proposées sur le site concernant El Nin͂o et acquises à partir des données du satellite TOPEX-POSEIDON (NASA-CNES) donnent la hauteur de la surface des océans par rapport à une surface de référence. TOPEX-Poseidon ne mesure pas la température de la surface de la mer. D'autres satellites s'y emploient. Le signal observé est un déplacement de la masse d'eau initialement accumulée à l'ouest du Pacifique sous l'action des alizés. Le relâchement des alizés entraîne un retour de cette masse d'eau vers l'est. Ces eaux sont chaudes puisqu'elles ont parcourues le Pacifique d'Est en Ouest puis d'Ouest en Est. La dilatation des eaux en fonction de la température ne suffit pas à expliquer la migration de la bosse observée. Le signal El Nin͂o observé correspond donc à une migration de masses d'eaux après relâchement des alizés. Les données de température de ces eaux permettent d'expliquer un certain nombre de conséquences climatiques accompagnant le phénomène El Nin͂o.

Commentaires de Nicolas Picot, CNES de Toulouse

À propos de la relation entre la température et variation de hauteur de l'eau.

On confond généralement hauteur élevée et température élevée car dans les signaux enregistrés, une part est due à la dilatation thermique. Mais il faut y mettre un petit bémol. On peut avoir une dilatation thermique dans les couches profondes de l'océan qui se traduit par une augmentation du niveau global de l'eau sans avoir une augmentation de la température de surface de l'eau. C'est le cas en début de vie d'El Nin͂o (image ci-dessous).


Inversement,une augmentation de température en surface peut être compensée par un une diminution de température en profondeur, ce qui conduit à une élévation nulle du niveau de la mer. Il n'y a donc pas une relation directe. Quoiqu'il en soit, dans le cas de El Nin͂o, le signal est suffisamment fort pour que l'augmentation de température en surface et l'élévation du niveau marin soient assez bien corrélées.

Commentaires de Yves du Penhoat, Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale de Toulouse

À propos de la température de surface de l'océan.

Les températures de surface de l'océan sont issues d'un produit combinant données satellitales et données in situ. Les données in situ sont récoltées en routine par des navires de commerce, des bouées dérivantes de surface et les mouillages océaniques fixes (il en existe autour de 70 dans le Pacifique tropical). Les données satellitales sont obtenues par des satellites de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) à l'aide d'un radiomètre à très haute résolution (AVHRR). Les deux types de données sont ensuite validées et mélangées suivant des techniques élaborées.

Sur le satellite Topex/Poseidon, on n'utilise que les altimètres (Topex est l'altimètre américain et Poséidon le français). L'altimètre, lui, ne mesure que des variations du niveau de la mer (pas des températures). Les figures Topex/Poséidon sont en fait des anomalies par rapport à une période de référence afin de s'affranchir de notre connaissance imparfaite et pas suffisamment précise du géoïde marin.

Novembre 1992, El Niño.

Novembre 1993, Situation normale.

Novembre 1994, El Niño.

Novembre 1995, La Niña.

Novembre 1996, La Niña.

Novembre 1997, El Niño.

Novembre 1998, La Niña.

Août 1999, La Niña.

Images du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale de Toulouse.